Une firme de recyclage soupçonnée de fraude fait l’objet d’un raid à Herzliya
La police et le ministère de l'Environnement accusent Veridis d'enfouir les déchets au lieu de les transformer en compost, et d'avoir ainsi menti au gouvernement
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.
Le ministère de la Protection environnementale et la police israélienne ont fait leur deuxième descente en l’espace d’un mois au sein d’une entreprise soupçonnée d’irrégularités dans ses activités de recyclage.
Dimanche, le ministère a annoncé que ses représentants s’étaient rendus, en compagnie des forces de l’ordre, à l’usine de recyclage Veridis au cours du mois de décembre.
La police a précisé que cette opération avait eu lieu le 20 décembre, vingt-quatre heures après que le propriétaire d’une entreprise d’importation de boissons majeure a été arrêté pour avoir fraudé le gouvernement à hauteur de centaines de millions de shekels en disant avoir effectué – une affirmation mensongère – que le travail de collecte et de recyclage de ses bouteilles avait eu lieu, comme le prévoit la loi.
La police a donc fait une entrée surprise aux bureaux de Herzliya de la compagnie Veridis, dans le centre d’Israël, et dans ses usines de Tovlan et de Masuah, dans la vallée du Jourdain. Plusieurs personnes ont été arrêtées et seront interrogées, a annoncé un communiqué.
Parmi les fautes présumées commises par l’entreprise, des manquements à sa licence commerciale et des activités de fraude et de blanchiment d’argent, ont encore noté les forces de l’ordre. D’autres responsables de l’entreprise devraient être interrogés dans le cadre des investigations actuellement en cours.
Une nouvelle enquête qui est effectuée parallèlement à un dossier pénal mettant en cause Veridis. Un dossier qui a été ouvert au mois de février dernier, en lien avec des délits environnementaux présumés, de possibles fraudes et des activités de blanchiment d’argent.
Dans ce dossier, Veridis aurait ainsi empoché des fonds du ministère pour procéder au recyclage de déchets organiques en provenance du site de Hiriya, près de Tel Aviv – le produit ainsi obtenu devait ensuite être vendu comme fertilisant à des agriculteurs. Mais la firme aurait enfoui ces déchets tout en affirmant avoir commercialisé le produit fertilisant auprès des exploitations agricoles. 42 millions de shekels ont été saisis pendant l’enquête par la police.
Au cœur de la nouvelle enquête, l’accusation que Veridis aurait enfoui ses déchets en le cachant aux autorités du centre du pays et ce, au lieu de les transformer en compost. Des informations qui auraient été dissimulées au ministère, évitant ainsi le paiement des frais de décharge.
Adam Teva VDin, une organisation à but non-lucratif de défense de l’environnement, affirme depuis longtemps que les sites de Masuah et de Toylan, en Cisjordanie, mènent des activités illégales et que les déchets organiques qui sont censés y être recyclés sont inutiles pour l’agriculture dans la mesure où ils contiennent des fragments de verre et des morceaux de plastique.
Les Israéliens n’ont pas l’obligation de séparer les déchets organiques de leurs autres ordures. Le ministère de la Protection environnementales exige que ces déchets soient triés des autres, considérés comme non-reyclables, avant que ces derniers ne soient enfouis dans les décharges.
Le ministère est en train d’établir des structures de compostage anaérobie de pointe qui ont la capacité de décomposer les matières organiques dans des machines privées d’oxygène.