Un haut dignitaire saoudien accuse Israël de « génocide » à Gaza
Le prince Turki Al Fayçal espère que Benjamin Netanyahu sera traduit devant la Cour pénale internationale
Un haut dignitaire saoudien a accusé samedi Israël de pratiquer une politique « d’apartheid » et de commettre un « génocide » à Gaza, tout en appelant le président américain élu, Donald Trump, à apporter la paix au Proche-Orient.
« D’après les groupes internationaux de défense des droits humains, Israël n’est pas seulement un État colonial pratiquant l’apartheid, c’est aussi un État génocidaire », a déclaré le prince Turki Al Fayçal devant la conférence annuelle Manama Dialogue, à Bahreïn.
« Il commet un génocide sur la population de Gaza », et « il est grand temps que le monde prenne les mesures nécessaires pour traduire en justice les personnes inculpées par la Cour pénale internationale », a ajouté ce membre éminent de la famille royale saoudienne, qui a été le chef des renseignements de l’Arabie saoudite pendant plus de vingt ans.
Ces propos marquent un durcissement du discours des responsables saoudiens, qui ont interrompu les discussions sur une éventuelle normalisation des liens avec Israël depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023 date à laquelle quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le groupe terroriste palestinien du Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges – commettant de nombreuses atrocités et perpétrant des violences sexuelles à grande échelle.
Le dirigeant de facto de l’Arabie saoudite, le prince héritier Mohammed ben Salmane, avait également accusé Israël de « génocide » lors d’un sommet conjoint de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) à Ryad en novembre.
Amnesty International a porté la même accusation cette semaine dans un nouveau rapport qui a été rejeté par Israël comme étant « fabriqué de toutes pièces » et « basé sur des mensonges » et par la branche locale d’Amnesty.
En novembre, la CPI a émis des mandats d’arrêt à l’encontre de Netanyahu et de l’ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, soupçonnés de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre.
La guerre à Gaza a éclaté suite au pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël.
Plus de 44 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
Israël dit avoir tué 18 000 terroristes au combat. L’armée israélienne affirme également avoir tué un millier de terroristes à l’intérieur du pays le 7 octobre 2023. En l’accord de cessez-le-feu conclu avec le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, Netanyahu a parlé de 20 000 terroristes tués.
Le prince Turki, ancien ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, a par ailleurs souhaité la bienvenue à Trump qui prendra ses fonctions en janvier. « Il est temps pour l’Amérique, sous votre présidence, de changer le cours des choses dans cette région troublée », a-t-il dit, émettant l’espoir que Trump puisse apporter « la paix » au Moyen-Orient.