Une mère d’otage et un général critiquent le refus de Netanyahu de faire des compromis à Gaza
Einav Zangauker et le général de division (Rés.) Noam Tibon accusent le Premier ministre de céder aux "illusions messianiques" de ses partenaires d'extrême droite

Einav Zangauker, mère de l’otage Matan Zangauker, et le général de division (Rés.) Noam Tibon ont accusé samedi soir le Premier ministre Benjamin Netanyahu de s’être plié aux exigences de ses partenaires d’extrême droite de sa coalition, le ministre des Finances Bezalel Smotrich et le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, qui s’opposent à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu et de libération des otages avec le groupe terroriste palestinien du Hamas.
Faisant référence aux pourparlers en cours au Qatar, Einav a déclaré devant quelque 1 500 manifestants anti-gouvernement rassemblés sur la rue Begin, à Tel Aviv, que Netanyahu devait désormais choisir entre « apporter la rédemption à la nation israélienne ou continuer à se battre pour les illusions messianiques de Smotrich et Ben Gvir ».
« J’ai déjà dit à Netanyahu : ‘Vous et l’équipe de négociation n’avez qu’un seul mandat : parvenir à un accord global et mettre fin à cette guerre’ », a-t-elle déclaré.
« Netanyahu a délibérément et à plusieurs reprises saboté la chance de nos proches de rentrer chez eux. »
« Honte à vous ! », a-t-elle crié, reprise en chœur par la foule.
« Mon Matan se bat pour sa vie comme un nouveau-né qui lutte pour respirer après la coupure du cordon ombilical », a poursuivi Einav, qui a reçu un signe de vie de son fils cette semaine après la libération de son ancien compagnon de captivité, le soldat américano-israélien Edan Alexander.
Tibon, qui s’est précipité au kibboutz Nir Oz le 7 octobre 2023 pour secourir son fils, le journaliste Amir Tibon, a déclaré que « les Israéliens n’abandonnent pas leurs blessés » et ne doivent pas « abandonner les otages dans les tunnels du Hamas à Gaza ».
« C’est ce qu’on m’a enseigné dans l’unité commando Sayeret Matkal et dans la brigade des parachutistes », a souligné le général à la retraite, ajoutant qu’à Nahal Oz, il avait « sauvé et secouru tous ceux qu’il avait croisés, parce que [il était] Israélien ».
« Si les otages ne sont pas encore rentrés chez eux, c’est à cause du gouvernement de l’échec et de la destruction, dirigé par Benjamin Netanyahu, qui a fait échouer tous les accords », a-t-il affirmé, ajoutant que le Premier ministre avait encore agi ainsi cette semaine.
« Netanyahu, le lâche, s’est rendu à Smotrich et Ben Gvir et a refusé un accord sur les otages », a lancé Tibon.
Il a déclaré que tous les otages encore en vie auraient pu rentrer chez eux avant Pessah, le mois dernier, si Netanyahu n’avait pas refusé de passer à la deuxième phase du dernier cessez-le-feu à Gaza, qui aurait obligé Israël à se retirer de la bande de Gaza, une ligne rouge pour Ben Gvir et Smotrich.
Une fois un accord conclu pour libérer les otages, « nous pourrons traiter avec le Hamas, avec le soutien international et un consensus total au sein de la société israélienne », a ajouté Tibon.
Des manifestants ont allumé un feu de joie dans la rue, rapidement éteint par les forces de l’ordre. Les manifestants ont continué à scander : « Les otages sont à Gaza depuis trop longtemps, le sang est sur les mains du gouvernement de l’horreur. »