Tzipi Hotovely : « Absolument aucune chance » de voir un État palestinien établi
L'ambassadrice a affirmé que les Gazaouis devaient être "rééduqués", évoquant les exemples de l'Allemagne et du Japon après la Seconde Guerre mondiale
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
L’ambassadrice israélienne au Royaume-Uni, Tzipi Hotovely, a explicitement rejeté l’idée d’un État palestinien, reprenant le message transmis par le Premier ministre Benjamin Netanyahu qui, ces dernières semaines, s’est opposé à l’administration Biden en excluant la seule idée d’un retour au pouvoir de l’Autorité palestinienne (AP) à Gaza, au lendemain de la guerre.
Au cours d’une interview accordée à Sky News, le journaliste a plusieurs fois demandé à Hotovely si un scénario de paix avec Israël pouvait inclure un État palestinien.
« La réponse est absolument non », a dit Hotovely, membre de longue date du parti du Likud avant que Netanyahu ne la choisisse comme ambassadrice.
« Je pense qu’il est temps que le monde réalise que le paradigme d’Oslo a échoué le 7 octobre et qu’il est de notre responsabilité d’en trouver un autre », a ajouté l’envoyée, recourant à la même rhétorique que celle utilisée par Netanyahu, il y a quelques jours.
« La raison pour laquelle les Accords d’Oslo ont échoué, c’est que les Palestiniens n’ont jamais voulu d’un État à côté d’Israël. Ils veulent un État du fleuve jusqu’à la mer », a-t-elle continué, en référence au slogan scandé par les ennemis d’Israël.
Alors que le journaliste lui demandait encore une fois pourquoi elle était défavorable à une solution à deux États, l’ambassadrice a rétorqué : « Mais pourquoi cette obsession concernant une formule qui n’a jamais fonctionné, qui a radicalisé les gens de l’autre côté ? »
Speaking to Sky's @markaustintv, Israeli ambassador to the UK, Tzipi Hotovely, dismissed the notion of a two-state solution for the Israelis and Palestinians.
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— Sky News (@SkyNews) December 13, 2023
L’ambassadrice a ensuite affirmé que les Gazaouis devaient être « rééduqués », faisant la comparaison entre ce qui, selon elle, devra se passer au sein de l’enclave côtière et ce qui était survenu en Allemagne et au Japon après la Seconde Guerre mondiale.
« Ces deux sociétés se sont transformées en bons pays occidentaux », a expliqué Hotovely.
« En ce moment, sous le nom de l’ONU, les écoles de l’UNRWA [agence onusienne controversée pour les réfugiés palestiniens, NDLR] deviennent des écoles où on apprend le terrorisme. Si vous avez l’implication des Nations unies, oubliez les camps de réfugiés. Pourquoi devraient-ils être encore des réfugiés après 70 ans de vie indépendante ? Ils auraient pu construire leurs propres vies mais ils ne l’ont pas fait », a-t-elle poursuivi.
Le journaliste lui a demandé si elle tentait de reproduire ce qu’a fait la Chine avec les Ouïghours – une communauté dont les membres ont été placés, selon Pékin, « dans des camps de rééducation ».
« Absolument pas ! », a répondu Hotovely. « C’est ce qui s’est passé dans l’Allemagne nazie. »
« A l’évidence, gouverner les Palestiniens ne nous intéresse pas mais ce qui nous intéresse, c’est de nous assurer que Gaza ne deviendra plus un pôle terroriste », a-t-elle noté.
« Nous allons démilitariser Gaza… et nous pensons qu’ensemble, avec nos alliés et avec les pays arabes modérés, nous pouvons construire un meilleur avenir », a-t-elle affirmé.
Mercredi, pourtant, les Émirats arabes unis ont annoncé qu’ils ne soutiendraient pas les efforts de reconstruction dans la bande de Gaza à moins que l’initiative entre dans le cadre d’une avancée plus large vers la solution à deux États.
Invité à réagir jeudi sur les propos de l’ambassadrice, le Premier ministre britannique Rishi Sunak a exprimé son désaccord, rappelant la position du Royaume-Uni en faveur d’une solution à deux Etats.