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Un ancien dirigeant libéral expulsé d’un groupe rabbinique pour infraction sexuelle

Sheldon Zimmerman a été exclu de la Conférence centrale des rabbins américains suite à des allégations d’abus sexuels dont les premières datent d’il y a 20 ans

Le rabbin Sheldon Zimmerman, vu dans une vidéo du Temple Emanu-El de Dallas, où il a été grand rabbin de 1985 à 1996. (Crédit : Capture d'écran/Vimeo via JTA)
Le rabbin Sheldon Zimmerman, vu dans une vidéo du Temple Emanu-El de Dallas, où il a été grand rabbin de 1985 à 1996. (Crédit : Capture d'écran/Vimeo via JTA)

JTA – L’association rabbinique du mouvement réformé a limogé Sheldon Zimmerman, un ancien dirigeant de grandes institutions réformées, suite à une nouvelle enquête menée par son comité d’éthique sur des allégations d’abus sexuels, dont les premières ont fait surface il y a plus de 20 ans, en particulier celles concernant des abus qu’il aurait commis sur une jeune congréganiste de 17 ans.

L’annonce de l’expulsion de Zimmerman a été faite mardi lorsque la Conférence centrale des rabbins américains (CCAR) a ajouté son nom à une liste publique de rabbins ayant violé le code de conduite de l’association.

Zimmerman, 81 ans, a été président de l’association rabbinique pendant deux ans, puis président du Hebrew Union College-Jewish Institute of Religion (HUC-JIR), séminaire du mouvement.

Son expulsion marque un aboutissement dans une affaire qui secoue le mouvement réformé depuis près de deux ans, après les premières révélations sur la nature exacte des écarts de conduite allégués de Sheldon Zimmerman, qui avaient déclenché une véritable crise dans le milieu des rabbins, des responsables laïcs et des fidèles.

« Sheldon Zimmerman ne mérite aucune place au sein de notre mouvement, ni de poste honorifique, ni de poste à responsabilité – et certainement pas dans les programmes pour jeunes adultes », a déclaré dans un communiqué la femme rabbin Mary Zamore, directrice exécutive du Women’s Rabbinic Network. « C’est un échec collectif qui ne peut se répéter. Nous soutenons de tout cœur la décision morale, responsable et compatissante de la CCAR de l’exclure de ses rangs. »

L’enquête initiale sur Zimmerman s’est conclue en 2000 par sa démission du Hebrew Union College et sa suspension de l’association rabbinique. Mais les accusations publiques à son encontre étant restées vagues, Zimmerman a pu conserver son prestige et son statut.

Il a par la suite occupé des postes de direction au sein de Birthright et des Fédérations juives d’Amérique du Nord. En 2005, le CCAR a rétabli son statut de membre.

La chapelle S.H. et Helen R. Scheuer sur le campus de Cincinnati du Hebrew Union College-Jewish Institute of Religion. (Crédit : Ady Manory)

En 2021, la Central Synagogue de New York, où Zimmerman a été rabbin principal de 1972 à 1985, a révélé que trois femmes s’étaient manifestées pour accuser Zimmerman d’abus sexuels pendant son mandat et que ces allégations étaient liées à sa précédente mesure disciplinaire.

Dans les mois qui ont suivi l’annonce de l’affaire Zimmerman, le mouvement réformé a engagé des cabinets d’avocats pour mener trois enquêtes distinctes portant sur les mécanismes de responsabilité du mouvement, révélant des échecs passés en matière de délits sexuels.

La liste de Zimmerman sur la page web du CCAR des rabbins expulsés indique que son dossier a été rouvert en 2021 lorsque de nouvelles informations ont fait surface indiquant qu’il avait violé les conditions de sa réintégration, qui exigeait qu’il suive un processus de repentance, ou teshuvah.

La liste ne précise pas quelle erreur il a commise, mais un article publié en 2021 par Gary Rosenblatt, l’ancien rédacteur en chef du New York Jewish Week, a révélé la perception qu’avait Zimmerman des allégations portées contre lui et de ses responsabilités dans le cadre du processus de teshuvah.

Selon Rosenblatt, qui cite des courriels reçus de Zimmerman en 2005, ce dernier pensait que la plaignante cherchait à se venger de lui. « Son but est de me détruire, moi et ma famille », écrivait Zimmerman à Rosenblatt.

Zimmerman aurait également menacé de révéler l’identité de la plaignante. « Elle ne nous laisse peut-être aucun autre recours que celui de lui répondre publiquement en la nommant, pour ainsi lever le voile qui l’a protégée, elle et ses actions », a écrit Zimmerman dans un courriel, selon Rosenblatt.

Gary Rosenblatt. (Crédit : Autorisation)

À l’époque, Rosenblatt s’était abstenu de publier les allégations et les réponses de Zimmerman afin de protéger l’identité de la plaignante.

En 2021, le comité d’éthique de l’association rabbinique a ouvert une nouvelle enquête sur Zimmerman et l’a finalement expulsé pour violation des sections du code de conduite rabbinique relatives aux « pratiques d’exploitation », à « l’intimidation, au harcèlement » et aux « inégalités de pouvoir », ainsi que pour refus de coopérer avec les conditions de suspension.

Mme Zamore a salué les mesures prises par les institutions réformées pour résoudre les problèmes de sécurité, de respect et de justice, et a promis de continuer à faire pression pour que les responsables soient sanctionnés.

« Nous continuons d’encourager toute personne ayant vécu une histoire d’abus sexuel, de harcèlement, d’abus ou de discrimination à continuer de partager ces vérités », a-t-elle déclaré dans le communiqué.

La liste des rabbins réformés qui ont été expulsés, suspendus ou censurés publiquement est mise à jour ponctuellement pour refléter les résultats d’une enquête éthique privée.

Hormis Zimmerman, au moins trois personnes ont été ajoutées à la liste ces derniers mois. Allen Secher, qui s’est retiré de la chaire en 2013 après avoir servi dernièrement à Whitefish, dans le Montana, pendant 13 ans, a été censuré en vertu des sections du code de conduite relatives à des « abus sexuels » et à des « demandes de faveurs sexuelles ». Gersh Lazarow, un rabbin australien, a été censuré pour malhonnêteté intellectuelle pour avoir plagié des sermons. David Kaufman, qui dirigeait une congrégation dans l’Ohio, a été exclu suite à sa condamnation par un tribunal de l’Ohio pour infractions sexuelles graves.

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