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Un des derniers procès de gardien de camp nazi s’ouvre en Allemagne

Environ 65 000 personnes sont mortes au Stutthof, essentiellement des femmes juives des pays baltes et de Pologne

Le camp de concentration du Stutthof en 2007. (Crédit : Domaine public)
Le camp de concentration du Stutthof en 2007. (Crédit : Domaine public)

Il s’agit sans doute d’un des derniers procès d’un ancien gardien de camp nazi : un SS du camp de concentration polonais de Stutthof comparaît jeudi à Hambourg pour complicité de milliers de meurtres.

Les audiences du procès, qui se tient au moins jusqu’à mi-décembre, seront restreintes à deux par semaine et à deux heures maximum chacune, en raison de l’état de santé précaire de Bruno Dey, 93 ans.

Il est accusé par le parquet de Hambourg de complicité de meurtres lorsqu’il était gardien, « entre août 1944 et avril 1945 », du camp de Stutthof dans le nord de la Pologne, à 40 km de Gdansk. Il s’agit du premier camp nazi construit hors d’Allemagne.

Environ 65 000 personnes y sont mortes, essentiellement des femmes juives des pays baltes et de Pologne. Il a été intégré au système d’extermination des Juifs en juin 1944.

La complicité de M. Dey, 17 ans à l’époque des faits, est engagée, a détaillé le parquet, dans le meurtre de 5 230 prisonniers – 5 000 en « créant et maintenant des conditions mettant la vie en danger », 200 par gazage et 30 d’une balle dans la nuque.

‘Machine meurtrière’

La tâche de l’accusé consistait à « empêcher la fuite, la révolte ou la libération des prisonniers » juifs du camp, condamnés à être exterminés par balle ou au gaz Zyklon B, selon l’accusation.

M. Dey a été un « rouage de la machine meurtrière en toute connaissance de cause », accuse le parquet. L’enjeu du procès est de déterminer s’il a « sciemment soutenu les meurtres cruels de prisonniers, de Juifs en particulier ».

Des survivants ont décrit les meurtres dans ce camp, du gazage aux exécutions par balle, en passant par la privation de nourriture, les charges inhumaines de travail ou l’exposition au froid.

Ils ont témoigné sur les corps entassés devant une porte du camp, les chaussures rassemblées en un immense tas, au vu et au su, selon eux, de tout le personnel du camp.

L’accusé a reconnu lors de l’instruction avoir à l’époque su ce qui se passait dans le camp concernant les chambres à gaz et les crémations des cadavres. Mais il a assuré ne pas avoir pu fuir, sous peine d’être lui-même tué.

Sévérité tardive

« Ce qu’ils nous ont fait était inhumain », a témoigné dans une interview à la Deutsche Welle une survivante du camp, Dora Roth, dont la mère est morte de faim à Stutthof. Elle fait partie des 28 parties civiles du procès.

« Celui qui sait, celui qui peut en parler, doit le faire » au cours de l’audience, a expliqué Mme Roth, « c’est le seul moyen d’éviter un autre Holocauste ».

Ces dernières années, l’Allemagne a jugé et condamné plusieurs anciens SS pour complicité de meurtre, illustrant la sévérité accrue, mais très tardive, de sa justice.

Parquets et tribunaux allemands ont en effet élargi aux gardiens de camps le chef d’accusation de complicité de meurtre, auparavant réservé aux personnes qui occupaient des postes élevés dans la hiérarchie nazie ou directement impliqués dans des homicides.

Aucun de ces condamnés n’est cependant allé en prison jusqu’ici, en raison de leur état de santé.

Le cas le plus emblématique a été la procédure engagée contre John Demjanjuk devant le tribunal régional de Munich. Ancien gardien du camp d’extermination de Sobibor, il a écopé en 2011 d’une peine de cinq ans de prison. Il est mort en 2012 avant son procès en appel.

Début avril, le procès d’un autre ancien garde du même camp nazi de Stutthof avait été abandonné en raison de la dégradation de l’état de santé de l’accusé, âgé lui de 95 ans.

Il y a encore 23 affaires de ce type en cours d’instruction au sein des parquets allemands, dont 12 concernent le seul camp de Sachsenhausen.

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