Un engin sophistiqué introduit à Téhéran il y a plusieurs mois a tué Haniyeh – NYT
La bombe télécommandée avait été introduite clandestinement dans une maison d'hôtes réservée "aux invités de marque" ; les Américains estiment qu'Israël en est responsable
Le chef du groupe terroriste palestinien du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a été tué cette semaine par une bombe sophistiquée et télécommandée introduite clandestinement dans la maison d’hôtes de Téhéran où il séjournait, et non par un missile comme cela a été largement rapporté, selon le New York Times.
Selon l’article publié ce jeudi, qui cite sept responsables du Moyen-Orient, dont deux Iraniens, et un responsable américain, l’engin explosif a été introduit clandestinement dans le bâtiment du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI), le bras armé de l’Iran à Téhéran, il y a environ deux mois.
Les responsables iraniens, qui sont membres du CGRI, ont déclaré que la précision de la frappe rappelait la mitrailleuse télécommandée qu’une équipe de l’agence de renseignement du Mossad avait utilisée pour tuer le scientifique nucléaire iranien Mohsen Fakhrizadeh en 2020.
Israël n’a fait aucun commentaire officiel sur l’assassinat de Haniyeh, bien qu’il ait été largement imputé à Jérusalem.
Le New York Times a cité cinq responsables du Moyen-Orient affirmant que « les responsables du renseignement israélien ont informé les États-Unis et d’autres gouvernements occidentaux des détails de l’opération dans la foulée. »
En outre, « plusieurs responsables américains ayant requis l’anonymat » sont parvenus à « la conclusion » qu’Israël était responsable de cet assassinat ciblé.
Haniyeh était arrivé à Téhéran mardi pour assister à l’investiture du président iranien Masoud Pezeshkian. Les responsables cités par le New York Times ont déclaré que la bombe qui a tué Haniyeh et son garde du corps avait été déclenchée à distance.
L’article précise que la maison d’hôtes est utilisée pour des retraites, des réunions officieuses et pour « héberger des invités de marque » tels que Haniyeh.
Les responsables cités par le New York Times ont noté que si l’explosion a brisé des fenêtres et fait s’effondrer une partie du mur de l’enceinte, le bâtiment lui-même n’a subi que de légers dommages, ce qui indique qu’il est peu probable qu’il s’agisse d’une frappe de missile.
Israël avait juré de tuer Haniyeh et les autres dirigeants du Hamas après le pogrom que le groupe terroriste palestinien a perpétré le 7 octobre contre Israël, lors duquel près de 1 200 personnes ont été assassinées dans le sud d’Israël, pour la plupart des civils, et 251 autres ont été enlevées et emmenées de force dans la bande de Gaza.