Une ambassadrice saoudienne participe à un sommet sur le Moyen Orient avec des Israéliens
L'envoyée d'Arabie saoudite aux États-Unis, Reema bint Bandar Al Saud, a prononcé un discours jugé "inspirant" au sommet du Dialogue entre le Moyen-Orient et l'Amérique, à Washington
L’ambassadrice d’Arabie saoudite aux États-Unis, Reema bint Bandar Al Saud, a participé dimanche au sommet du Dialogue entre le Moyen-Orient et l’Amérique (MEAD) à Washington.
Elle participait au même événement que de nombreux hauts fonctionnaires israéliens, alors que les efforts en vue d’un accord de normalisation sous l’égide des États-Unis ont été gelés en raison des élections américaines, mais pourraient reprendre après celles-ci.
Mme Al Saud a rejoint une table ronde aux côtés des ambassadeurs du Maroc et de Bahreïn aux États-Unis. La teneur des échanges au cours de cette table ronde et les photos sont actuellement sujets à un embargo, mais les médias israéliens ont qualifié son discours « d’inspirant ».
Les médias israéliens ont relayé les propos d’un haut fonctionnaire israélien anonyme qui estime qu’un accord de normalisation pourrait être conclu entre les élections du 5 novembre et la prestation de serment du nouveau président américain le 20 janvier, tout en soulignant que cela nécessiterait un cessez-le-feu à Gaza et une certaine vision de la résolution de la question palestinienne.
Ryad avait entamé des pourparlers en vue d’une éventuelle normalisation mais ils ont été interrompus lorsque la guerre dans la bande de Gaza a éclaté le 7 octobre, après une attaque sans précédent du groupe terroriste islamiste palestinien du Hamas sur le sol israélien.
Les Etats-Unis ont mené une intense activité diplomatique afin de rallier les pays arabes à la reconstruction de Gaza une fois le conflit terminé, ainsi qu’à la perspective de redessiner sa gouvernance actuellement entre les mains du Hamas.
Cette normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite serait assortie de garanties de sécurité américaines pour le royaume et une coopération dans le nucléaire civil, selon des sources au sein de l’administration du président américain Joe Biden.
Chef de file des monarchies arabes du Golfe et poids lourd du Moyen-Orient, l’Arabie saoudite n’a pas adhéré aux accords d’Abraham de 2020, négociés par les Etats-Unis, qui ont permis à ses voisins, Bahreïn et les Emirats arabes unis, ainsi qu’au Maroc, d’établir des liens officiels avec Israël. L’Egypte et la Jordanie avaient respectivement signé la paix avec Israël en 1979 et en 1994.
Le royaume saoudien, gardien des premiers lieux saints de l’islam, avait engagé avant la guerre à Gaza des pourparlers avec Washington, son principal allié, sur une éventuelle normalisation des relations avec Israël.
Mais Ryad a conditionné tout accord de normalisation à la création d’un Etat palestinien, une perspective rejetée par le gouvernement de Benjamin Netanyahu.