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Witkoff : L’Iran doit démanteler ses installations d’enrichissement de l’uranium

Alors que des pourparlers doivent avoir lieu dimanche, l'envoyé américain a déclaré que Téhéran pouvait développer ses activités nucléaires civiles - mais que toutes les centrifugeuses devaient disparaître

L'envoyé spécial américain Steve Witkoff, écoutant le président français Emmanuel Macron avant une réunion au palais de l'Elysée à Paris, le 17 avril 2025. (Crédit : Ludovic Marin, Pool Photo via AP)
L'envoyé spécial américain Steve Witkoff, écoutant le président français Emmanuel Macron avant une réunion au palais de l'Elysée à Paris, le 17 avril 2025. (Crédit : Ludovic Marin, Pool Photo via AP)

L’envoyé spécial américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff – qui doit reprendre dimanche les négociations sur le programme nucléaire de l’Iran avec des responsables du régime des ayatollahs – a déclaré que les installations qui servent à enrichir de l’uranium au sein de la république islamique « devaient être démantelées » pour que Washington puisse réellement croire que l’Iran ne cherche pas à se doter de l’arme atomique.

« Les Iraniens ne peuvent pas avoir de centrifugeuses. Ils doivent diluer tout leur combustible et l’envoyer loin, très loin », a dit Witkoff jeudi lors d’un entretien accordé à Breitbart, un site américain d’extrême-droite. « Il ne peut plus y avoir de programme d’enrichissement de l’uranium au sein de l’État iranien. C’est notre ligne rouge ».

« Je crois simplement que les Iraniens n’ont pas d’autre choix » que celui d’accepter le positionnement du président américain Donald Trump dans son opposition aux activités d’enrichissement de l’uranium, a ajouté Witkoff. « Évidemment, ils peuvent dire non et ils peuvent tester le président Trump, mais je pense que ce serait quelque chose de peu judicieux de leur part ».

Ces propos ont été tenus après que Witkoff a déclaré, le mois dernier, que les États-Unis ne chercheraient qu’à limiter les activités d’enrichissement de l’uranium de l’Iran sans y mettre un point final – entrant en contradiction avec le positionnement adopté par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Witkoff avait rapidement fait marche arrière, déclarant que tout accord nucléaire avec l’Iran « doit stopper et éliminer son programme d’enrichissement nucléaire et son programme de fabrication d’armes ».

S’exprimant auprès de Breitbart, Witkoff a déclaré que l’Iran devait démanteler ses trois installations d’enrichissement connues – Natanz, Fordow et Ispahan. En revanche, les Iraniens pourront conserver leur réacteur nucléaire de Bushehr, où « ils n’ont pas la capacité d’enrichir de l’uranium, où ils n’ont pas la capacité d’avoir des centrifugeuses ». Il a noté que les Iraniens « ne peuvent utiliser cette installation qu’à des fins civiles – produire de l’électricité et d’autres choses de ce genre ».

« Si c’est ce qu’ils choisissent de faire, s’ils croient en ce programme, ils doivent l’étendre s’ils le souhaitent », a indiqué Witkoff qui a ajouté que son objectif, dans les négociations, était d’amener Téhéran à « s’éloigner volontairement d’un programme d’enrichissement de l’uranium ».

Photo d’illustration : Le bâtiment du réacteur de la centrale nucléaire de Bushehr, juste à l’extérieur de la ville méridionale de Bushehr, en Iran, le 26 octobre 2010. (Crédit : AP Photo/Mehr News Agency, Majid Asgaripour)

« Si nous pouvons les amener à le faire volontairement, ce sera le moyen le plus permanent de garantir qu’ils ne disposeront jamais d’une arme », a-t-il noté.

La république islamique, dont les dirigeants ont juré de détruire Israël, affirme qu’elle s’oppose aux armes nucléaires. Toutefois, le pays enrichit dorénavant de l’uranium à 60 % – un niveau largement supérieur à ce qui serait nécessaire à des fins civiles, et à quelques pas seulement du degré de pureté utilisé à des fins militaires.

L’Iran finance également un réseau régional de proxies anti-israéliens – dont le Hamas à Gaza, le Hezbollah au Liban et les Houthis au Yémen. Obtenir de Téhéran l’engagement que la république islamique cessera d’armer ces groupes est une « discussion secondaire », a confié Witkoff à Breitbart.

« Nous ne voulons pas faire de confusion avec la discussion sur le nucléaire, parce qu’à nos yeux, cette dernière reste la plus existentielle », a dit Witkoff. « C’est la question qui doit être résolue aujourd’hui et le plus rapidement possible ».

Witkoff devrait se rendre à Oman dans la journée de dimanche pour le quatrième cycle de négociations avec le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, sous la médiation d’Oman, a indiqué une source proche du dossier. Le journal semi-officiel Tasnim , en Iran, a cité les propos tenus par l’un des membres de l’équipe de négociation qui a fait savoir que Téhéran avait accepté de reprendre les pourparlers.

Ces pourparlers, qui étaient initialement prévus à Rome en date du 3 mai, avaient été reportés, Oman – qui joue un rôle d’intermédiaire dans ces discussions – évoquant « des questions logistiques ».

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, lors d’une conférence de presse, à Téhéran, le 30 décembre 2024. (Crédit : Atta Kenare/AFP)

Witkoff a expliqué à Breitbart que ce quatrième cycle avait été retardé parce que « nous ne pensions pas que les discussions de la semaine dernière allaient être productives, parce que nous devions parvenir à certains accords au préalable, et nous espérons qu’elles seront productives ce dimanche ».

Witkoff aurait pris part, la semaine dernière, à des négociations avec des responsables omanais et houthis qui ont finalement abouti à un cessez-le-feu américain au Yémen – cessez-le-feu qui a été annoncé par Trump dans la journée de mardi. Selon des sources citées par CNN, les pourparlers sur la trêve entre les États-Unis et les Houthis ont visé à donner un nouvel élan aux négociations sur le nucléaire iranien.

Cet arrêt des hostilités n’a pas compris d’assurance, de la part des terroristes yéménites, d’un arrêt des frappes commises par le groupe terroriste à l’encontre d’Israël – et il a apparemment pris Jérusalem par surprise, tout comme cela avait été le cas lorsque Trump avait fait part, le mois dernier, de l’existence des négociations sur le nucléaire iranien.

Au cours de son premier mandat, Trump avait sorti les États-Unis de l’accord qui avait été conclu sur la question du nucléaire iranien en 2015 – le JCPOA – qui promettait à l’Iran un allègement des sanctions en échange d’une surveillance accrue de son programme nucléaire. Netanyahu s’était insurgé contre cet accord, affirmant qu’il n’entravait en rien les capacités de l’Iran à fabriquer une bombe atomique à terme.

Witkoff a dit à Breitbart que « nous ne ferons jamais d’accord de type JCPOA ». Il a affirmé que ce dernier était « inadapté ».

Le président américain Donald Trump prononce un discours au Musée d’Israël à Jérusalem, le 23 mai 2017. (Photo AFP/Menahem Kahana)

« Nous pensons que les Iraniens ne peuvent pas avoir d’activités d’enrichissement, qu’ils ne peuvent pas avoir de centrifugeuses, qu’ils ne peuvent pas avoir quoi que ce soit qui leur permette de fabriquer une arme. Nous croyons en tout cela. Ce n’est pas le JCPOA », a répété Witkoff.

« Le JCPOA contenait des dispositions de temporisation qui annulaient les obligations et qui allégeaient des sanctions à des moments inopportuns. Ce qui n’arrivera jamais dans cet accord », a-t-il ajouté.

Witkoff a souligné que Trump, qui devrait se rendre au Moyen-Orient la semaine prochaine, préférait apporter une solution diplomatique à la menace nucléaire iranienne.

L’envoyé a déclaré que parmi ceux qui critiquent actuellement le travail qu’il effectue en termes de diplomatie, il y avait un « néocon » qui « est persuadé que la guerre est le seul moyen de résoudre les problèmes ».

Le terme « néocon », ou néo-conservateur, désigne, dans le langage politique américain, les hommes politiques qui soutiennent l’intervention dans les conflits étrangers. Le terme est souvent utilisé par dérision par les partisans isolationnistes de Trump.

Photo d’illustration : des diplomates iraniens et des responsables du groupe P5+1 à Vienne lors de discussions sur l’accord nucléaire, le 25 avril 2017. (Crédit : AFP/Joe Klamar)

Des propos tenus par Witkoff après que Trump a limogé, la semaine dernière, le conseiller américain à la sécurité nationale, Mike Waltz, en partie, semble-t-il, en raison de ses positionnements extrémistes sur la question de l’Iran et de sa coordination intense avec Netanyahu concernant une éventuelle frappe militaire contre la république islamique.

L’envoyé a estimé que ses détracteurs néo-conservateurs « ne tiennent absolument pas compte des conséquences d’une action militaire » et qu’ils ont la certitude que lui-même va être immanquablement manipulé par la république islamique lors des discussions.

« Ils peuvent essayer de me manipuler. Je ne pense pas qu’ils y parviendront », a affirmé Witkoff. « Si les Iraniens font l’erreur de penser qu’ils peuvent tergiverser à la table des négociations, ils ne me verront pas beaucoup ».

« L’alternative, comme le dit le président, sera mauvaise pour eux », s’est-il exclamé. Trump « croit que la force de sa personnalité (…) peut amener les gens à mieux faire les choses, et dans l’intérêt du gouvernement des États-Unis », a-t-il continué, avant d’ajouter : « C’est ce que je crois aussi ».

Araghchi va consulter ses homologues saoudiens

Araghchi, qui est l’interlocuteur de l’envoyé américain dans le cadre de ces négociations, devait se rendre en Arabie saoudite et au Qatar samedi, vingt-quatre heures avant le quatrième cycle de négociations et quelques jours avant la visite prévue du président Trump dans ces pays, a indiqué le ministère iranien des Affaires étrangères dans un communiqué qui a été émis vendredi.

Araghchi devait s’entretenir avec de hauts responsables saoudiens à Ryad avant de partir pour Doha pour assister à une conférence sur le dialogue arabo-iranien, a indiqué le ministère. Le chef de la diplomatie iranienne a ultérieurement fait savoir que les réunions en Arabie saoudite porteraient sur les derniers développements des négociations sur le nucléaire avec Washington.

Le ministre des Affaires étrangères iranien Abbas Araghchi tient son livre « The Power of Negotiation » à la Foire internationale du livre de Mascate à Oman, le vendredi 25 avril 2025. (Crédit : Fatima Shbair/AP)

Dans une vidéo qui a été diffusée par les médias iraniens, Araghchi a déclaré que Téhéran pensait que « la viabilité de tout accord éventuel dépend, dans une large mesure, de la prise en compte des considérations et des préoccupations des pays de la région dans le domaine nucléaire », ainsi que des intérêts que partagent ces pays avec l’Iran.

Trump doit effectuer un déplacement en Arabie saoudite, au Qatar et aux Émirats arabes unis du 13 au 16 mai, à l’occasion de son premier grand voyage au Moyen-Orient depuis le début de son second mandat. Il ne devrait pas se rendre en Israël au cours de cette visite.

En début de semaine, Trump avait provoqué l’ire d’Araghchi en indiquant que les États-Unis décideraient du nom à donner au golfe Persique, à la suite d’informations qui laissaient entendre que Washington pourrait officiellement le rebaptiser « golfe d’Arabie ». Une décision qui avait été condamnée par Araghchi qui avait affirmé qu’elle témoignait d’une « intention hostile à l’égard de l’Iran et de son peuple ».

Avant son voyage, Trump a prédit que la normalisation entre l’Arabie saoudite et Israël interviendrait « très rapidement ». Toutefois, des sources dont les propos ont été repris par Reuters, cette semaine, ont indiqué que le président américain aurait renoncé à exiger que l’Arabie saoudite normalise ses relations avec Israël comme condition préalable à la réalisation d’avancées dans le cadre d’un programme nucléaire civil.

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