Un rapport souligne le manque de fonds et d’action contre la violence domestique
Selon un rapport, moins de la moitié du budget nécessaire pour endiguer la violence domestique a été fourni entre 2017 et 2020, et il n'existe pas de définition claire du fléau
Stuart Winer est journaliste au Times of Israël
Un rapport du Bureau du contrôleur d’État publié mercredi a révélé que le financement inadéquat et les politiques chaotiques d’identification et de traitement de la violence domestique entravaient les efforts visant à endiguer le problème.
La violence domestique est « un grave problème social commun à toutes les classes, cultures et âges », a écrit le contrôleur d’État Matanyahu Englman dans une déclaration accompagnant le rapport, qui passait en revue les autorités locales au cours de l’année 2020.
En 2019, cinq femmes ont été assassinées par leur partenaire, tandis que l’année dernière, ce chiffre est passé à 13, selon le rapport.
L’examen a porté sur la façon dont les centres d’aide sociale locaux traitaient la violence domestique et a révélé qu’un obstacle majeur était l’absence d’une « définition uniforme, contraignante et complète des comportements inclus dans la définition de la violence entre conjoints ».
En plus de l’absence « d’une base de données actualisée sur la violence conjugale, la capacité à faire face à ce phénomène est réduite », a déclaré le contrôleur.
Le financement s’est également révélé problématique. Entre 2017 et 2019, seulement 128 millions de shekels ont été budgétisés sur les 300 millions estimés nécessaires pour mettre en œuvre le plan national contre la violence domestique, même si le gouvernement a adopté ce dispositif.
« Par conséquent, la prise en charge du phénomène reste partielle et s’accompagne de solutions temporaires », a déclaré le contrôleur.
Les budgets du ministère de la Protection sociale et de l’Autorité nationale pour la sécurité communautaire consacrés aux actions préventives ne représentent que 1,4 % de ce qui est dépensé pour intervenir réellement dans les cas de violence domestique en emprisonnant les contrevenants ou en fournissant un abri aux femmes en danger. Le ministère de la protection sociale n’a pas non plus de politique régulière en matière de localisation des familles à risque de violence domestique via les centres de services sociaux des autorités locales.
« Il est recommandé de traiter la question en coopération entre tous les organismes opérant sur le terrain, dans une perspective systémique, afin d’éradiquer le phénomène de la violence entre conjoints, qui cause des dommages immédiats et à long terme tant à l’individu qu’à la communauté », a conseillé M. Englman.
Pendant la période de la pandémie de COVID-19, une augmentation notable de la violence domestique a été enregistrée, selon le rapport.
En mai de l’année dernière, après que le pays soit entré dans une période de restrictions de la vie publique et de confinements qui ont provoqué une perte d’emploi pour des centaines de milliers de personnes, une hausse de 800 % des cas de violence domestique signalés a été enregistrée par rapport au même mois en 2019.
Ce rapport a été publié hier, soit le jour même où une mère de quatre enfants a été abattue à son domicile à Haïfa.
La violence domestique, et en particulier la violence à l’égard des femmes, a attiré de plus en plus l’attention du public, plusieurs manifestations ayant été organisées au cours de l’année dernière pour demander au gouvernement d’agir davantage pour résoudre ces problèmes.