Une startup israélienne pourrait bloquer le coronavirus avec ses tissus nanotech
Les textiles de Sonovia résistent aux bactéries et champignons ; la société espère que sa technologie contrera les virus ; elle a envoyé des échantillons en Chine pour des tests

Une startup israélienne, Sonovia Ltd, estime qu’elle pourrait avoir la capacité de créer des masques et des textiles résistants aux virus pour aider à combattre le coronavirus en utilisant un procédé nanotechnologique qu’elle a développé pour imprégner les textiles de produits chimiques antifongiques et antibactériens.
L’entreprise affirme qu’en utilisant un procédé nanotechnologique breveté développé à l’université Bar-Ilan d’Israël, elle a réussi à créer des masques et des équipements textiles de protection qui se sont avérés efficaces pour bloquer la pénétration des bactéries et des champignons. Jason Migdal, responsable du développement commercial de l’entreprise, estime que la même méthode pourrait également être bénéfique pour stopper les virus et pourrait contribuer efficacement à freiner la propagation du coronavirus mortel.
Jason Migdal a indiqué que la startup avait envoyé des échantillons de textiles imprégnés de zinc selon la même méthode à l’Académie chinoise des sciences à Pékin, pour que son laboratoire teste l’efficacité de la méthode contre les virus.
Des études ont montré que les nanoparticules de zinc, d’argent et de graphite sont toutes des inhibiteurs viraux, a expliqué le responsable commercial au Times of Israel dans un entretien téléphonique. C’est pourquoi la firme « a de bonnes raisons de croire » que son procédé pourrait également être utile dans la lutte contre les virus.
Le laboratoire chinois suivra un protocole européen pour tester l’activité antivirale du tissu, a déclaré M. Migdal.
Le virus qui a débuté en Chine a infecté au moins 28 000 personnes dans le monde, et plus de 560 en sont mortes. L’Organisation mondiale de la santé parle désormais d’une urgence mondiale et a appelé les gouvernements à se préparer à « contrôler les épidémies nationales » si la maladie devait se propager dans leur pays.
Sonovia a développé une technologie de finition des tissus par ultrasons pour l’imprégnation mécanique de nanoparticules d’oxyde de zinc – qui sont connues pour être de puissants agents antimicrobiens et antiviraux – dans les textiles de manière permanente.
Le processus utilise des ondes sonores dans l’eau pour décomposer le zinc en nanoparticules, lesquelles se forment dans les bulles d’air. Lorsque les bulles explosent, elles créent de minuscules jets de liquide qui forcent les nanoparticules de zinc à pénétrer dans la surface du tissu, « pour une durabilité à long terme », explique M. Migdal.
Le textile imprégné est capable de maintenir son activité anti-pathogène jusqu’à 100 lavages à 75° Celsius et 65 lavages à 92° Celsius, a-t-il déclaré.
« Nous avons démontré une activité bactéricide claire contre un large spectre d’infections dans des tests de laboratoire », a-t-il ajouté. Une étude pilote menée dans un hôpital européen a montré que lorsque les tissus imprégnés étaient utilisés dans des vêtements de protection, une « réduction significative » des infections était observée : « Il y avait moins de bactéries dans les oreilles et dans la bouche ».

Les masques étant destinés à un usage répété, ils « pourraient être distribués efficacement là où ils sont le plus nécessaires en Chine, tout en étant plus durables pour l’environnement et l’économie locale », a-t-il précisé.
La technologie de Sonovia a récemment reçu une subvention de 2,4 millions d’euros de la Commission européenne dans le cadre du programme Horizon 2020, a fait savoir M. Migdal.
La société israélienne de Ramat Gan a été fondée en 2013 par Shay Hershcovich et Joshua Herchcovich.