Une Israélienne, habillée en Palestinienne et tentant d’attaquer des soldats, blessée
Selon les enquêteurs, la quadragénaire a été emmenée à l'hôpital après avoir été touchée aux jambes
Une Israélienne qui avait tenté de poignarder des soldats a été blessée par balle dans le nord de la Cisjordanie, vendredi soir. Les responsables ont ouvert une enquête pour tentative de suicide présumée.
Dans un communiqué, l’armée israélienne a raconté que la femme, âgée d’une quarantaine d’années, s’était approchée des soldats, au carrefour de Tapuah, et qu’elle avait tenté de les attaquer au couteau.
« En réponse, les soldats ont ouvert le feu dans sa direction pour supprimer le danger », a expliqué Tsahal.
La quadragénaire a été blessée aux jambes. Elle a été prise en charge à l’hôpital dans un état modéré. Aucun soldat n’a été blessé lors de cet incident.
Selon la radio militaire, les enquêteurs examinent l’hypothèse d’une tentative de suicide. Tsahal a fait remarquer que la femme était « habillée comme une Palestinienne », sans donner de détail.
L’incident est survenu dans un contexte de tensions accrues en Cisjordanie, avec une série d’attaques à l’arme à feu meurtrières commises par des Palestiniens et des déchaînements de violences, en riposte, des partisans du mouvement pro-implantation qui ont pris pour cible des villes et des villages palestiniens.
Le carrefour de Tapuah a connu un certain nombre d’attentats terroristes, ces dernières années. Il se situe à une dizaine de kilomètres d’Eli, où quatre Israéliens ont été tués lors d’une fusillade menée par des membres du groupe terroriste du Hamas, mardi.
Depuis, ce sont des centaines d’extrémistes de droite qui ont semé le chaos dans les localités palestiniennes et dans les champs. Un Palestinien a été tué dans des circonstances peu claires pendant des émeutes lancées par les résidents d’implantation, à Turmus Ayya.
Cet incident survenu au carrefour de Tapuah s’est aussi produit quelques semaines seulement après la mort d’une jeune Israélienne qui avait voulu se suicider de la même manière. Elle s’était présentée à un checkpoint de Cisjordanie.
Livnat Green avait été tuée le mois dernier alors qu’elle s’approchait du carrefour Metzadot Yehuda, tenant à la main ce qui ressemblait à une arme à feu.
Selon le ministère, la femme – qui était vêtue de noir et qui portait un niqab de la même couleur – était arrivée au carrefour de Metzadot Yehuda, situé à proximité de l’implantation de Beit Yatir. Elle avait sorti une arme et elle avait couru vers le checkpoint en criant « Allah Akhbar » et les gardes présents sur les lieux, croyant à un attentat terroriste, avaient ouvert le feu.
Les gardes « ont réagi rapidement et ils l’ont neutralisée avant qu’elle ne puisse ouvrir le feu », avait estimé le ministère. Il avait été ultérieurement révélé qu’elle était en possession d’un pistolet à air comprimé.
Dans une conversation WhatsApp dont le contenu avait fuité auprès des médias, Green demandait à un ami : « Si quelqu’un veut mourir – imaginons un Juif ordinaire, un Israélien qui porte des vêtements arabes, qui court avec une fausse arme vers un checkpoint dans les territoires en criant Allah Akhbar parce qu’il veut qu’on lui tire dessus, qu’il veut mourir… Mais qu’en fin de compte, il n’est que blessé à la jambe et qu’il survit : est-ce qu’on va le mettre en prison pour ça ? Et si c’est le cas, combien de temps et sous quel chef d’accusation ? »
Un selfie qui avait été apparemment pris peu de temps avant l’incident avait montré Green habillée d’un niqab et d’une longue robe noire, le pistolet à air comprimé à la main.
L’ami sollicité sur WhatsApp avait prévenu la police de la conversation qu’il venait d’avoir avec la jeune femme et les forces de l’ordre avaient lancé des avertissements à divers checkpoints de Cisjordanie – apparemment trop tard.
Il avait été ultérieurement révélé que la femme qui était décédée était Green, qui avait eu une enfance difficile, transitant entre de nombreuses institutions sociales.
L’histoire de Livnat Green avait été publiée dans les médias il y a près de trois ans. Elle avait indiqué sur la Toile avoir été expulsée d’un foyer social de Beer Sheva dans un délai très court, 18 mois après la fin de son service militaire obligatoire dans la police des frontières. Elle s’était ensuite installée dans une tente devant le ministère de l’Aide sociale en novembre 2020.
Selon le site Ynet, la jeune femme avait été accueillie par le ministre de la Défense de l’époque, Naftali Bennett, et par sa famille il y a quelques années, alors qu’elle était sans-abri.
Emanuel Fabian a contribué à cet article.