Israël en guerre - Jour 433

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Opinion

10 points au deuxième jour de Bordure protectrice

Pourquoi Israël ne doit pas utiliser ses forces terrestres, sous-estimer son ennemi ou s'enorgueillir de son « succès »

David est le fondateur et le rédacteur en chef du Times of Israel. Il était auparavant rédacteur en chef du Jerusalem Post et du Jerusalem Report. Il est l’auteur de « Un peu trop près de Dieu : les frissons et la panique d’une vie en Israël » (2000) et « Nature morte avec les poseurs de bombes : Israël à l’ère du terrorisme » (2004).

Des soldats israéliens dans la bande de Gaza (Crédit : Uri Lenz/ Flash90)
Des soldats israéliens dans la bande de Gaza (Crédit : Uri Lenz/ Flash90)

Deuxième jour de l’opération Bordure protectrice et pour le moment on a pu voir des attaques de roquettes du Hamas qui atteignent peu à peu le coeur du territoire d’Israël et le Premier ministre Benjamin Netanyahu demander à l’armée d’intensifier les tirs sur le Hamas et les cibles terroristes à Gaza. Voici 10 points qu’il faut garder à l’esprit alors que le conflit prend de l’ampleur.

1. Israël n’a pas besoin d’envoyer ses forces terrestres

A moins qu’Israël ne veuille reconquérir Gaza et réaffirmer sa domination sur les 1,6 million de Palestiniens qui détestent ça, Israël n’a aucun intérêt à détruire le Hamas. Pour citer l’humoriste du Times of Israel, Benji Lovitt : « ça serait comme si vous divorciez de votre femme qui est folle et la reprendre après l’avoir renvoyée et qu’elle soit devenue accro à l’héroïne ». Son intérêt se situe dans la nouvelle réalité que l’opération Bordure protectrice cherche à créer : « zéro coup de feu ou attaque lancée de la bande de Gaza », pour ne citer que le ministre de la Défense Moshe Yaalon.

Dans le passé, une grande attaque terrestre était peut-être nécessaire. Pendant l’opération Plomb durci de 2008-2009, Israël a envoyé les forces de son armée de terre à Gaza pour prévenir les attaques de roquettes lancées de là-bas car à cette époque, comme l’explique cette semaine Yaov Galant, le commandant de la division Sud, on n’avait pas de bouclier antimissile. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas.

Au moment où j’écris (9 juillet), Dôme de fer s’avère être extrêmement efficace. Tant qu’il n’y a pas de victimes israéliennes grâce à la protection du bouclier, il n’y aura pas de pression nationale sur l’armée de l’air pendant qu’elle attaque le Hamas et les autres groupes terroristes : les leaders, les centres de commande, les centres de formation, les caches d’armes et les lanceurs de roquettes.

Dans le ciel au-dessus de Gaza, Israël a une suprématie quasi-complète. Ce qui n’est pas vraiment le cas sur la terre, où les troupes entreront dans un territoire que le Hamas connaît du bout des doigts et où il a dû placer des surprises fatales.

Les victimes et les blessés seront inévitables et ils créeront une dynamique opposée à celle voulue par Israël : une pression grandissante des Israéliens pour mettre fin au conflit et la détermination accrue du Hamas de continuer à se battre et lancer des attaques.

2. Mais une fois que tout a été dit…

Si les attaques Hamas – que ce soit un tir de roquettes, des infiltrations ou tout autre acte de terreur – commencent à faire des victimes israéliennes, la possibilité d’une attaque terrestre augmentera.

3.Israël peut faire plus pour encourager les Gazaouis à faire pression sur le Hamas pour mettre fin au conflit

Et si on coupait l’électricité dans les zones où les roquettes sont fabriquées et d’où elles sont lancées.

4. Chercher une aiguille dans les airs

Le pourcentage de réussite de Dôme de fer pendant l’opération Pilier de défense de 2012 serait de 82 %, faisant de ce bouclier, selon les analystes, le bouclier le plus efficace des boucliers antimissiles que le monde ait jamais vus. Sa performance semble être encore plus impressionnante cette fois.

5. Au sujet de ce blocus tant critiqué par le monde

Le Hamas a réussi à passer en contrebande et à fabriquer des milliers de roquettes, dont des centaines qui peuvent atteindre le centre d’Israël et même aller plus loin. Et cela, malgré le blocus d’Israël sur la bande de Gaza internationalement décrié.

On frémit à l’idée de ce qu’on aurait lancé sur Israël sans cette enveloppe de sécurité : des missiles plus précis portant des ogives plus lourdes. Et sans aucun doute, on aurait à faire face à des systèmes de missiles plus sophistiqués capables de lancées multiples et de lance-leurres, qui seraient un défi même pour le meilleur bouclier anti-missiles.

La communauté internationale, qui visiblement est engagée à garder les gens vivants, devrait méditer la question. Même ceux de la communauté internationale qui semblent se préoccuper de certaines vies plus que d’autres. Sans le blocus, le Hamas aurait tué beaucoup d’Israéliens et Israël aurait probablement eu recours à des mesures désespérées pour garder son peuple en sécurité. Ce qui aurait conduit à plus de perte à Gaza.

6. Etes-vous sûrs que vous êtes de notre côté ?

Les Etats-Unis essaient, dans le cadre des efforts qui ont échoué, de négocier un accord de paix avec Mahmoud Abbas et de faire pression sur Israël pour qu’il se retire de la Cisjordanie et de la vallée du Jourdain. Le conflit actuel devrait pousser l’administration d’Obama à se poser quelques questions dans ce contexte.

En voici deux : est-ce qu’ils sont sûrs que le meilleur accord de sécurité, qu’ils pourraient nous négocier, puisse protéger efficacement Israël dans cette région instable au regard de l’échec de sa politique en Irak, en Syrie et en Afghanistan ? Et, doivent-ils vraiment soutenir le gouvernement d’unité palestinien qui repose sur le soutien du Hamas ?

7. Et pourtant…

Étant donné que la plupart des Israéliens considèrent Abbas comme l’une des meilleures alternatives par rapport au Hamas, et aimerait bien que les habitants de Gaza comprennent qu’il est une bonne alternative pour eux aussi, le gouvernement israélien devrait faire ce qu’il peut pour encourager Abbas à mettre fin à l’effroyable processus de « réconciliation » Fatah-Hamas et devrait chercher à avoir des contacts israélo-palestiniens constructifs.

8. L’effet bulle de Tel Aviv

Pour le principal journal télévisé de mardi soir de la Deuxième chaîne, la présentatrice Yonit Levi a bravé les hostilités et est allée dans le Sud pour présenter son édition du soir. Mais son cœur était encore à Tel-Aviv.

Elle a demandé à Yair Lapid son point de vue sur l’opération qui venait d’être lancée. Le ministre des Finances a répondu de manière assez désinvolte que nous sommes Israël le tout-puissant et eux, ils sont une organisation terroriste qui s’écroule.

Levi, surprise, lui a demandé comment il pouvait être aussi nonchalant alors que Tel Aviv venait tout juste d’essuyer des tirs. Tel Aviv ?! Qu’est-ce que vous avez à dire aux résidents du centre d’Israël ?, a-t-elle demandé.

Lapid est resté impassible.

Les résidents du Sud, a-t-il répondu, souffrent comme cela depuis des années.

9. Restez sur vos gardes contre les mauvaises surprises

Malgré tous les succès de Dôme de fer, et les échecs, au moment où j’écris ces mots, du Hamas pour parvenir à ce qu’Avi Issacharoff du Times of Israel appelle une attaque terroriste de « qualité », il faudrait être un imbécile pour sous-estimer la capacité du Hamas à faire des ravages. Il s’agit d’une organisation rusée avec des ressources, mue par la haine religieuse. Nous les sous-estimons à notre propre risque.

10. La dernière manche

Et de même, malgré le succès apparent dans ces premières heures de l’opération Bordure protectrice, un recours à la force a ses limites. L’amère expérience montre que les guerres et les mini-guerres semblent souvent bien se passer dans les premiers stades, avant de prendre un tournant dramatique qui empire les événements.

La relative apathie internationale peut se transformer en un instant en vive critique, et conduire à des efforts acharnés pour forcer à un cessez-le feu. Une seule frappe aérienne ratée peut changer l’atmosphère dans un monde où de nombreux leaders d’opinion pensent le pire d’Israël.

La clé du succès d’un recours à la force est de savoir quand et dans quelles conditions s’arrêter.

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