Tsahal poursuit son offensive à Jabaliya
Le Croissant-Rouge dit que la frappe de Tsahal sur un poste du Hamas situé dans une ancienne école qui visait les chefs ayant participé au pogrom du 7 octobre aurait fait 28 morts
L’armée israélienne a annoncé jeudi que trois soldats de réserve avaient été tués lors de combats dans le nord de la bande de Gaza, où l’armée a lancé une nouvelle offensive terrestre cette semaine pour empêcher le groupe terroriste palestinien du Hamas de se réimplanter dans la région.
Les trois soldats, tous membres de la 5460e unité de soutien de la 460e brigade, ont été nommés comme étant :
Le sergent-chef (réserviste) Ori Moshe Borenstein, 32 ans, de Moreshet.
Le major (réserviste) Netanel Hershkovitz, 37 ans, de Jérusalem.
Le sergent-chef (réserviste) Tzvi Matityahu Marantz, 32 ans, de Bnei Adam.
Ces décès portent à 353 le nombre de soldats israéliens tués au cours de l’offensive terrestre à Gaza.
La nouvelle a été communiquée alors que Tsahal poursuit ses opérations dans le nord de la bande de Gaza, à Jabaliya, où, selon un communiqué militaire, des dizaines de terroristes ont été éliminés au cours des dernières 24 heures.
Le communiqué précise que les troupes ont trouvé des armes, dont des fusils, des lanceurs RPG et des munitions.
La nouvelle a été diffusée un jour après la frappe aérienne de Tsahal sur un centre de commandement et de contrôle à Jabaliya qui a permis
« d’éliminer au moins douze terroristes, dont certains ont participé au pogrom meurtrier contre les résidents des communautés frontalières de Gaza le 7 octobre » de l’année dernière, selon une déclaration conjointe de l’armée et de l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet publiée ce jeudi.
Le communiqué nomme douze hommes, les identifiant comme des agents terroristes affiliés soit au Hamas, soit au Jihad islamique palestinien.
« De grandes quantités d’armes étaient stockées à l’intérieur du centre de commandement et de contrôle, et les terroristes s’en servaient pour planifier et exécuter des attaques terroristes contre les troupes de Tsahal et les citoyens de l’État d’Israël », peut-on lire dans le communiqué conjoint, qui ajoute que le site servait auparavant d’hôpital.
Parmi les terroristes tués figurent également un commandant de section de l’unité de renseignement militaire du Hamas, un commandant de section adjoint d’une unité antichar du Hamas, un ingénieur du Hamas et deux commandants de section de la force d’élite du Hamas, la Nukhba.
Tsahal assure avoir pris, en amont de la frappe, toutes les mesures possibles pour minimiser les dommages causés aux civils.
Jeudi, l’armée a frappé un autre poste de commandement présumé du Hamas installé dans une ancienne école transformée en refuge à Deir Al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza.
Selon le Croissant-Rouge palestinien, la frappe sur l’ex-complexe scolaire de Rufaida aurait tué 28 personnes et a blessé 54 autres, sans faire de distinction entre les civils et les terroristes.
« De nombreuses mesures ont été prises en amont de la frappe pour minimiser le risque de toucher des civils, dont l’utilisation de munitions précises, la surveillance aérienne et la collecte de renseignements supplémentaires », a assuré l’armée dans un communiqué.
Israël a également souligné la pratique courante du Hamas et d’autres groupes terroristes consistant à utiliser des écoles, des abris et d’autres installations protégées pour leurs opérations, utilisant les civils qui s’y trouvaient comme boucliers humains. Tsahal s’est engagé à continuer à frapper les terroristes où qu’ils se trouvent, tout en s’efforçant de minimiser les dommages causés aux civils qui se trouvent à proximité.
Selon des témoins cités par l’Associated Press, cette attaque a eu lieu alors que des responsables de l’école rencontraient des représentants d’un groupe d’aide dans une salle normalement utilisée par la police dirigée par le Hamas, qui en assure la sécurité. Ils ont déclaré qu’il n’y avait pas de policiers dans la salle à ce moment-là.
La branche palestinienne de Terre des Hommes, un groupe humanitaire suisse, a déclaré dans un communiqué que des membres de l’une de ses équipes de soins pédiatriques avaient été tués lors de l’attaque, sans préciser le nombre de victimes.
Selon l’armée, les troupes ont éliminé de nombreux terroristes armés, découvert des armes et démoli des infrastructures militaires lors d’opérations terrestres dans le centre de la bande de Gaza jeudi. Dans le sud de la bande de Gaza, à Rafah, les forces ont localisé et détruit des lance-roquettes, des armes et des tunnels souterrains utilisés par des terroristes, a indiqué Tsahal.
Toujours jeudi, un petit drone a été lancé depuis la bande de Gaza en direction d’Israël et a été abattu par Tsahal au moment où il franchissait la frontière, a indiqué l’armée. L’incident n’a fait aucun blessé.
Parallèlement aux opérations terrestres, l’armée de l’air israélienne a frappé une trentaine de cibles du Hamas à Gaza au cours de la journée écoulée, selon l’armée, qui a précisé que les frappes visaient des cellules terroristes, des stocks d’armes, des lanceurs, des bâtiments, des infrastructures souterraines et d’autres actifs des groupes terroristes.
Par ailleurs, l’agence des Nations unies pour l’enfance a annoncé jeudi qu’Israël avait accepté des « pauses humanitaires » dans certaines zones de Gaza afin de faciliter une deuxième série de vaccinations contre la polio pour les quelque 590 000 enfants âgés de moins de 10 ans. Israël n’a pas encore fait de commentaire sur cette annonce.
Les combats ont eu lieu au lendemain de l’annonce par les États-Unis, mercredi, que le chef du Hamas, Yahya Sinwar, serait toujours en vie et se cacherait probablement dans un tunnel souterrain de Gaza entouré d’otages.
Yahya Sinwar reste le principal décideur. Nous croyons qu’il est toujours en vie et qu’il se trouve dans un tunnel sous la bande de Gaza, où il détient des otages dont il s’entoure [pour les utiliser comme boucliers humains] », a indiqué le conseiller de la Maison Blanche pour le Moyen-Orient, Brett McGurk, lors d’un entretien téléphonique avec des rabbins américains à l’occasion de la fête du Nouvel An juif.
Selon un article controversé publié cette semaine, le chef terroriste, qui avait coupé tout contact, aurait récemment repris contact avec des médiateurs qataris en vue d’un éventuel accord sur les otages et d’un cessez-le-feu, déclarant qu’il voulait « l’immunité » contre une éventuelle frappe ciblée pendant les pourparlers, selon N12.
97 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre se trouveraient encore à Gaza, y compris les corps d’au moins 34 personnes dont la mort a été confirmée par Tsahal.
Le Hamas a libéré 105 civils au cours d’une trêve d’une semaine à la fin du mois de novembre, et quatre otages avaient été libérées auparavant. Huit otages ont été sauvés vivants par les troupes, et les dépouilles de 37 otages ont également été retrouvées, dont trois tués par erreur par l’armée alors qu’ils tentaient d’échapper à leurs ravisseurs.
Le Hamas détient également deux civils israéliens entrés dans la bande en 2014 et 2015, ainsi que les corps de deux soldats de Tsahal tués en 2014.