11 ans de prison pour l’Arabe israélien qui voulait tuer Netanyahu et Barkat
Muhammad Jamal Rashdeh, 31 ans, avait aussi ciblé le consulat US et des responsables canadiens ; Par ailleurs un tribunal condamne un Palestinien à 18 ans pour meurtre à Jérusalem
Un homme de Jérusalem-Est soupçonné d’avoir l’intention d’assassiner le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le maire de Jérusalem Nir Barkat sur ordre d’un groupe terroriste syrien a été condamné jeudi dernier à 11 ans de prison ferme.
Muhammad Jamal Rashdeh, un Arabe israélien de 31 ans, a été arrêté le 24 avril et accusé le 27 mai pour terrorisme. Dans le cadre d’une négociation de peine, il a été reconnu coupable de complot de connivence avec l’ennemi en temps de guerre, de préparation d’attentats terroristes meurtriers, d’espionnage et de complot en vue de commettre un meurtre.
Deux autres suspects ont également été arrêtés et inculpés dans le cadre de cette affaire, a déclaré le Shin Bet à l’époque. Les services de sécurité ont refusé d’identifier les deux complices présumés.
« Sur les ordres d’agents terroristes à l’étranger, Muhammad avait prévu de perpétrer un certain nombre d’attentats terroristes importants contre diverses cibles », a déclaré le service de sécurité.
Les cibles visaient Netanyahu et Barkat, ainsi que des bâtiments appartenant au consulat des États-Unis à Jérusalem (qui a depuis été transformé en ambassade) et une délégation de responsables canadiens de la sécurité qui étaient à Jérusalem pour former les forces de sécurité palestiniennes en Cisjordanie, selon le Shin Bet.
En juin, la police israélienne a diffusé des images de l’arrestation de Rashdeh dans le camp de réfugiés de Shuafat à Jérusalem-Est, où il vivait.
Un porte-parole du Shin Bet a déclaré que Rashdeh avait reçu ses ordres de membres du Front populaire pour la libération de la Palestine – Commandement général (FPLP-CG), un groupe terroriste basé en Syrie qui combat aux côtés du dictateur syrien Bashar el-Assad.
Pour mener à bien ces attaques, Rashdeh et ses complices avaient l’intention de faire venir un autre terroriste de Jordanie, a déclaré le Shin Bet.
Selon les services de sécurité, Rashdeh avait déjà commencé à recueillir des renseignements sur ses cibles.
Le FPLP-CG – à ne pas confondre avec le Front populaire de libération de la Palestine, dont il s’est séparé en 1968 – a été responsable d’un certain nombre d’attentats terroristes violents en Israël dans les années 70 et 80, dont un contre un autobus scolaire dans le nord du pays qui a tué neuf enfants et trois adultes.
Le FPLP-CG s’est en grande partie caché dans la clandestinité à la fin des années 1980, travaillant en coulisse avec le groupe terroriste libanais du Hezbollah, mais il est réapparu en 2011 avec le déclenchement de la guerre civile syrienne.
Dans une autre affaire, le tribunal de district de Jérusalem a condamné jeudi un Palestinien à 18 ans de prison pour avoir poignardé à mort une étudiante britannique.
Le tribunal a accepté une négociation de peine signée la semaine dernière pour la condamnation de Jamil Tamimi. En avril 2017, il a assassiné Hannah Bladon, une étudiante britannique de 21 ans qui se trouvait dans le tramway de Jérusalem, la poignardant à plusieurs reprises avant qu’un policier en repos ne tire le signal d’alarme et le maîtrise. Tamimi avait 57 ans à l’époque.
L’équipe de défense de Tamimi a affirmé qu’il souffrait d’une maladie mentale et que l’attaque n’avait aucune motivation idéologique ou politique.
Bladon était étudiante dans le cadre d’un programme d’échange entre l’Université de Birmingham et l’Université hébraïque de Jérusalem.
Maurice Hirsch, le représentant de sa famille, s’est dit déçu que son assassin ne purge pas une peine à vie pour son crime. Mais il a ajouté qu’“aucune sentence ne ferait revenir Hannah”.
Dans le cadre de la négociation de peine, Tamimi ne purgera pas une peine d’emprisonnement à perpétuité, et en avouant sa culpabilité, il a été exempté du paiement de la compensation financière à la famille Bladon.
La semaine dernière, le procureur Sagiv Ozeri a déclaré au radiodiffuseur public Kan que Mlle Bladon n’avait pas été tuée dans un attentat terroriste et que des experts médicaux avaient déclaré que son agresseur était atteint d’une maladie mentale.
« C’est un meurtre choquant, sans aucune motivation nationaliste, perpétré par un malade mental », a déclaré Ozeri.
Selon l’acte d’accusation, Tamimi, qui a des antécédents psychiatriques et qui avait déjà tenté de se suicider, avait décidé de commettre l’attentat du 14 avril 2017, après avoir appelé ses fils ce jour-là et cherché à les voir au domicile familial, mais avait fait l’objet de reproches, notamment pour avoir été condamné pour agression sexuelle envers sa fille, et il avait appris que sa famille ne voulait plus entrer en contact avec lui.
Judah Ari Gross a contribué à cet article.