Violences dans les hôpitaux : Grève nationale des infirmières mercredi
Le syndicat déplore la non-application du plan de protection des personnels de santé ; les opérations non-urgentes seront notamment suspendues

Les infirmières israéliennes vont se mettre en grève pendant 24 heures mercredi prochain pour protester contre l’incapacité présumée des autorités à mettre en œuvre sans délai un plan de lutte contre les violences dans les hôpitaux, a fait savoir dimanche le syndicat national de ces personnels.
Toutes les infirmières travailleront mercredi en mode week-end – ce qui signifie que les interventions chirurgicales non-urgentes seront suspendues et que les personnels en service seront en nombre réduit dans les unités de soins intensifs, selon le syndicat national des infirmiers.
Toutefois, les dépistages à la COVID-19 continueront normalement et le personnel sera complet dans la plus grande partie des unités hospitalières, a noté le communiqué.
Les infirmières se sont déjà mises en grève cette année et l’année dernière pour dénoncer une grave pandémie de main-d’œuvre dans le contexte de la pandémie, ce qui leur a permis d’obtenir des financements supplémentaires de la part de l’État.

Il y a eu récemment de multiples incidents de violence dans les hôpitaux de tout Israël – affrontements entre clans et membres des familles de patients en colère qui se sont rassemblés devant les établissements, nécessitant l’intervention de la police.
Le mois dernier, un médecin et trois infirmières ont ainsi été agressés samedi par les proches d’un malade hospitalisé pour un cancer, originaire du secteur du Wadi Ara. Les employés ont été battus et menacés par la famille lorsque leur parent a commencé à perdre du sang, et les gardiens appelés en renfort dans la salle ont, eux aussi, été attaqués physiquement.
Les employés de l’hôpital n’ont pas pu soigner le malade qui est finalement décédé.
Ilana Cohen, présidente de l’Association nationale des infirmières, avait déclaré à ce moment-là que si le gouvernement n’agissait pas immédiatement pour lutter contre ce type de violence, « nous ferons une grève qui paralysera le système de soins tout entier ».

Au début du mois de novembre, l’hôpital Rambam avait dû faire partir par la force des dizaines de personnes qui s’étaient rassemblées à l’extérieur de l’établissement après l’arrivée d’une victime de violence qui devait y être prise en charge. Selon les responsables de l’hôpital, la police anti-émeutes avait été appelée sur les lieux pour empêcher l’intrusion de ces dizaines d’individus.
« Ici, c’est la guerre », avait alors commenté Benny Keller, chef de la sécurité à Rambam, auprès de Kan. « Deux ou trois fois par semaine, l’hôpital se transforme en champ de bataille entre groupes rivaux ».
Au mois de novembre à Beer Sheva, quatre personnes avaient été blessées dans une rixe massive qui avait éclaté aux abords de l’hôpital Soroka. Il y avait notamment eu des coups de feu. 19 personnes avaient été arrêtées dans le cadre de ces échauffourées.
Dans un autre incident, des individus furieux s’étaient rassemblés à l’entrée de l’hôpital Meir de Kfar Saba après l’arrivée au sein de l’établissement de deux victimes d’une fusillade. Les deux hommes – la mort de l’un d’entre eux avait été prononcée ultérieurement – avaient essuyé des coups de feu aux abords de funérailles organisées dans un cimetière de Jaljulia dans le cadre d’un règlement de compte présumé.

Tous ces incidents avaient été été liés au phénomène plus général des violences au sein de la communauté arabe, des violences qui ont grimpé en flèche, ces dernières années, et qui sont considérées comme une problématique à traiter en priorité par les responsables israéliens.
Le Premier ministre Naftali Bennett a déclaré que les crimes violents commis au sein de la communauté arabe étaient enfin pris en charge.
« Les crimes au sein de la communauté arabe, en particulier… l’importante quantité d’armes illégales qui suffisent pour une petite armée – l’arsenal qui a été accumulé au cours de très nombreuses années doit être aujourd’hui réduit à néant », avait-il dit, le mois dernier. « Nous mettons en place des initiatives déterminantes dans tout le pays contre ces armes et ces munitions ».