USA: Rejet de la plainte d’un ex-otage contre l’entreprise qui employait son ravisseur
Almog Meir Jan a intenté une action en justice contre People Media Project, l'employeur d'Abdallah Aljamal, un membre du Hamas et journaliste ; le juge déclare que l'action peut être réintroduite

Les poursuites engagées par l’otage secouru Almog Meir Jan contre une organisation à but non lucratif basée aux États-Unis qui aurait employé son ravisseur ont été rejetées vendredi par un juge fédéral de Seattle, dans l’État de Washington, qui a estimé qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves pour démontrer que l’entreprise savait que son employé était un membre du Hamas.
La juge fédérale Tiffany Cartwright a toutefois autorisé Meir Jan à porter plainte à nouveau, en lui donnant la possibilité de modifier sa demande afin de fournir des preuves des allégations formulées à l’encontre de la partie adverse.
Meir Jan a porté plainte en juillet 2024 contre People Media Project, une organisation à but non lucratif basée aux États-Unis qui a des liens avec le journaliste qui l’a retenu en captivité.
Meir Jan, 22 ans, était détenu par Abdallah Aljamal, un porte-parole du ministère du Travail dirigé par le Hamas à Gaza. Il a collaboré avec plusieurs organes de presse dans le passé et a été correspondant pour la Palestine Chronicle, qui est gérée par l’organisation à but non lucratif.
Meir Jan, ainsi que les otages Shlomi Ziv, 40 ans, et Andrey Kozlov, 27 ans, ont été sauvés de la maison d’Aljamal à Nuseirat, au centre de Gaza, le 8 juin de l’année dernière. L’otage Noa Argamani, 26 ans, qui était détenue à environ 180 mètres plus loin, a également été secourue. Malgré leur relative bonne mine à leur retour, les quatre personnes auraient été soumises à de rudes conditions de captivité.
Ils ont, tous les quatre, été enlevés lors du festival de musique Nova, dans la forêt située à l’extérieur du kibboutz Reïm, près de la frontière de Gaza, le 7 octobre 2023, lorsque des milliers de terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël pour tuer plus de 1 200 personnes et en prendre 251 en otage. Trois cent soixante-quatre personnes ont été tuées dans le massacre perpétré à Nova.

Aljamal, sa femme Fatma et son père Ahmad Aljamal ont tous été tués au cours de la mission de sauvetage des otages. Les enfants de la famille ont survécu.
La famille était connue pour ses liens avec le Hamas, mais des habitants ont déclaré au Wall Street Journal qu’ils ne savaient pas que des otages étaient détenus dans la maison familiale des Aljamal.
Le procès intenté par Meir Jan alléguait ce qui suit : « Sous la direction des défendeurs [rédacteur en chef] Ramzy Baroud et [gouverneur du People Media Project] John Harvey, le défendeur Palestine Chronicle a employé l’agent du Hamas Aljamal et lui a offert sa plateforme américaine pour écrire et diffuser la propagande du Hamas, subventionnée en fin de compte, grâce à son statut d’organisation caritative exonérée d’impôts, par les contribuables américains ».
La plainte a été déposée auprès du tribunal du district occidental de l’État de Washington.

Après examen de la plainte, le juge Cartwright a décidé que, puisque la plainte de Meir Jan « n’allègue pas une connaissance réelle, ses allégations d’indemnisation doivent être rejetées ».
Le juge a ajouté que nulle part dans la plainte de Meir Jan il n’allègue que les « défendeurs ont donné de l’argent à Aljamal dans le but de commettre des actes de terrorisme ou d’aider le Hamas ».
« Au contraire, il cherche à les tenir pour responsables de la rémunération d’Aljamal pour la rédaction d’articles, parce qu’Aljamal a utilisé cet argent pour permettre l’emprisonnement de Jan », a-t-elle ajouté.
Cependant, en vertu d’un précédent judiciaire, le juge a accordé à Meir Jan la possibilité de modifier sa plainte s’il peut trouver des preuves supplémentaires pour prouver les allégations contre le défendeur.
La plainte de Meir Jan fait suite à d’autres plaintes déposées par des victimes du 7 octobre devant des tribunaux américains. Le 1er juillet 2024, les victimes du 7 octobre ont poursuivi l’Iran, la Corée du Nord et la Syrie et réclamé au moins 4 milliards de dollars de dommages et intérêts à ces pays pour avoir aidé et encouragé l’attaque terroriste du Hamas. Une semaine auparavant, les victimes avaient demandé un milliard de dollars de dommages et intérêts à l’UNRWA, l’agence d’aide très controversée des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, l’accusant d’avoir versé de l’argent dans les caisses du Hamas et d’avoir laissé le groupe terroriste utiliser les installations de l’agence.
Israël a déclaré que de nombreux membres du Hamas se faisaient passer pour des journalistes à Gaza.