Trêve possible au Liban après les pourparlers avec l’envoyé américain Amos Hochstein ?
Beyrouth veut modifier la proposition de cessez-le-feu soutenue par les États-Unis ; le responsable israélien de la Défense dit qu’un accord avec le Hamas semble également possible
Les chances qu’Israël parvienne à un accord de cessez-le-feu au Liban sont bonnes, a déclaré jeudi à la presse un haut responsable de la défense israélienne, qui a précisé qu’un accord soutenu par les États-Unis et prévoyant le retrait progressif du Hezbollah au nord du fleuve Litani et la reprise du contrôle du sud du Liban par l’armée libanaise, est à portée de main.
L’envoyé spécial américain Amos Hochstein était en Israël jeudi. Il a rencontré séparément le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le ministre de la Défense Israël Katz et le chef d’état-major de Tsahal, le lieutenant-général Herzi Halevi, pour discuter des négociations sur le cessez-le-feu.
Au cours des derniers jours, Hochstein a également rencontré des responsables libanais et rapporté des « progrès supplémentaires ».
Dans le cadre d’un éventuel cessez-le-feu, l’armée libanaise serait responsable d’empêcher le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah de se réinstaller dans le sud du Liban.
Selon le responsable de la défense, si une reprise des activités du Hezbollah était constatée, Israël en informerait l’armée libanaise par l’intermédiaire des États-Unis pour exiger une intervention contre le groupe terroriste. En cas d’inaction de l’armée libanaise, Israël se réserve alors le droit d’agir directement.
Le responsable a ajouté que Tsahal conserverait également le droit d’agir pour contrecarrer toute menace immédiate, comme la découverte d’attaques planifiées par des terroristes du Hezbollah ou de cargaisons d’armes destinées au groupe terroriste.
Dans le cadre de l’accord envisagé, les civils libanais seraient autorisés à retourner dans leurs villages endommagés dans le sud du Liban. Israël ne prévoit pas de maintenir une zone de sécurité permanente, mais a averti qu’il interviendrait contre toute présence du Hezbollah dans le sud du Liban si nécessaire, soit directement, soit en avertissant l’armée libanaise par l’intermédiaire des États-Unis.
La FINUL, force de maintien de la paix des Nations unies, conserverait probablement sa présence dans la région, bien qu’Israël ne la considère pas comme un acteur central pour garantir le retrait du Hezbollah.
À la suite des réunions de Hochstein en Israël, des responsables américains ont reconnu sur la chaîne d’information N12 que des divergences subsistaient entre les parties, mais ils ont insisté sur le fait qu’elles étaient proches d’un accord qui pourrait être conclu dans les jours à venir.
Un haut responsable libanais a confié à Reuters que Beyrouth souhaitait des modifications à la proposition américaine. Celles-ci visent à accélérer le retrait des troupes israéliennes et à garantir aux deux parties le droit à l’autodéfense.
Ces demandes ont été présentées lors de réunions avec Hochstein à Beyrouth cette semaine. Bien que les détails de ces ajustements n’aient pas été rendus publics, ils montrent que Hochstein a encore du pain sur la planche avant de pouvoir parvenir à un accord de cessez-le-feu qu’il avait qualifié de « tout à fait réalisable » lors de sa visite à Beyrouth mardi dernier.
Le responsable libanais a affirmé que le Liban souhaitait que les troupes israéliennes « se retirent immédiatement après la déclaration du cessez-le-feu afin que l’armée libanaise puisse se déployer dans toutes les zones » et que les personnes déplacées puissent rentrer chez elles.
Selon ce responsable, Israël privilégierait un retrait dans les 60 jours suivant l’annonce de la trêve.
Un porte-parole de Netanyahu n’a pas répondu aux questions concernant la position d’Israël sur les termes de l’accord de trêve.
Israël a déployé des forces terrestres dans le sud du Liban le 1er octobre, dans le cadre de son offensive renforcée contre le Hezbollah. Depuis le 8 octobre 2023, soit un jour après le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas, qui a déclenché la guerre actuelle à Gaza le groupe libanais cible de manière quasi-quotidienne les communautés et les positions militaires du nord d’Israël depuis,.
Toujours selon les responsables libanais, le projet d’accord actuel fait référence à un retrait des « frontières libanaises », tandis que Beyrouth exige une mention explicite de la « frontière libanaise », afin de garantir un retrait total des troupes israéliennes et non partiel.
Le Liban a également demandé que la proposition américaine inclue une formulation préservant explicitement le droit des deux parties à « l’autodéfense », a précisé le responsable libanais, sans fournir davantage de détails.
Il a ajouté que le projet d’accord ne contenait aucune disposition concernant la poursuite des frappes israéliennes contre le Hezbollah, une situation que le Liban considère comme une atteinte inacceptable à sa souveraineté.
Le Hamas serait ouvert à un accord
Pour la première fois depuis longtemps, un accord avec le Hamas sur les otages semble possible, a déclaré un haut responsable israélien de la Défense jeudi. Après des mois d’impasse, un changement de position du Hamas ouvrirait la voie à un compromis.
Le groupe terroriste au pouvoir à Gaza est sous forte pression militaire, mais refuse de se rendre, a déclaré le responsable, ajoutant qu’il pourrait toutefois être intéressé par un accord.
Le responsable a précisé qu’Israël s’était rapproché d’un accord en raison de ce changement d’attitude du Hamas.
Selon lui, le Hamas serait prêt à accepter un accord qui n’inclurait pas une déclaration officielle de fin de la guerre dans la bande de Gaza.
L’accord potentiel comprendrait une première phase de cessez-le-feu de 42 jours, au cours de laquelle plusieurs otages seraient libérés.
Quelques heures après ces déclarations, un membre de l’équipe de négociation israélienne a indiqué à la chaîne publique Kan que les propos du haut responsable de la Défense lors d’un briefing avec des journalistes n’étaient pas précis. Cette source a également indiqué ne pas être au courant des informations avancées par le fonctionnaire anonyme, soulignant qu’un tel optimisme ne prévalait pas parmi les personnes directement impliquées dans les négociations.
97 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre dernier se trouveraient toujours à Gaza, y compris les dépouilles d’au moins 34 personnes dont la mort a été confirmée par Tsahal.
Le Hamas a libéré 105 civils au cours d’une trêve d’une semaine à la fin du mois de novembre, et quatre otages ont été libérées avant cela. Huit otages ont été secourus par les troupes vivantes, et les corps de 37 otages ont également été retrouvés, dont trois ont été tués par erreur par l’armée alors qu’ils tentaient d’échapper à leurs ravisseurs.
Le Hamas détient également deux civils israéliens entrés dans la bande en 2014 et 2015, ainsi que les corps de deux soldats de Tsahal tués en 2014.
L’équipe du Times of Israël a contribué à cet article.