Un homme inculpé de tentative de meurtre d’un policier lors d’une manifestation
Habtamu Assars est aussi accusé, entre autres, d'avoir menacé une femme avec un couteau, et d'avoir agressé un homme avec une planche lors d'un rassemblement pour Rafael Adana
Un homme de 23 ans a été inculpé lundi par le tribunal de Tel Aviv de tentative de meurtre pour avoir poignardé un policier le mois dernier lors d’une manifestation contre la manière dont les forces de l’ordre avaient traité l’enquête sur un délit de fuite ayant causé la mort d’un enfant de quatre ans.
Habtamu Assars, un résident de Holon, a également été accusé d’avoir menacé une femme avec un couteau, d’avoir agressé un homme avec une planche de bois et d’avoir commis des « actes indécents » à l’égard de policiers qui tentaient de l’arrêter.
L’acte d’accusation indique qu’Assars avait planifié l’attaque contre un membre des forces de l’ordre lors de la manifestation de Tel Aviv, en apportant un couteau de 32 centimètres de long à la manifestation.
La manifestation était organisée par des membres de la communauté éthiopienne, qui accusent les autorités de racisme et leur reprochent leur clémence envers la conductrice qui avait renversé et tué Rafael Adana, un enfant de 4 ans, le 6 mai dernier.
L’agent de la circulation a été poignardé à l’épaule alors qu’il était en service, à distance relative de la manifestation elle-même, a indiqué la police. Il a été modérément blessé par un coup de couteau entre le cou et l’épaule et a été évacué vers l’hôpital Ichilov de Tel Aviv pour y être soigné.
Lors d’un autre incident survenu cinq jours après le coup de couteau, Assars avait menacé une femme avec un couteau à Tel Aviv. Lorsqu’un autre homme était intervenu, il l’avait frappé avec une planche de bois, selon les accusations.
L’accusation a demandé au tribunal de prolonger la détention provisoire d’Assars, le qualifiant de « personne violente et dangereuse ».
Peu de temps après l’agression, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait publié une déclaration. « Poignarder un officier de police franchit une ligne rouge. Les manifestations sont un droit sacré dans un pays démocratique, mais nous n’accepterons pas (…) quelque type de violence que ce soit. »
Trois autres policiers ont été blessés au cours du même rassemblement, selon la police, des manifestants ayant lancé des pierres et autres objets sur les policiers. Une dizaine de personnes ont été arrêtées pour « jet de pierres, agression de policiers et trouble de l’ordre public ».
Les manifestations ultérieures ont également tourné à la violence.
La famille Adana avait déclaré à l’époque : « Nous demandons à nos frères, sœurs et amis de faire preuve de retenue. La douleur est grande, mais nous ne voulons pas d’escalade, mais des solutions et la justice pour Rafael. »
« La dernière chose que nous voulons ou dont nous avons besoin, c’est qu’ils dépeignent l’ensemble de notre communauté comme violente et problématique », avait déclaré la famille.
Des centaines de manifestants, principalement issus de la communauté éthiopienne d’Israël, se sont rassemblés à plusieurs reprises à Tel Aviv pour attirer l’attention sur la mort d’Adana, qui a été renversé par une voiture alors qu’il se promenait avec son grand-père à Netanya pendant Shabbat. Grièvement blessé, le petit Adana avait succombé à ses blessures à l’hôpital quelques jours plus tard.
La conductrice, Carol Fessler, une femme de 70 ans, avait fui les lieux, assurant plus tard qu’elle n’avait « pas senti » de choc initial. Elle s’était rendue à la police quelques heures plus tard et avait témoigné de la collision, a rapporté la Douzième chaîne.
De nombreux membres de la communauté ont été furieux que, même plusieurs mois plus tard, la conductrice n’a toujours pas été inculpée. Ils accusent la police de traîner des pieds et de faire preuve d’indulgence à l’égard de la conductrice. La communauté a déjà accusé les autorités de traitement juridique discriminatoire par le passé.
La mort d’Adana a également fait l’objet d’une multitude de rumeurs et d’informations erronées. Si un grand nombre de récits initiaux affirmaient que la fille de la conductrice, la Dr. Heidi Fessler, se trouvait également dans la voiture lors de l’accident, la police avait établi que Carol Fessler était seule dans le véhicule au moment des faits. D’autres rumeurs – dont certaines ont attisé les protestations – avaient laissé entendre que la mère et la fille avaient tenté de dissimuler les preuves du choc essuyé par la voiture pendant l’accident, ce qui avait également été démenti par la police.
Le parquet, de son côté, a déclaré que les éléments recueillis pendant l’enquête prouvaient que l’accident était inévitable. Fessler sera jugée pour négligence et non pour homicide involontaire.