Israël en guerre - Jour 591

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Un juge américain ordonne la libération d’une étudiante turque anti-Israël

Un conseiller de la Maison Blanche a en revanche dénoncé une fois de plus "un coup d'État judiciaire", assurant que la révocation d'un visa relevait des prérogatives exclusives du pouvoir exécutif

Des centaines de personnes rassemblées pour demander la libération de Rumeysa Ozturk, une étudiante turque de l'Université de Tufts, qui a été arrêtée la veillle par des agents fédéraux, à Somerville, dans le Massachusetts, le 26 mars 2025. (Crédit : Michael Casey/AP)
Des centaines de personnes rassemblées pour demander la libération de Rumeysa Ozturk, une étudiante turque de l'Université de Tufts, qui a été arrêtée la veillle par des agents fédéraux, à Somerville, dans le Massachusetts, le 26 mars 2025. (Crédit : Michael Casey/AP)

Un juge fédéral américain a ordonné vendredi la libération immédiate d’une étudiante turque anti-Israël détenue depuis un mois et demi.

La vidéo de l’arrestation le 25 mars de Rumeysa Ozturk, une doctorante de l’université Tufts dans le Massachusetts, par des agents en civil des services de l’immigration (ICE), visages masqués et pour certains capuche sur la tête, en vue de son expulsion, avait suscité l’indignation.

Un juge fédéral de l’État voisin du Vermont, dans le nord-est des Etats-Unis, a ordonné vendredi « au gouvernement de la relâcher immédiatement ».

Le seul motif invoqué par l’administration Trump pour justifier l’expulsion d’Ozturk est un article qu’elle avait co-signé en mars 2024 dans son journal universitaire, le Tufts Daily, critiquant la façon dont son établissement gérait le mouvement de protestation opposé à la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas dans la bande de Gaza.

L’exécutif a eu depuis largement l’occasion de présenter d’autres éléments à charge, mais ne l’a pas fait, a rappelé le juge William Sessions au terme d’une audience à laquelle elle a participé en visioconférence d’un centre de détention géré par ICE en Louisiane (sud) où elle est incarcérée depuis plus de six semaines.

« Dans le même temps, la prolongation de sa détention censure la liberté d’expression de millions de personnes qui ne sont pas citoyens de ce pays. N’importe laquelle d’entre elles peut maintenant hésiter à exercer sa liberté d’expression garantie par le Premier amendement (de la Constitution, NDLR) de crainte d’être embarquée vers un centre de détention loin de chez elle », a souligné le magistrat.

Cette photo montre Rumeysa Ozturk lors d’un voyage pour cueillir des pommes en 2021. (Photo AP)

Procédure d’expulsion en cours

Le juge Sessions a refusé d’assortir cette libération des restrictions de mouvement suggérées par le gouvernement. Rumeysa Ozturk est « libre de retourner chez elle au Massachusetts » et dans le Vermont et de se déplacer au-delà de ces deux États, a-t-il précisé.

Il a néanmoins exigé que cette libération soit supervisée régulièrement par un centre municipal de réinsertion des détenus dans le Vermont qui lui en rendra compte.

Le magistrat a également proposé que les deux parties conviennent de « conditions légères » à sa liberté d’aller et venir puisqu’elle reste sous le coup d’une procédure d’expulsion.

Le ministre turc de la Justice, Yilmaz Tunç, a salué cette libération comme un « développement positif qui apaise notre conscience », dans une déclaration sur le réseau social X, estimant « inacceptable qu’un individu soit poursuivi en raison de sa foi et de son soutien à la Palestine ».

Un conseiller de la Maison Blanche, Stephen Miller, a en revanche dénoncé une fois de plus « un coup d’État judiciaire », assurant que la révocation d’un visa relevait des prérogatives exclusives du pouvoir exécutif.

« Passer plus de six semaines en détention pour avoir écrit une tribune est un cauchemar constitutionnel. Sa libération est une victoire pour quiconque défend la justice, la liberté d’expression et les droits humains fondamentaux », a réagi dans un communique Monica Allard, une avocate de l’influente organisation de défense des droits civiques ACLU.

Mohsen Mahdawi (à gauche) et Mahmoud Khalil participant à une manifestation anti-Israël, à l’Université de Columbia, à New York, le 12 octobre 2023. (Crédit : Yuki Iwamura/AP)

Dans une affaire similaire, un autre juge fédéral du Vermont avait ordonné le 30 avril la libération d’un étudiant palestinien impliqué dans le mouvement à l’Université Columbia contre la guerre à Gaza et arrêté en pleine démarche de naturalisation deux semaines auparavant.

Mohsen Mahdawi est le co-fondateur d’un groupe d’étudiants palestiniens à l’université new-yorkaise Columbia, avec Mahmoud Khalil, figure de la mobilisation estudiantine anti-Israël, aux Etats-Unis, que l’administration Trump tente d’expulser depuis son arrestation le 8 mars.

Le président républicain a lancé une offensive contre les grandes universités américaines, les accusant de laisser prospérer sur leurs campus des mouvements de soutien aux Palestiniens face à l’offensive israélienne dans la bande de Gaza, qu’il assimile à des manifestations d’antisémitisme.

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