Israël en guerre - Jour 467

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Un concert et une exposition de l’UNESCO en hommage aux victimes de la Shoah

Les photographies de famille privées présentées dans l’exposition révèlent un pan caché de la vie des Juifs avant l’ère nazie en Allemagne et en Autriche

Une cérémonie de l’UNESCO en hommage aux victimes de la Shoah, le 26 janvier 2023, à Paris. (Crédit : UNESCO/C.Alix)
Une cérémonie de l’UNESCO en hommage aux victimes de la Shoah, le 26 janvier 2023, à Paris. (Crédit : UNESCO/C.Alix)

Ces dernières semaines, le siège de l’UNESCO, à Paris, a rendu hommage aux victimes de la Shoah avec différents évènements. Ceux-ci ont été organisés dans le cadre de la Journée en mémoire des victimes de l’Holocauste, organisée chaque 27 janvier.

Une cérémonie a ainsi été organisée au siège de l’Organisation le 26 janvier.

« Commémorer les victimes, perpétuer la mémoire de l’Holocauste ainsi que lutter contre la haine et les théories du complot : il en va de notre devoir collectif », a déclaré la directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, lors de l’ouverture de cette cérémonie. Se sont joints à elle le président du Mémorial de la Shoah, Éric de Rothschild, et le compositeur Jorge Grundman, dont l’œuvre intitulée « Shoah » a été interprétée par le violoniste Robert Davidovici. La commémoration a été marquée par le témoignage puissant d’Isabelle Choko, présidente de l’Union des déportés d’Auschwitz (France).

« Mon enfance très heureuse s’est arrêtée brutalement à l’âge de 11 ans », a-t-elle confié, internée dans le ghetto de Łódź avec sa famille entre début 1940 et août 1944. Son père est mort au ghetto en février 1942. En août 1944, elle a été transférée avec sa mère au camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau. Elles ont ensuite été envoyées au camp de travail de Celle, près d’Hanovre (Allemagne), en septembre 1944, puis à Bergen-Belsen en février 1945. Sa mère y a succombé à la faim et à la maladie en mars 1945.

« Quand les troupes britanniques ont libéré le camp le 15 avril 1945, j’avais 16 ans et je ne pesais plus que 25 kilos. La mort était proche », s’est-elle souvenue. « Il faut transmettre à la jeunesse, qu’elle connaisse l’Histoire, qu’elle se méfie des circonstances », a poursuivi Mme Choko. « Que notre passé serve de guide aux jeunes afin qu’ils n’endurent jamais les mêmes épreuves que nous. »

« Plus que jamais, nous avons tous la responsabilité d’en prendre le relais et de devenir à notre tour témoins de cette histoire afin que jamais ces victimes ne soient oubliées, pour nous souvenir aussi que l’horreur peut toujours recommencer », a affirmé Mme Azoulay dans son discours à l’occasion de cette journée.

Éric de Rothschild, président du Mémorial de la Shoah, a lui mis en exergue le travail et les efforts entrepris conjointement par l’UNESCO et par son musée pour informer sur la Shoah et le génocide, et faire en sorte que « la tolérance et l’éducation triomphent de tous les maux que nous avons connus par le passé et qui ont eu des effets désastreux ». « Ils sont malheureusement encore particulièrement virulents aujourd’hui et cela est donc notre devoir de continuer ce combat », a-t-il déploré.

Dans le cadre de la cérémonie, le violoniste Robert Davidovici a interprété les mouvements « Yom HaShoah » et « The Last Breath » extraits de « Shoah pour violon solo et temple sacré », en présence du compositeur Jorge Grundman.

Jorge Grundman, fils d’un rescapé de la Shoah, a été inspiré par Freidl Dicker-Brandeis lors d’une visite au Musée juif de Prague. C’était une artiste peintre de Vienne, qui a fait preuve d’héroïsme en enseignant aux enfants du ghetto de Terezín. Freidl a été exécutée à Auschwitz en 1944, mais elle avait auparavant sauvé 4 500 dessins de ses élèves, qui dépeignaient leur vie en famille ou à l’école avant la terreur nazie. Ces dessins ont inspiré à Grundman la composition de « Shoah ».

« Je voulais créer une musique qui honore directement la mémoire des victimes de l’Holocauste », a déclaré M. Grundman. « Je savais que de cette manière, à chaque fois que vous entendriez une note, à chaque fois que vous auriez envie de l’entendre de nouveau, ou à chaque fois que vous l’étudieriez ou l’interpréteriez, vous vous rappelleriez la raison pour laquelle elle a été écrite. »

Une photo de Dorothea Jacoby, née Salinger, vers 1911. (Crédit : Wiener Holocaust Library)

Cette année, la commémoration comprenait également une exposition intitulée « Il était une fois… Photographies de familles juives avant 1939 », organisée conjointement par l’UNESCO et la Wiener Holocaust Library, avec le soutien de la Délégation permanente de l’Allemagne auprès de l’UNESCO.

Les photographies de famille privées présentées dans l’exposition révèlent un pan caché de la vie des Juifs avant l’ère nazie en Allemagne et en Autriche.

Elles ont été exposées au public sur les grilles extérieures du siège de l’UNESCO.

Nombre de ces photographies capturent des scènes intimes de la vie d’une famille juive. Elles racontent chacune une histoire sur leur sujet : son identité, ses relations ainsi que les lieux et les personnes chères à son cœur. Ce faisant, elle invite le public à avoir une pensée pour les familles et les communautés assassinées pendant la Shoah.

Barbara Warnock, conservatrice en cheffe et responsable de l’éducation à la Wiener Holocaust Library, a expliqué : « La Wiener Holocaust Library possède la plus grande collection britannique de photographies de familles juives d’avant l’ère nazie. Ces documents précieux témoignent de la vie des Juifs en Europe à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, et nous offrent un regard unique sur ce monde perdu. »

L’exposition « Lest We Forget » du photographe germano-italien Luigi Toscano, au siège de l’UNESCO, à Paris. (Crédit : UNESCO / CRIF / WJC)

Afin de lutter contre le négationnisme et la déformation de la Shoah, l’UNESCO, l’ONU, l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste, le Bureau des institutions démocratiques et des droits de l’homme (BIDDH) de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et la Commission européenne se sont associés pour lancer la campagne numérique #ProtégeonsLesFaits. Cette campagne explique pourquoi et comment le négationnisme et la déformation de la Shoah propagent l’antisémitisme. Selon un récent rapport de l’UNESCO et de l’ONU en partenariat avec le Congrès juif mondial, sur les réseaux sociaux, plus de 16 % des contenus à propos de la Shoah (soit plus de trois messages sur 20) nient ou déforment des faits essentiels.

L’UNESCO a également participé à la campagne mondiale #NousNousSouvenons, organisée par le Congrès juif mondial pour perpétuer le souvenir des victimes et faire en sorte que le passé ne soit jamais oublié.

En outre, l’UNESCO et le Congrès juif mondial travaillent avec Facebook et TikTok pour rediriger les utilisateurs qui recherchent des termes liés à l’Holocauste ou au négationnisme vers le site AboutHolocaust.org. Ce site fournit des réponses factuelles aux questions fondamentales sur l’Holocauste. L’initiative s’étend désormais à 19 langues pour les utilisateurs des réseaux sociaux du monde entier.

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