Un sondage explore les principales questions de société en Israël
L'étude de l'Israel Democracy Institute a notamment interrogé les répondants sur le mariage civil, les transports durant Shabbat, l'économie, l'emploi, la religion et la casheroute
Une majorité de Juifs israéliens veulent que les commerces puissent ouvrir et que les transports publics fonctionnent durant Shabbat. Mais ces sujets ne constituent pas une priorité quand ils votent, selon un nouveau sondage.
60 % des Juifs israéliens pensent que les transports publics devraient pouvoir fonctionner pendant Shabbat à travers Israël, sauf dans certaines zones où les Juifs pratiquants sont en majorité, a mis en évidence la dernière enquête sur les Israéliens par l’Israel Democracy Institute.
Le même nombre, 60 %, est aussi en faveur de l’ouverture des supermarchés dans les zones où les Juifs non-pratiquants sont en majorité.
Les transports publics ne fonctionnent pas en Israël du vendredi soir au samedi soir, afin de respecter les lois du Shabbat issues du judaïsme orthodoxe. Les militants de gauche et laïcs critiquent depuis longtemps leur interruption, affirmant que cela affecte de manière disproportionnée les plus pauvres qui ne peuvent pas se déplacer le week-end parce qu’ils n’ont pas leur propre voiture.
La séparation parmi les Juifs israéliens suit très étroitement les affiliations religieuses, avec une « résistance écrasante » au transport public pour le Shabbat (avec 97 % d’opposition) parmi les ultra-orthodoxes, et un soutien à 86 % parmi ceux qui s’identifient comme étant laïcs.
Ces chiffres sont semblables sur la majorité des questions, concernant la place de la religion et de l’État, qui ont été abordées dans le sondage. Cela laisse penser que les Juifs israéliens envisagent ces questions sous le prisme de leurs propres identités religieuses.
Interrogés sur le monopole d’Etat du rabbinat concernant la certification Casheroute, 63 % des Juifs israéliens veulent qu’il disparaisse – 89 % des laïcs et 70 % des « religieux traditionalistes ». Presque tous les ultra-orthodoxes, 95,5 %, soutiennent le monopole du rabbinat, avec 63 % des religieux nationalistes et 48 % de ceux qui se définissent comme des « religieux traditionalistes ».
Sur le mariage civil, qui n’existe pas en Israël, 59,5 % des Juifs israéliens soutiennent sa mise en place – 84,5 % des Juifs laïcs, 68 % des traditionalistes non-religieux, 41 % des traditionalistes religieux, et seulement 22,5 % des nationalistes religieux. Parmi les ultra-orthodoxes, 96 % s’opposent au mariage civil.
Sur la question de la conscription des ultra-orthodoxes dans l’armée israélienne, la question qui a torpillé les dernières négociations de coalition en mai et qui a conduit Israël vers de nouvelles élections, 68,5 % des Juifs « soutiennent ‘la conscription des jeunes ultra-orthodoxes’ tout en exemptant une petit groupe de religieux exceptionnels qui resteront dans les yeshivot », a expliqué le sondage. Parmi les laïcs et les non-religieux, les chiffres sont respectivement à 79 % et à 70,5 %, chutant à 59 % parmi les religieux nationalistes.
De façon prévisible, 91,5 % des ultra-orthodoxes s’opposent à une telle politique.
Sur la question d’autoriser la prière mixte au mur Occidental à Jérusalem, seulement les Juifs laïcs montrent un soutien majoritaire à 78 %, alors que les autres courants religieux s’opposent tous à cette idée, les ultra-orthodoxes presque unanimement (98,5 %), les religieux nationaux à
72,5 %, les religieux traditionalistes et les traditionalistes non religieux à 60 % et 45 %, respectivement. Dans l’ensemble, cela place le soutien pour un accès égal à la prière sur le lieu saint à 51,5 % des Juifs israéliens.
Parmi les ultra-orthodoxes, deux-tiers, 67,5 %, affirment que les questions de religion et d’Etat sont d’une « importance capitale » quand ils décident pour qui voter. Parmi les religieux nationalistes, le nombre d’électeurs qui donnent la priorité aux questions de religion et d’Etat chute à 17,5 %. Parmi les laïcs, il tombe à tout juste 11 %.
Les trois autres choix étaient la sécurité nationale (présentée dans l’enquête comme « affaires étrangères et sécurité »), « la société et l’économie », et « le renforcement de la démocratie ».
La sécurité nationale domine toutes les autres questions parmi les religieux nationalistes, les traditionalistes religieux et les traditionalistes non-religieux, respectivement à 53 %, 44 % et 47 %.
Parmi les Juifs laïcs, l’économie et les questions sociales arrivent en premier plan dans leur choix de vote, à 45,5 %, suivies par la sécurité nationale à 28 % et la religion et l’Etat à 11 %.
Dans l’ensemble, 36,7 % des tous les Juifs israéliens placent les questions économiques et sociales au sommet, 36,2 % donnent la priorité à la sécurité nationale et seulement 15,5 % ont déclaré donner la priorité aux questions de religion et d’Etat.
L’étude a donné d’autres indications sur les attitudes des Israéliens. Le sondage montre, par exemple, la manière partisane dont les Israéliens envisagent le débat sur l’éthique et les institutions démocratiques du pays. Plus d’un tiers, soit 37,1 %, de ceux qui s’identifient comme à « gauche » politiquement ont déclaré que le « renforcement de la démocratie » était leur préoccupation principale au moment de voter. A droite, cette thématique représentait seulement 1 %. (Dans l’ensemble, il s’agissait de la quatrième thématique la plus importante pour les Juifs israéliens, à 7 %).
L’étude a été conduite en ligne via le Sondage Panels LTD les 7 et 8 août sur 760 personnes interrogées, constituant un échantillon représentatif de la population juive, avec une marge d’erreur à 4 %.