Un chef israélien reçoit une menace antisémite après une critique sur ses tarifs
Un courrier anonyme adressé à Eyal Shani accuse la communauté ultra-orthodoxe de répandre la rougeole : "les Juifs ne sont pas les bienvenus ici"
Quelques jours après qu’Eyal Shani a été critiqué pour les prix de son restaurant new-yorkais, le chef israélien a été la cible d’un courrier antisémite.
La lettre haineuse fait suite à un avis publié par le critique culinaire Steve Cuozzo, dans le New York Post, qui a été scandalisé que le restaurant HaSalon facturait 24 dollars pour une entrée uniquement composée d’une tomate.
« La majorité des Américains méprisent Israël. Nous ne voulons pas de votre Soda Stream. Il n’y a que quelques stupides youpins qui mangeront dans votre taudis surfacturé », peut-on lire dans la lettre anonyme, publiée sur Twitter samedi par Shahar Segal, partenaire de Shani.
La lettre accuse les Juifs de ne pas payer d’impôts et accuse la communauté ultra-orthodoxe de répandre la rougeole, avant de menacer le restaurant.
בוקר טוב אמריקה pic.twitter.com/EdSs85ytrb
— שחר סגל .. דיסלקט. (@sshahar) July 6, 2019
« L’épidémie de rougeole a été répandue par vos fanatiques orthodoxes… et ils violent des enfants… les Juifs ne sont pas les bienvenus ici ! Les jours de HaSalon sont comptés ! »
Shani, qui n’a pas commenté le courrier, est connu pour ses divagations ésotériques et poétiques sur la cuisine et pour sa passion folle pour les tomates.
Il a ouvert une succursale de son restaurant HaSalon dans le quartier de Hell’s Kitchen, il y a trois mois.
Le restaurant de Shani, son deuxième à New York, a été très bien accueilli par la critique et ses dîners, dignes des banquets de mariages, sont réservés des semaines à l’avance.
Mais Cuozzo n’a pas été séduit par les prix pratiqués chez HaSalon, et notamment par la tomate à 24 dollars.
Le plat, appelé « La meilleure tomate de New York est nue », se compose d’une tomate épluchée, coupée en huit morceaux avec un filet d’huile d’olive et du sel marin.
Si elle est décrite comme un plat ayant le « goût prononcé d’une tomate douce que l’on vient de cueillir à la fin août »., Cuozzo a tout de même estimé que son prix n’était pas justifié.
« Sa présence sur le menu a blessé mon porte-monnaie », a déclaré le critique.
Selon le Post, Shani utilise des tomates cultivées en milieu hydroponique dans un liquide infusé de nutriments, ce qui permet de ne pas attendre la fin de l’été pour les cueillir.
« Nous n’avons pas lésiné sur les moyens et avons voyagé pendant un mois pour trouver ces tomates et nous avons fini par les trouver » au Greenmarket d’Union Square, a déclaré Shani selon des propos rapportés par le journal.
En Israël, Shani a été pendant longtemps jury de la version israélienne de MasterChef, où il faisait souvent des digressions poétiques sur son amour pour les tomates, ce qu’il continue de faire sur sa page Instagram.
« Cette tomate est la photo de la meilleure chose actuellement vivante dans l’univers tout entier », avait écrit le chef sur Instagram en février.