Un père mourant écrit une lettre d’adieu à son fils, dont le corps est entre les mains du Hamas
Le message final d’Herzl Shaul montre qu’il n’a jamais perdu l'espoir du retour de son fils Oron, 22 ans, mort à Gaza en 2014
La famille du soldat tombé au combat, dont la dépouille est toujours détenue par le Hamas, a diffusé dimanche la lettre écrite par son père, décédé la semaine dernière.
Herzl Shaul, a découvert il y a 10 mois qu’il souffrait d’un cancer. Un reportage de la Dixième chaine a révélé qu’il a écrit cette lettre quelque jours avant sa dernière hospitalisation.
La lettre montre qu’Herzl a toujours cru que son fils de 22 ans, Oron, qui a été tué à Gaza en 2014, reviendrait.
Cette lettre dépeint le désir d’un père de revoir son fils, lorsqu’il s’imagine recevoir un appel pour lui dire qu’Oron était encore en vie. Il parle de la fierté qu’il éprouve pour son fils, et du soutien apporté à la famille par le peuple entier.
« Mon Oron, mon fils héros, mon valeureux guerrier, depuis que tu es parti, mon corps me fais défaut », a écrit Herzl Shaul. « Je ne vais pas mentir. Mon état de santé pourrait être meilleur, mais il s’aggrave de jour en jour. Mais même comme cela, je reste fort et j’y crois. »
Herzl a également écrit qu’il gardait la foi, qu’un jour, son fils reviendrait, blessé, mais en vie.
« Je ne peux pas baisser les bras, parce que je veux arriver à ce moment dont je rêve depuis le jour où tu as été pris, ce moment où le premier ministre et le chef d’état-major m’appellent pour me dire « Herzl, le sergent Oron Shaul de la Brigade Golani revient de la guerre ce soir. »
« J’imagine comment, juste après ce coup de fil, j’annonce la bonne nouvelle à ta mère, à [tes frères] Aviram et Ofek, je leur dis que tu reviens dans quelques heures. Bien que tu sois blessé et fatigué, un captif avec un suivi qui t’attend, tu seras à la maison. Je me passe ce film dans ma tête, et ça me permet de rester fort. »
Herzl Shaul a également parlé du soutien du peuple israélien durant la guerre de 50 jours.
« Mon cher Oron, si tu vois cette lettre, à ton retour, ils te diront certainement à quel point nous avons souffert jusqu’à ton retour de captivité, les mensonges et les manipulations de la part des gens que nous valorisions et admirions. Mais je te demande de ne pas garder de rancune ni de colère. Tu sais pourquoi ? Parce qu’il n’y a pas de peuple sur terre comme le peuple juif. »
« Depuis que tu as été pris, écrit Herzl Shaul, des centaines de milliers de personnes qui ne t’ont jamais rencontré, ni jamais vu, du nord jusqu’au sud, ont tendu la main pour nous aider, nous ont envahi d’un amour authentique. Simplement parce que tu es parti en guerre pour les protéger. »
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Herzl a aussi enjoint à son fils de rendre toute l’attention et l’amour que sa famille a reçus.
« Je suis certain que ce peuple merveilleux ne laissera pas ta mère et tes frères sombrer dans la solitude, ne serait-ce qu’un moment, même si je succombe à cette maladie. N’oublie jamais cela. Tu dois être fier de ce peuple, et j’attends qu’à ton retour, tu aides et donne de toutes les façons que ça soit tous ceux qui sont dans le besoin. »
Le père endeuillé a terminé sa lettre en disant que bien que sa femme et lui-même avaient tenté d’empêcher leur fils d’intégrer l’unité de combat Golani, il en était en réalité fier, mais il regrettait maintenant de ne pas l’avoir poussé à faire un choix différent.
« Mon cher Oron, je dois t’avouer quelque chose. Je me souviens du moment où tu nous as dit que tu intégrais l’unité Golani, et que ta mère t’a supplié de changer d’avis parce c’était trop dangereux. Sache, même si je ne l’ai pas dit, dans mon cœur, j’étais fier et heureux. Je veux m’excuser, cher fils, de ne pas avoir écouté ta mère. »
Après le décès d’Herzl Shaul, le 2 septembre, le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense, Avigdor Liberman ont promis de tout mettre en œuvre pour récupérer les corps du Sergent Oron Shaul et du Lieutenant Hadar Goldin, dont la dépouille est aussi détenue par le Hamas.