Yaalon : Les États-Unis sont vraiment nos meilleurs amis
Yaalon s'est entretenu avec le général Martin Dempsey et l'a remercié pour l'engagement des États-Unis à la sécurité d'Israël
Le ministre israélien de la Défense Moshe Yaalon a rencontré dimanche le plus haut gradé américain, le général Martin Dempsey.
La rencontre a eu lieu malgré les récentes tensions provoquées par les critiques de Yaalon au sujet des Etats-Unis.
Le chef d’état-major de l’armée israélienne, le lieutenant général Benny Gantz, ainsi que d’autres responsables de la sécurité israélienne et américaine étaient présents.
« Nous entamons une semaine critique en ce qui concerne le conflit israélo-palestinien, » a déclaré Yaalon après la réunion.
Le ministre aurait fait référence à la demande des Palestiniens de libérer des centaines de prisonniers en échange d’un accord de prolongation de six mois des négociations.
« Nous saluons les efforts du secrétaire d’État John Kerry et l’engagement et la contribution du président Barack Obama, » a affirmé Yaalon après la réunion, selon Ynet.
« Les États-Unis sont vraiment nos meilleurs amis, » a-t-il ajouté.
Dempsey a plaisanté en disant que sa femme se plaignait qu’il parle plus au chef de l’armée israélienne, Gantz, qu’à elle-même. Cependant, ni Dempsey, ni Yaalon n’ont fait référence au récent désaccord entre le ministre de la Défense et l’administration Obama.
Plus tard dimanche, Dempsey a rencontré le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Les deux hommes se seraient entretenus sur les négociations de paix. Netanyahu a remercié Dempsey, tout en soulignant l’engagement américain pour la sécurité d’Israël.
« Encore bienvenue à Jérusalem, il s’agit ici de l’expression de notre étroite alliance, » a déclaré Netanyahu à Dempsey.
« Nous devons aujourd’hui être encore plus proches, et vous pouvez compter sur nous pour cela », a pour sa part affirmé Dempsey.
Le Premier ministre a également remercié les États-Unis pour son soutien au système israélien de défense anti-missiles.
Dempsey devrait rencontrer Gantz ce lundi.
Samedi, les États-Unis attendaient toujours des excuses officielles de Yaalon pour ses commentaires. Yaalon a en effet accusé la semaine dernière les États-Unis d’être faibles, lorsqu’il s’agit de l’Iran.
Yaalon avait qualifié l’Amérique de « faible » et affirmé qu’Israël agirait seul contre la menace nucléaire iranienne.
Les commentaires avaient été faits lors d’un événement privé dans une université mais avaient vite fuité. Kerry avait immédiatement appelé Netanyahu.
La porte-parole du Département d’État américain, Jen Psaki, a révélé il y a plus d’une semaine aux journalistes que les États-Unis étaient « déçus par l’absence d’excuses » de Yaalon.
Yaalon s’était cependant entretenu avec le secrétaire de la Défense Chuck Hagel et avait publié un communiqué exprimant ses regrets par rapport à ses accusations.
« L’attitude de Yaalon nous inquiète, » a affirmé Psaki. « Je pense que l’expression de notre mécontentement par rapport à ses commentaires offensants était assez claire et des excuses devraient s’imposer. »
La Deuxième chaîne a cité la semaine dernière une source américaine haut placée, restée anonyme, se plaignant des commentaires « insultants et décevants » de Yaalon à propos de l’administration.
En janvier, Yaalon avait accusé le secrétaire d’Etat américain John Kerry d’être « animé par une obsession incompréhensible et une sorte de messianisme ».
Selon un communiqué publié par le bureau de Yaalon, ce dernier aurait dit à Hagel qu’il n’avait pas l’intention de faire du mal aux États-Unis ni d’endommager leurs liens. Ces prétendues excuses sont les deuxièmes en un mois suite à des commentaires critiquant l’administration Obama.
« Il n’y avait, dans mes affirmations, ni antagonisme, ni critique, ni aucune intention de nuire aux États-Unis ou d’endommager leurs relations [avec Israël], » a-t-il indiqué.
« La relation stratégique entre les deux pays, tout comme leur relation personnelle et nos intérêts mutuels sont de la plus grande importance. J’accorde une importance à ces liens, entre Israël et les États-Unis en général, et leurs forces de sécurité en particulier. »
Le même communiqué suggère que l’obsession de l’administration Obama sur l’altercation est une tentative de « délégitimer » Yaalon, réputé pour son attitude va-t-en-guerre vis-à-vis des Palestiniens.
Le ministre de la Défense a indiqué lors d’une interview, plus tôt dans le mois, que Mahmoud Abbas « n’est pas un partenaire » pour un accord de paix permanent et qu’il ne s’attendait pas à connaître la paix de son vivant.