Un survivant du 7 octobre raconte son viol commis par les terroristes du Hamas
"Ils vous immobilisent au sol, vous tentez de résister ; ils vous enlèvent vos vêtements ; il rient de vous, ils vous humilient, ils vous crachent dessus", a raconté l'homme en évoquant son agression "très difficile"
Un survivant du pogrom commis par les hommes armés du Hamas au festival de musique électronique Supernova, le 7 octobre, a raconté avoir été violé par les terroristes qui avaient pris d’assaut la rave-party. C’est la première fois qu’un homme victime de violences sexuelles raconte publiquement les épreuves qu’il a traversées.
Ce témoignage – qui a été recueilli par la Douzième chaîne, la victime s’exprimant sans couvert d’anonymat – est venu s’ajouter à de nombreux éléments attestant de la réalité des agressions sexuelles qui avaient été commises par les terroristes sur des hommes et sur des femmes, le 7 octobre.
Des témoignages directs, tel que celui-là, restent très rares, la majorité des victimes de violences sexuelles ayant été tuées – ce que les critiques d’Israël ont utilisé pour mettre en doute la véracité de ces faits.
L’homme faisait partie des centaines de personnes qui avaient pris la fuite lorsque les hommes armés avaient perpétré un massacre au festival, dans la matinée du 7 octobre. Il avait malgré tout été attrapé par les membres de l’unité d’élite du Hamas, la Nukhba.
« Ils vous immobilisent au sol, vous tentez de résister ; ils vous enlèvent vos vêtements ; il rient de vous, ils vous humilient, ils vous crachent dessus », a dit l’homme, dont le visage était flouté et dont la voix avait été modifiée pour ne pas être identifié. « Ils vous touchent les parties intimes, ils vous violent. »
« C’est un cercle, les gens rient et vous ne savez pas quoi faire, si vous devez résister ou si vous devez les laisser faire, vous ne savez pas comment gérer la situation. Cela a été un viol très difficile. A un moment, un nombre plus important de gens sont arrivés, ils les ont appelés et ils ont dû arrêter », a ajouté l’homme qui n’a été identifié que par son initiale en hébreu, Dalet.
« C’est un moment très dur. Cette faiblesse qui se ressent dans tout le corps. Cette impression que votre sang ne vaut rien. Ils étaient complètement hallucinés, ils se réjouissaient, ils riaient avec leurs armes à feu, avec leurs couteaux. Vous vous dissociez de vous-même dans cette situation mais d’un autre côté, vous vivez les choses de manière très forte. C’est très difficile », a-t-il indiqué.
Dalet est finalement parvenu à s’échapper, a noté le reportage, avec l’aide des forces israéliennes, arrivées sur place.
Alors qu’il lui était demandé comment il tentait de se remettre de cette expérience, Dalet a répondu que « cela n’a pas été simple au début. J’étais complètement renfermé sur moi-même ». Il a dit aussi avoir développé une obsession pour la propreté depuis le massacre. « Je prends beaucoup, beaucoup de douches pour faire sortir toute cette mauvaise énergie de moi, pour nettoyer tout ce qui est arrivé ».
Le témoignage de Dalet a été confié à une unité de police chargée d’enquêter sur les crimes sexuels qui ont été commis par les terroristes, le 7 octobre, après qu’il a porté plainte, a continué la chaîne.
Conscient du fait que certains mettent en doute les témoignages portant sur les violences sexuelles perpétrées le 7 octobre, Dalet a présenté des documents médicaux variés attestant du calvaire qui a été le sien. Il s’est aussi soumis au détecteur de mensonge.
Son témoignage est également présent dans une plainte majeure qui a été déposée par plus de cent survivants du festival Supernova au sein de l’État d’Israël. Ils réclament au gouvernement un soutien à hauteur de 500 millions de shekels.
« Un grand nombre d’entre eux ne sont plus en mesure de travailler et ils ne sont plus en capacité de reprendre leur vie – pour parler du cas de Dalet spécifiquement, c’est bien évidemment impossible, à ce stade, de reprendre une vie normale après ce qui est arrivé », a commenté Einat Ginzburg, l’une des avocates représentant les survivants du massacre.
La police israélienne collecte les témoignages des survivants, les preuves matérielles, les preuves scientifiques et les aveux d’agressions sexuelles qui ont pu être faits par les terroristes depuis le pogrom du 7 octobre. En cette funeste journée de Shabbat, des milliers d’hommes armés avaient pris d’assaut le sud d’Israël et ils avaient massacré environ 1200 personnes, kidnappant aussi environ 251 personnes qui avaient été prises en otage dans la bande de Gaza.
En riposte, Israël avait lancé une campagne militaire au sein de l’enclave côtière, jurant de démanteler le Hamas et d’obtenir la remise en liberté des captifs.
Un rapport établi au mois de février par la secrétaire-générale des Nations-Unies chargée de la problématique des violences sexuelles dans les conflits avait noté qu’il y avait « des motifs raisonnables de croire que des violences sexuelles liées au conflit sont survenues pendant l’attaque du 7 octobre dans de multiples endroits situés dans la périphérie de Gaza, avec notamment des viols et des viols en réunion sur au moins trois sites ».
Le rapport avait aussi fait état d’éléments « clairs et convaincants » établissant que des otages ont été violés pendant leur période de captivité à Gaza et que ceux qui se trouvent encore entre les mains du Hamas subissent actuellement de tels abus.
D’autres éléments de preuve ont été rendus publics, au mois d’avril, avec la sortie d’un documentaire d’une heure qui était consacré au sujet, un documentaire réalisé par l’ancienne directrice-générale des opérations de Meta, Sheryl Sandberg, appelé » « Screams Before Silence ». Il est gratuitement mis à disposition du public ici (sous-titres en anglais).
Amit Soussana, une otage israélienne qui avait été libérée pendant une trêve d’une semaine, à la fin du mois de novembre, avait été la première à parler des agressions sexuelles qu’elle avait pu subir alors qu’elle était retenue en captivité, racontant avoir été obligée, sous la menace d’une arme à feu, à rejoindre la chambre de son gardien qui l’a ensuite contrainte à « se livrer à un acte sexuel sur lui ».
Agam Goldstein-Almog, une adolescente qui avait été, elle aussi, libérée dans le cadre de l’accord du mois de novembre, avait signalé avoir fait l’objet d’attouchements de la part de ses gardiens et avoir craint d’être violée en permanence. « La moitié des filles et des femmes que j’ai pu rencontrer en captivité m’ont dit qu’elles ont vécu des abus physiques ou sexuels, voire les deux. Et elles vivent encore avec leurs violeurs », avait-elle expliqué à ce moment-là.