Yaalon défend le bilan de l’opération à Gaza
Il reste 2 000 roquettes au Hamas, déclare le ministre de la Défense. Un ancien général du Sud admet des erreurs de gestion de la menace des tunnels
Mitch Ginsburg est le correspondant des questions militaires du Times of Israel

Après une campagne punitive de 50 jours à Gaza, le Hamas n’a conservé que 20 % de son arsenal de roquettes pour un total d’environ 2 000 projectiles, a déclaré le ministre de la Défense Moshe Yaalon lundi à l’université Bar Ilan.
L’organisation a perdu 40 haut responsables, a déclaré Yaalon, avec 10 dirigeants du Jihad islamique palestinien.
Yaalon a principalement affirmé que l’opération Bordure protectrice aura un effet de dissuasion sur le long terme.
« Je suis conscient de l’attente d’une guerre des Six-Jours, et encore et encore, je vous le répète : la victoire militaire indéniablement brillante n’a apporté du calme que pour une période limitée dans le temps », a-t-il déclaré, en faisant référence aux incidents à la frontière dans la vallée du Jourdain qui ont commencé peu de temps après la guerre et au début de la guerre d’usure dans le Sinaï.
« La nature de la réussite de l’opération Bordure protectrice sera testée à l’épreuve du temps », a-t-il déclaré en ajoutant qu’il y a de vrais raisons de croire qu’Israël et l’Egypte, les deux seuls pays frontaliers à la bande de Gaza, peuvent aider à arrêter le réarmement du Hamas.
« J’espère que l’avenir montrera que cette opération a permis d’obtenir une longue période de calme et de dissuation, pas uniquement vis-à-vis de Gaza, mais dans toute la région », a-t-il déclaré.
Évoquant les accusation formulées contre lui et le Premier ministre Benjamin Netanyahu, à savoir que les deux auraient suivi une politique qui n’est pas parvenue à endommager suffisamment le Hamas et qu’Israël a échoué à obtenir une victoire décisive, Yaalon a répondu que « nous pilotions l’opération selon notre propre compass et pas la girouette qui chauffait de l’extérieur ».
Concernant la victoire, a-t-il ajouté, « de mon point de vue, amener l’autre camp à un cessez-le-feu selon nos conditions est décisif ».
Dimanche, dans une conférence focalisée sur la menace des tunnels qui s’est révélée être un élément central des plans de bataille du Hamas lors de l’opération entraînant Israël dans une guerre terrestre, l’ancien commandant de la région Sud, le Major général (réserviste) Tal Russo, a déclaré qu’Israël « avait commis de nombreuses erreurs » dans la gestion de la menace souterraine avant l’opération, mais a affirmé qu’ « il y a cent points de vue sur le sujet et tout le monde est certain d’avoir raison ».
Intervenant à l’Institut de Politique et de Stratégie à l’IDC Herzliya, Russo a déclaré que les membres du Hamas « depuis l’opération Bordure protectrice jusqu’à aujourd’hui sortent des corps de tunnels. Il y a l’odeur nauséabonde de mort ».
L’objectif principal d’Israël pour combattre la menace des tunnels, a-t-il ajouté, ne s’articule pas vraiment autour « d’une solution parfaite », une technologie pouvant détecter tous les creusements souterrains, mais plutôt de savoir comment « les transformer en pièges mortels ».