15 ans de prison requis pour l’adolescente coupable d’une attaque aux ciseaux
La Palestinienne de 17 ans, dont la cousine de 14 ans a été tuée par balles lors de l’attaque perpétrée à Jérusalem, a confessé une tentative de meurtre

Les procureurs de l’Etat ont requis une peine de 15 ans de prison à l’encontre d’une adolescente palestinienne qui a tenté d’agresser les passants à l’aide de ciseaux dans le centre de Jérusalem, au mois de novembre dernier.
Nurhan Awad, âgée maintenant de 17 ans, était accompagnée de sa cousine de 14 ans, Hadil Awad, qui a été tuée par balles au cours de l’incident.
Le ministère public a formalisé l’accord d’une négociation de plaidoyer avec Nurhan Awad, au cours duquel elle a confessé une tentative de meurtre.
Toutefois, les parties n’ont pu convenir d’une sanction appropriée.
L’avocat de la jeune fille, Mofiz Hajj, a réclamé l’indulgence, affirmant qu’elle n’avait en fait poignardé personne et qu’elle avait exprimé des remords face à son comportement.
Deux personnes avaient été légèrement blessées durant l’agression : Un habitant palestinien de Bethléem – que les adolescentes avaient pris pour un Juif – blessé par plusieurs coups de ciseaux sur le haut du corps, et un garde âgé de 27 ans, légèrement touché par les balles des tirs émis contre les attaquantes lors de l’incident.
Les deux Palestiniennes avaient été filmées sur la route de Jaffa, à proximité du marché en plein air de Mahane Yehuda alors qu’elles s’en prenaient aux passants à l’aide d’une paire de ciseaux.
Un sapeur présent sur la zone avait presque immédiatement réagi, désarmant les deux filles. Il avait tiré une première balle sur Nurhan, la blessant. Tirant une deuxième fois, il avait tué Hadil.
Apercevant du coin de l’oeil Nurhan encore en mouvement, le soldat avait actionné une nouvelle fois son arme, apparemment pour s’assurer que la jeune fille ne serait plus en mesure de faire du mal à quelqu’un.
Lors de son interrogatoire, Nurhan a toutefois donné une version différente de l’incident, se qualifiant de victime.
“Elle [Hadil] m’a demandé de venir avec elle sur la route de Jaffa”, a raconté l’adolescente aux enquêteurs israéliens. « Je n’ai jamais eu l’intention de faire du mal à quelqu’un. Tout à coup, elle a sorti les ciseaux et elle a blessé quelqu’un. Je ne comprenais pas ce qu’elle était en train de faire ».
“Les gens ont commencé à crier : ‘Terroriste !’ et j’ai eu peur qu’elle ne m’attaque alors je lui arraché les ciseaux pour me protéger moi-même”, se souvient-elle. “Soudain, j’ai reçu une balle et un homme m’a frappé avec une chaise. Et j’ai été assommée”.
Nurhan a ultérieurement déposé une plainte formelle auprès de la police contre le sapeur qui lui a tiré dessus alors qu’il était hors-service.
Les responsables de la police avaient à l’époque défendu la décision prise par le militaire de tirer plus d’une fois sur la jeune fille, affirmant qu’au vu de la rapidité à laquelle s’était déroulé l’incident et l’effet de surprise qui rendait difficile tout jugement, le sapeur avait agi « conformément aux règlements ».
Il est apparu après l’incident que la soeur d’Hadil, Mahmoud Awad, était morte en novembre 2013 à l’âge de 24 ans et huit mois après avoir été tuée d’une balle dans la nuque par un soldat des forces armées israélienne lors d’une manifestation organisée au checkpoint de Qalandiya.