Une région espagnole adopte le BDS comme politique – une première
La motion, dans la Navarre, a reçu le soutien de tous les partis au parlement - à l'exception d'un seul

La Navarre est devenue la première région en Espagne à approuver le mouvement anti-israélien du BDS (Boycott, Divestment and Sanctions).
La motion a été adoptée le mois dernier dans la Navarre, dans le nord de l’Espagne, recevant le soutien de tous les partis représentés dans son Parlement à l’exception du Parti populaire de centre-droit, a écrit le groupe pro-israélien ACOM dans un communiqué paru vendredi.
La motion approuvée le 21 mai appelle le gouvernement central à « soutenir toute initiative promue par la campagne internationale du BDS ». Elle appelle également l’Espagne à suspendre ses liens avec Israël « jusqu’à ce que le pays mette un terme à sa politique de répression criminelle de la population palestinienne ».
La Navarre est l’une des 17 communautés autonomes – des régions avec leurs propres parlements – qui tissent ensemble une Espagne quasiment fédérale. La Catalogne, l’année dernière, avait déclaré son indépendance même si Madrid avait refusé cette déclaration. La Navarre a une population significativement basque et un mouvement séparatiste fort.

La motion a également condamné Israël pour avoir « assassiné » des douzaines de Palestiniens au mois de mai – une référence aux terroristes et émeutiers tués par les forces israéliennes durant des émeutes organisées par le Hamas le long de la frontière avec Gaza qui ont été l’occasion de tentatives d’ouvrir des brèches dans la clôture de sécurité et de jets de bombes artisanales.
Sur les 61 personnes mortellement touchées lors des agitations au 14 mai, 50 appartenaient au Hamas, selon un haut-responsable de l’organisation.
La Suède, l’Irlande et plusieurs autres pays européens avaient condamné l’usage de la force meurtrière par l’Etat juif mais réaffirmé leur soutien au droit d’Israël à se défendre. Les Etats-Unis avaient attribué la responsabilité des violences au Hamas.
La motion adoptée par la Navarre ne mentionne pas le Hamas, les violences sur la frontière ou le droit à se défendre d’Israël. L’ACOM a estimé qu’elle était discriminatoire.
Au cours des deux dernières années, les militants pro-israéliens ont obtenu des dizaines de décisions, des avis juridiques et des injonctions contre le BDS en Espagne. Les tribunaux du royaume ont jugé que de telles motions étaient discriminatoires et inconstitutionnelles.
Le mois dernier une motion promue au sein du conseil municipal de la ville de Valencia, troisième ville la plus importante du pays, a été adoptée déclarant son adhésion au boycott d’Israël et définissant Valencia comme « zone libre de l’apartheid israélien ».
Plusieurs douzaines de municipalités ont approuvé le BDS en Espagne mais cela n’avait été le cas d’aucune région avec la Navarre.