Des terroristes du Hamas tirent sur une localité israélienne depuis Tulkarem
Le groupe terroriste a publié en ligne une vidéo montrant trois hommes tirant sur Bat Hefer depuis la Cisjordanie ; Smotrich dit qu’Israël doit se battre "comme à Gaza"
Des terroristes du Hamas ont tiré mercredi matin depuis la région de Tulkarem, en Cisjordanie, sur le village israélien voisin de Bat Hefer, ont indiqué l’armée et le groupe terroriste.
Personne n’a été blessé, mais les balles ont causé des dégâts, a indiqué l’armée israélienne, ajoutant que « les forces s’efforcent de localiser les terroristes ».
Le Hamas a publié sur les réseaux sociaux des vidéos de ses membres ouvrant le feu.
Selon les médias israéliens, c’était la troisième fois en moins de deux semaines que des coups de feu étaient tirés vers Bat Hefer, ville d’environ 5 000 habitants située juste à l’ouest de la Ligne verte séparant Israël de la Cisjordanie.
Le chef du parti Tikva Hadasha, Gideon Saar, a déclaré que ces tirs répétés étaient « intolérables et nécessitaient une réponse immédiate et efficace », exhortant le cabinet de guerre « perdu » à « se réveiller ».
Galit Shaul, cheffe du conseil régional d’Emek Hefer, dont fait partie Bat Hefer, a envoyé une lettre au ministre de la Défense Yoav Gallant demandant une réunion d’urgence sur le sujet.
Son bébé de six mois dans les bras lors d’un rassemblement à Bat Hefer, près de Netanya, Shelley Levin Hatam a raconté avoir eu peur, un peu plus tôt dans la journée, que sa famille ne soit sur le point d’être assassinée dans sa maison.
« Les coups de feu semblaient provenir de notre rue. Je m’attendais vraiment à voir des terroristes devant notre maison », a déclaré Hatam, mère de trois enfants du kibboutz Yad Hannah, l’une des nombreuses communautés de la région qui ont essuyé aujourd’hui des tirs en provenance de Cisjordanie, de l’autre côté de la barrière de sécurité.
Hatam et ses plus jeunes enfants, ainsi que des dizaines de personnes, se sont rassemblées à Bat Hefer pour exiger une plus grande présence militaire et des actions afin que les communautés israéliennes adjacentes à la barrière de sécurité cessent d’être prises pour cible. Les manifestants affirment être la cible de tirs quotidiens depuis le 7 octobre.
« Nous avons une équipe d’urgence de cinq personnes et aucune présence de l’armée. C’est insensé. Si 30 hommes munis d’échelles franchissent la clôture demain, nous serons envahis et à leur merci », a-t-elle dit, notant qu’une balle qui a touché l’une des maisons orientales de Yad Hannah a été retrouvée plus tôt dans la journée.
« Tout comme les communautés de l’enveloppe de Gaza ont été abandonnées avant le 7 octobre, les communautés de l’enveloppe de Samarie, comme celle-ci, sont maintenant abandonnées », a déploré Limor Rehney, une femme de 59 ans qui s’est installée à Bat Hefer en 1996, un an après la création de la ville, qui compte aujourd’hui quelque 5 000 habitants.
« La réalité ici a radicalement changé depuis le 7 octobre », a déclaré le rabbin municipal de Bat Hefer, Yosef Karasik, qui participe également au rassemblement. « Les fusillades sont quotidiennes. La présence de l’armée est faible. Il devient difficile d’élever des enfants ici, et ceux qui en ont les moyens partent déjà ».
La fusillade de mercredi constitue le dernier évènement de ce que les habitants considèrent comme une menace permanente, en particulier depuis le 7 octobre, lorsque les forces du Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël depuis Gaza, tuant quelque 1 200 personnes, et prenant 252 autres en otages, ce qui a déclenché la guerre en cours dans la bande de Gaza.
En décembre, des habitants de Bat Hefer avaient rapporté avoir entendu des bruits de creusement venant du sous-sol, et une enquête avait été ouverte sur d’éventuels tunnels terroristes vers Israël depuis la Cisjordanie.
#הליכודהיומי
והפעם: בת חפר pic.twitter.com/hd0YeYYIrU— Ben Caspit בן כספית (@BenCaspit) May 29, 2024
En mars, le média israélien Ynet a rapporté que Tsahal avait créé une équipe pour s’occuper de cette menace.
Des tirs similaires ont également eu lieu au kibboutz Meirav, une communauté religieuse de moins d’un millier de personnes, depuis la ville de Jénine, en Cisjordanie.
Le ministre des Finances Bezalel Smotrich, qui est également ministre délégué au sein du ministère de la Défense, a comparé la situation le long de la Ligne verte au statut d’avant-guerre autour de la zone frontalière de Gaza.
« Contre les terroristes en Judée-Samarie, nous devons nous battre comme à Gaza », a-t-il posté mercredi sur X, faisant référence à la Cisjordanie par son nom biblique. « Il ne faut pas les laisser faire à Sharon ce qu’ils ont fait le 7 octobre près de la frontière de Gaza. »
« Le terrorisme doit être éradiqué absolument partout, même si pour cela, Tulkarem doit ressembler à Gaza aujourd’hui », a-t-il ajouté.
Le ministre d’extrême droite, qui vit dans l’implantation de Kedumim en Cisjordanie, a déclaré s’être entretenu avec la présidente du conseil régional d’Emek Hefer, Galit Shaul, et avoir accepté d’organiser une réunion, dans les tout prochains jours, avec d’autres responsables « pour faire face aux besoins immédiats suite à l’aggravation de la menace qui pèse sur les habitants ».
Il a ajouté que ce phénomène était une preuve supplémentaire qu’un futur État palestinien constituerait « une menace existentielle pour l’État d’Israël ».
30 פלסטינים (שב"חים) חצו הבוקר את חומת ההפרדה מהכפר שוויכה (גזרת טול כרם) לעבר הישובים בת חפר ובחן בעמק חפר pic.twitter.com/IzhtQAZMfe
— yishai porat – ישי פורת (@yishaiporat) May 27, 2024
La fusillade est survenue deux jours après l’annonce de l’arrestation de 19 Palestiniens qui ont traversé illégalement la frontière vers Israël depuis la Cisjordanie, sur une trentaine qui auraient traversé la frontière au total.
Des images de sécurité partagées sur les réseaux sociaux montrent des hommes escaladant la barrière de sécurité séparant Israël de la Cisjordanie.
Les Palestiniens arrêtés n’étaient pas armés, mais cela n’a guère rassuré les habitants de la région, qui ont manifesté lundi à l’entrée de Bat Hefer après l’annonce de ces arrestations.
« Nous devons changer la perception immédiatement », a déclaré mercredi Yonatan Achiyah, à un forum des équipes de défense civile, soulignant « la perte de dissuasion au nord et au sud » comme une influence sur les terroristes en Cisjordanie.
« Quand ils voient cela, ils osent nous tirer dessus et mettre ces communautés en danger presque quotidiennement », a-t-il poursuivi.
« Nous devons traiter chaque personne qui traverse illégalement la frontière comme un terroriste potentiel, et considérer la défense des communautés comme celle-ci comme si nous parlions du nord ou de la zone frontalière de Gaza. »