Tsahal : Un civil tué et 5 soldats blessés par un missile du Hezbollah ; les résidents dénoncent l’inaction
Un terroriste du groupe a été tué par l'armée de l'air ; le Hezbollah a abattu un ballon de surveillance et tiré dix roquettes en direction de Hermon ; les locaux ont bloqué des carrefours pour protester contre l'inertie du gouvernement
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Un civil israélien a été tué et cinq soldats ont été blessés lors d’une attaque au missile guidé antichar du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah contre un poste militaire situé à proximité de la communauté d’Adamit, dans le nord du pays, mardi, alors que les hostilités entre Israël et le groupe terroriste libanais ont continué pendant Yom Haatzmaout. De leur côté, les résidents du nord d’Israël ont manifesté contre le gouvernement qui a été, jusqu’à présent, incapable de trouver une solution à leur évacuation de la région depuis maintenant sept mois.
L’armée israélienne a déclaré qu’un soldat avait été modérément blessé et que quatre autres avaient été légèrement blessés dans l’attaque. Le Hezbollah a revendiqué cette agression, affirmant qu’elle visait un poste militaire dont un ballon de surveillance était parti. Trois missiles au moins ont été tirés dans le cadre de cette riposte du groupe terroriste.
Le premier missile a blessé des soldats. Le deuxième a fait une victime, un civil israélien qui était arrivé peu après la première frappe au poste militaire et qui a été grièvement touché. Sa mort a finalement été prononcée. Son identité n’a pas été révélée.
Le troisième projectile a coupé le câble d’un ballon d’observation de Tsahal qui, selon l’armée, s’est envolé et qui a atterri sur le territoire libanais.
Tsahal a précisé ne pas craindre que des informations puissent être recueillies à partir des caméras et des capteurs du ballon captif.
Les militaires ont annoncé qu’ils avaient, en riposte, bombardé des bâtiments utilisés par le Hezbollah à Ayta ash-Shab et à Kafr Kila, dans le sud du Liban.
L’armée avait précédemment fait savoir qu’un barrage de dix roquettes avait été lancé depuis le Liban vers la région du mont Hermon, activant les sirènes d’alerte dans la ville druze de Majdal Shams. Les projectiles sont finalement retombés dans des champs, ne faisant aucun dégât.
Les avions de chasse israéliens ont aussi attaqué plusieurs sites du Hezbollah à Kharayeb, Halta, Yaroun et è Mays al-Jabal, tuant un membre de l’organisation terroriste à Mays al-Jabal.
Ces frappes ont eu lieu après que l’armée a indiqué avoir bombardé plusieurs sites du Hezbollah, la nuit précédente, dans le sud du Liban. Cela a notamment été le cas à Odaisseh où la présence de terroristes avait été remarquée et à Khiam et Kafr Kila, où des bâtiments liés au Hezbollah ont été attaqués.
المنطاد الإسرائيلي الذي اصيبت قاعدته بالصواريخ في محيط "ادميت" عند الحدود مع لبنان لا زال تائهًا في الاجواء بعد انفلاته من القاعدة المستهدفة . pic.twitter.com/i9QIf67Dt6
— علي شعيب || Ali Shoeib ???????? (@alishoeib1970) May 14, 2024
L’armée a précisé qu’Israël avait intercepté, la même nuit, un drone qui se dirigeait vers le pays depuis l’Est. Les avions de chasse l’avaient abattu.
Selon les militaires, le drone n’était pas entré dans l’espace aérien et les sirènes n’ont, en conséquence, pas été activées.
Dans le cadre de la guerre en cours, les groupes soutenus par l’Iran, en Irak et en Syrie, ont revendiqué avoir lancé des dizaines de drones en direction de l’État juif. Tsahal a signalé en avoir abattu un grand nombre.
Depuis le 8 octobre, le Hezbollah attaque quotidiennement les communautés israéliennes et les postes militaires le long de la frontière avec des roquettes, des drones, des missiles antichars et d’autres moyens, affirmant qu’il le fait pour soutenir Gaza dans le cadre de la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas qui s’y déroule.
Jusqu’à présent, les affrontements à la frontière ont causé la mort de dix civils du côté israélien, ainsi que celle de quatorze soldats et réservistes de Tsahal. Plusieurs attaques ont également été lancées depuis la Syrie, sans faire de blessés.Le Hezbollah a signalé que 297 de ses terroristes ont été tués par Israël depuis le 8 octobre, principalement au Liban, mais aussi en Syrie.
Au Liban, 60 membres d’autres groupes terroristes, un soldat libanais et au moins 60 civils, dont trois journalistes, ont été tués.
Les hostilités entre Israël et l’organisation terroriste libanaise ont entraîné l’évacuation de dizaines de milliers d’Israéliens vivant à la frontière et qui ont été déplacés depuis le début de la guerre.
Pour exprimer leur frustration face à l’incapacité du gouvernement à trouver une solution à leur déplacement, les résidents du nord, en contraste avec les festivités organisées à l’occasion de Yom Haatzmaout, ont manifesté, mardi, en bloquant les principaux carrefours du nord du pays.
Selon le site d’information Walla, ce sont des centaines de personnes qui ont protesté dans la région, en présence des maires locaux et des responsables des conseils régionaux.
« Les résidents du nord ont quitté leurs habitations depuis sept mois maintenant et ils n’ont aucune idée du moment où ils pourront y retourner », a commenté Moshe Davidovich, chef du Conseil régional de Mateh Asher et leader du « Forum de la ligne de Front », un regroupement de dirigeants locaux originaires du nord du pays qui appelle le gouvernement à trouver une solution diplomatique et militaire autorisant les habitants à retourner chez eux.
« Depuis sept mois, les entrepreneurs s’effondrent… Les gens ne savent pas quoi faire parce qu’ils sont en proie au désespoir et à une énorme frustration », a-t-il confié à Walla. « Nous demandons au gouvernement d’indemniser sans délai supplémentaire les entrepreneurs et les agriculteurs ».
« Depuis sept mois, le sentiment de sécurité a volé en éclats et le Hezbollah tire, attaque et frappe, et ce dans toutes les directions. Nous demandons au gouvernement un plan clair établissant la manière dont nous allons nous battre contre le Hezbollah ; nous lui demandons s’il y aura une solution diplomatique ou une zone démilitarisée, s’il y aura une guerre significative dans le sud ».
La semaine dernière, Davidovich avait annoncé que les communautés du nord allaient « se désengager » d’Israël et créer leur propre « État de Galilée » en signe de protestation contre ce qui s’apparente, selon lui, à un abandon de la part du gouvernement.