« Tuer des bébés comme passe-temps »: Golan dit s’en être pris au gouvernement, pas à Tsahal
En ce qui concerne les critiques dont il a fait l'objet, Golan a indiqué qu'il n'était "pas effrayé par la machine à poison", ni "par les brimades", ni "par les tentatives qui visent à terroriser tous ceux qui se risquent à dire la vérité"

Dans un discours prononcé à la télévision nationale mardi, le président du parti Les Démocrates, Yair Golan, s’est opposé aux critiques qui ont afflué après les propos qu’il avait tenus dans la matinée et qui ont suscité un tollé. Il avait déclaré qu’Israël tuait des bébés à Gaza « comme passe-temps ».
Il a fait savoir que sa critique « concernait le gouvernement, pas Tsahal ».
« J’ai dit ce matin que nous sommes un pays sain d’esprit qui ne tue pas d’enfants. Lorsque les ministres de ce gouvernement célèbrent la mort et la famine endurées par des enfants, nous devons le dire. Je faisais uniquement référence au gouvernement qui a le plus enregistré d’échecs dans toute l’Histoire d’Israël, et non à Tsahal. Notre mission est de veiller à ce qu’Israël reste un pays sain d’esprit qui ne tue pas d’enfants, que ce soit comme passe-temps ou pour des raisons politiques », a dit Golan.
« Un gouvernement qui dit qu’il est possible d’abandonner des otages et que des enfants devraient être affamés est un gouvernement qui ressemble à un porte-parole du Hamas. Un gouvernement qui parle d’une bombe atomique à Gaza n’est pas un gouvernement juif, et ce n’est très certainement pas un gouvernement sioniste », a-t-il poursuivi, affirmant que Tsahal « est mon foyer et mon cœur ».
« Ni [Bezalel] Smotrich ni [Itamar] Ben Gvir, qui ont échappé au service militaire, et certainement pas Netanyahu ne m’apprendront ce qu’est l’éthique du combat et ce que signifie protéger l’armée israélienne. C’est pourquoi je ne suis pas disposé à ne rien dire lorsqu’un gouvernement irresponsable porte atteinte à mon armée. Ceux qui ont vraiment Tsahal à cœur… doivent se dresser avec courage contre le gouvernement », a affirmé Golan.
Golan a ensuite accusé ensuite le gouvernement d’avoir transformé une guerre « justifiée et nécessaire » en « une guerre sans objectif sécuritaire ou national », affirmant que « ce que nous observons maintenant à Gaza n’est pas une manœuvre qui vise à libérer les otages – parce qu’il était possible il y a longtemps d’obtenir la libération de tous les otages dans le cadre d’un accord global et de les rapatrier chez eux ».
L’opération actuelle à Gaza n’est pas non plus « une campagne pour renverser le Hamas » car Israël aurait pu depuis longtemps prendre des mesures pour commencer à mettre en place une alternative à la gouvernance du groupe terroriste « avec l’aide des sunnites modérés, en tant que projet régional qui renforce la position et la sécurité d’Israël », a-t-il poursuivi.
En ce qui concerne les critiques dont il a fait l’objet, Golan a indiqué qu’il n’était « pas effrayé par la machine à poison », ni « par les brimades », ni « par les tentatives qui visent à terroriser tous ceux qui se risquent à dire la vérité ».
S’exprimant ce matin sur la chaîne publique Kan, l’ancien chef d’état-major adjoint de Tsahal avait déclaré que « Israël est en passe de devenir un État paria, comme l’Afrique du Sud, si nous ne recommençons pas à agir comme un pays sain d’esprit ».
Le chef politique, qui n’est pas membre actuel de la Knesset, avait ajouté que « un pays sain d’esprit ne se bat pas contre des civils, ne tue pas des bébés comme passe-temps et ne se donne pas pour objectif d’expulser des populations ».
Des propos qui avaient suscité des critiques de la part de la coalition et des chefs de tous les partis d’opposition juifs.