2 anciens dirigeants du Shin Bet et de la police soutiennent Breaking the silence
Ami Ayalon et Elik Ron rejoignent d’autres anciens hauts fonctionnaires de la Défense
Deux hauts fonctionnaires retraités de plus ont exprimé mardi leur soutien à Breaking the silence, une ONG controversée qui recueille des témoignages de vétérans israéliens sur des abus supposés des droits de l’Homme au sein de l’armée.
Dans une annonce publiée dans le quotidien Haaretz titrée « Je brise moi aussi mon silence », l’ancien directeur des services de sécurité du Shin Bet et commandant général (de réserve) Ami Ayalon, et le commissaire adjoint au chef de la police de la région nord (retraité) Elik Ron ont écrit que Breaking the silence, qui est au centre d’un débat acharné sur les limites de la liberté d’expression en Israël, renforce l’armée israélienne et sa moralité.
« Dans les conditions difficiles imposées à l’armée israélienne, l’armée doit se battre jour après jour pour promouvoir et maintenir un haut niveau de moralité, est-il écrit. Breaking the silence protège les soldats de l’armée israélienne dans le lieu impossible où les politiciens les ont abandonnés. Les instructions pour faire taire Breaking the silence nuisent et affaiblissent l’armée israélienne. »
La plupart du texte est repris d’une annonce similaire publiée sous le même titre par le commandant général Amiram Levin vendredi dernier.
Le message comprend un appel à l’armée à soutenir l’organisation, mais veut donner aussi un coup de pouce aux activités internationales du groupe : « L’armée doit soutenir Breaking the silence et ceux qui comme elle pour faire entendre leur voix sans crainte dans l’armée et la société israéliennes (et uniquement dans l’armée et la société israéliennes) ».
Ayalon et Ron ont aussi personnalisé leurs messages, les rendant plus pertinents pour leurs expériences respectives dans les forces de sécurité.
« En tant qu’ancien soldat et commandant de l’armée israélienne, et aujourd’hui citoyen qui pense que l’armée israélienne est une armée morale seulement aussi longtemps que les combattants qui y servent racontent ce qu’ils ont vu de leurs propres yeux, je brise mon silence », a écrit Ayalon, qui a également été député pour le parti travailliste de 2006 à 2009.
Faisant référence à son service et à son commandement des unités spéciales dans l’armée et la police, Ron a écrit qu’il est « certain qu’ainsi, l’armée israélienne peut prouver un haut niveau d’ouverture et de moralité – et en conséquence, je brise mon silence ».
Un autre ancien dirigeant du Shin Bet, Yuval Diskin, a écrit la semaine dernière sur Facebook que, bien qu’opposé aux activités internationales de Breaking the silence, « ils fournissent un autre miroir, important, sur nos actions ».
« Même s’ils peuvent nous énerver, mêmes s’ils ont parfois tort et ne font pas leur travail correctement – leur contribution est très importante », a écrit Diskin à propos des militants de l’organisation.