Un militant de droite asperge des anti-Netanyahu de gaz poivré à Holon
Quatre arrestations pour trouble à l'ordre public, dont deux personnes libérées par la suite ; les organisateurs des rassemblements fustigent le Premier ministre

La police a arrêté mardi quatre militants d’extrême droite pour avoir harcelé des manifestants qui protestaient contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu dans la ville centrale de Holon, alors que des images vidéo montraient l’un d’entre eux en train de les attaquer au gaz poivré.
Deux des suspects détenus pour trouble à l’ordre public ont depuis été libérés.
L’incident a été fermement condamné par les organisations à l’origine des manifestations hebdomadaires contre le chef du gouvernement.
« Un autre jour de violence grave de la part de ceux que Netanyahu incite à la violence », a dénoncé le mouvement Drapeau noir. « Netanyahu et ses partenaires de la coalition sont responsables de cet incident, des attaques à la voiture bélier et des graves violences. Netanyahu veut que les manifestants saignent parce qu’il pense que cela mettra fin aux protestations. Cette mobilisation ne s’arrêtera pas tant que Bibi [Netanyahu] n’aura pas démissionné ».
האלימות ממשיכה: המשטרה עצרה ארבעה פעילי ליכוד / ימין לאחר שהפרו את הסדר הציבורי מול מפגינים נגד נתניהו בחולון. לפחות שניים מהם ריססו גז פלפל לעבר מפגינים ברחבת המדיטק בחולון @ynetalerts pic.twitter.com/jK7bXRT0SW
— איתי בלומנטל Itay Blumental (@ItayBlumental) October 13, 2020
Le groupe du « Ministre du crime » a déclaré : « Il semble que Netanyahu ne s’arrêtera pas tant qu’une tragédie n’a pas eu lieu. Bibi, l’incitation et la violence ne nous dissuaderont pas. Nous ne vous laisserons pas entraîner Israël dans une guerre civile. »
Les militants ont juré de reprendre leurs manifestations devant la résidence de du chef du gouvernement à Jérusalem samedi soir, après l’expiration des restrictions de confinement qui ont freiné les rassemblements.
Séparément, les manifestants anti-Premier ministre à Jérusalem ont reçu des légumes lancés par des passants, a rapporté la Douzième chaîne mardi.

Au début du mois, un article du quotidien Haaretz indiquait qu’une seule personne avait été inculpée dans les dizaines d’attaques signalées contre des manifestants anti-Netanyahu ces derniers mois, un habitant de Sderot accusé d’avoir agressé un manifestant avec un objet tranchant.
L’incident le plus grave a eu lieu en juillet, lorsque plusieurs militants d’extrême droite présumés ont attaqué des individus qui participaient à un rassemblement à Tel-Aviv. Les agresseurs ont été vus en train de frapper les manifestants avec des bouteilles en verre, des massues et des chaises et de les asperger de gaz lacrymogène. Les organisateurs de la manifestation ont déclaré que cinq personnes avaient été hospitalisées, dont deux avec des coups de couteau dans le dos. Selon des informations ultérieures, dix personnes ont été hospitalisées.
Il y a également eu deux incidents présumés où des automobilistes ont tenté de renverser des manifestants.
Haaretz a fait remarquer que la plupart de ces incidents n’étaient pas techniquement criminels, comme le fait d’insulter et de lancer des œufs.

Les manifestants ont également accusé les forces de l’ordre d’avoir fait preuve d’un usage excessif de la force contre eux, tandis que la police a défendu sa façon de gérer les mobilisations.
Des milliers d’Israéliens ont participé à des manifestations hebdomadaires devant la résidence officielle de Netanyahu à Jérusalem pendant des mois cet été, appelant le Premier ministre de longue date à démissionner alors qu’il est jugé pour corruption.
Depuis que des restrictions sur les manifestations ont été approuvées le mois dernier, des dizaines de milliers d’Israéliens ont organisé des rassemblements au coin des rues et sur les places publiques près de leurs domiciles contre Netanyahu et contre la mauvaise gestion de la crise du coronavirus et de ses retombées économiques par le gouvernement.