Israël en guerre - Jour 364

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30 arrestations lors d’affrontements avec la police à Kerem Shalom sur l’aide à Gaza

Près de 300 manifestants ont tenté de bloquer le passage de l'aide ; Tsahal a déclaré le point de passage de Nitzana zone militaire fermée ; 120 camions d'aide sont entrés à Gaza

Arrestation de manifestants lors d'affrontements avec la police israélienne à Kerem Shalom au sujet de l'aide à Gaza. (Crédit : X ; utilisé conformément à l'article 27a de la loi sur le droit d'auteur)
Arrestation de manifestants lors d'affrontements avec la police israélienne à Kerem Shalom au sujet de l'aide à Gaza. (Crédit : X ; utilisé conformément à l'article 27a de la loi sur le droit d'auteur)

Des dizaines de personnes qui tentaient d’empêcher l’aide humanitaire d’entrer dans la bande de Gaza ont été arrêtées par la police mercredi lors de heurts au point de passage israélien de Kerem Shalom.

La police a indiqué que près de 300 personnes avaient participé à la manifestation, alors même que le périmètre du point de passage avait été déclaré zone militaire fermée par l’armée après plusieurs jours de protestations organisées par les Israéliens pour empêcher l’entrée d’aide humanitaire par ce point de passage.

La police a ajouté que trente manifestants avaient été arrêtés pour être interrogés pour avoir provoqué des émeutes et proféré des insultes à l’encontre des forces de sécurité présentes sur les lieux.

Des images de la scène montrent des échauffourées entre manifestants et forces de sécurité, ainsi qu’un officier à cheval qui renverse l’un des manifestants.

Les manifestants exigent que l’aide humanitaire destinée à la bande de Gaza en guerre soit interrompue jusqu’à ce que les otages kidnappés lors du massacre commis par le Hamas le 7 octobre soient libérés et ramenés en Israël.

Yehuda Dee, le fils de Lucy Dee et le frère de Rina et Maia, qui ont été tuées par un terroriste palestinien lors d’une fusillade dans la vallée du Jourdain en avril, figurait parmi les personnes arrêtées, a indiqué dans un communiqué de presse le groupe de réservistes Tzav 9, qui a organisé la manifestation.

« Honte à la police israélienne et à ses dirigeants, qui ont arrêté un frère en deuil juste pour permettre l’acheminement d’aide aux terroristes du Hamas qui ont assassiné les membres de sa famille. C’est une honte », ont-ils déclaré dans un communiqué.

« Il n’y a aucune logique à laisser entrer des camions qui vont directement dans les mains des terroristes du Hamas », a déclaré le groupe dans un communiqué.

« Nous sommes prêts à assumer les conséquences de cette décision, comme le sont les milliers de sympathisants qui réclament l’arrêt des livraisons de l’aide du Hamas. Aucune aide ne doit être acheminée tant que les derniers otages ne sont pas rentrés chez eux », a déclaré le groupe.

« Pas d’aide pour les assassins », ont-ils ajouté, s’engageant à ne pas cesser leurs protestations tant que les otages n’auront pas été libérés.

Les dirigeants israéliens ont indiqué que l’acheminement de l’aide était nécessaire pour permettre à Israël de continuer à opérer librement contre le Hamas, compte tenu des pressions internationales considérables et de la volonté d’éviter une catastrophe humanitaire dans ce territoire déchiré par la guerre.

120 camions d’aide sont entrés dans le sud de la bande de Gaza par le point de passage depuis mercredi matin, a rapporté Ynet en fin d’après-midi.

52 autres camions ont été inspectés au poste frontière de Nitzana, entre Israël et l’Égypte, et entreront dans la bande de Gaza par le point de passage de Rafah, a précisé le site.

Outre la création d’un zone militaire fermée au point de passage de Kerem Shalom, l’armée israélienne a annoncé la création d’une autre zone fermée au poste frontière de Nitzana, où des manifestants s’étaient également rassemblés pour empêcher l’aide destinée à Gaza d’entrer en Israël et d’être vérifiée par les autorités.

Tsahal a expliqué que suite à la signature de l’ordre par le commandement du Sud, le général de division Yaron Finkelman, mardi soir, il est désormais illégal pour les civils de se trouver dans la zone du point de passage, ainsi que sur la route 211, située à proximité.

Des manifestants israéliens se rassemblent pour empêcher l’entrée de l’aide dans la bande de Gaza, près de la barrière frontalière avec l’Égypte au poste frontière de Nitzana dans le sud d’Israël, le 30 janvier 2024. (Crédit : Menahem Kahana/AFP)

Avant d’être renvoyée en Égypte pour passer à Gaza via le point de passage de Rafah, l’aide en provenance d’Égypte est contrôlée à Nitzana.

Plus tôt dans la journée de mercredi, le groupe Choosing Life, qui regroupe des familles en deuil, a déposé une plainte auprès de la Haute Cour de justice pour contester l’ordre de l’armée de restreindre l’accès des civils au point de passage de Kerem Shalom, affirmant que cet ordre avait été pris pour des raisons politiques et qu’il devait être annulé.

« Malgré la situation sécuritaire difficile dans laquelle se trouvent les citoyens israéliens, malgré les cris de joie entendus dans les rues de Gaza lorsque des otages israéliens y ont été exhibés, humiliés et enfermés, les dirigeants israéliens ont décidé, ces dernières semaines, suite aux pressions exercées par la communauté internationale, de transférer des fournitures à l’ennemi dans la bande de Gaza, sous le couvert de l’aide humanitaire », peut-on lire dans la plainte.

Des manifestants israéliens, dont des parents d’otages détenus à Gaza depuis l’attaque du 7 octobre par le Hamas, lors d’une manifestation visant à bloquer l’entrée des camions d’aide dans le territoire palestinien, du côté israélien du poste frontière de Kerem Shalom avec le sud de la bande de Gaza, le 29 janvier 2024. (Crédit : Menahem Kahana / AFP)

La semaine dernière, d’importants groupes de militants, dont plusieurs familles d’otages détenus par le Hamas à Gaza, ont manifesté quotidiennement devant le poste frontière, exigeant de ne laisser aucune aide entrer dans la bande de Gaza via Israël tant que les otages seraient maintenus en captivité.

Après plusieurs tentatives, les manifestants ont réussi à bloquer une partie de l’aide mercredi, ainsi que jeudi, vendredi et dimanche, avant que ne soit donné l’ordre militaire.

Le Hamas a lancé une attaque sans précédent le 7 octobre dernier, au cours de laquelle il a assassiné près de 1 200 personnes en Israël, dont la plupart étaient des civils, et pris 253 autres en otage qu’il a emmenés à Gaza, où 132 d’entre eux sont toujours captifs.

En réponse, Israël a lancé une vaste campagne militaire contre le groupe terroriste. Au lendemain de l’attaque, le gouvernement avait déclaré qu’aucune aide ne serait autorisée à entrer dans la bande de Gaza.

Vers la fin du mois d’octobre, Israël a néanmoins commencé à autoriser l’acheminement de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza par le point de passage de Rafah, à la frontière entre Gaza et l’Égypte. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a depuis déclaré à plusieurs reprises que sans une aide minimale apportée à Gaza, Tsahal ne pourrait pas atteindre ses objectifs de guerre en raison de risques tels que les maladies.

Un camion égyptien transportant de l’aide humanitaire subit des contrôles de sécurité du côté israélien du poste frontière de Kerem Shalom avant d’entrer dans le sud de la bande de Gaza, le 22 janvier 2024. (Crédit : Menahem KAHANA / AFP)

Dans le cadre d’une trêve temporaire conclue en novembre, qui a vu la libération de 105 otages, Israël a promis d’augmenter le nombre de camions transportant l’aide à 200 par jour, mais n’a pas été en mesure d’honorer ses engagements parce qu’un seul point de passage était ouvert. Netanyahu a donc annoncé à la mi-décembre qu’Israël rouvrirait Kerem Shalom pour permettre l’acheminement d’une plus grande quantité d’aide vers la bande de Gaza.

Les responsables de l’administration du président américain Joe Biden, qui ont fait pression sur Israël pour qu’il accepte de laisser entrer l’aide à Gaza tout au long de la guerre, ont exhorté Israël à veiller à ce que le point de passage reste ouvert et à ce que l’aide continue d’être acheminée malgré les troubles civils.

Netanyahu a réaffirmé que l’acheminement de l’aide était essentiel à la victoire lors d’une conférence de presse samedi soir, et a ajouté que des responsables avaient reçu l’ordre de s’occuper de cette affaire.

« Je comprends la détresse des familles, mais [l’aide à Gaza] est notre politique », a-t-il déclaré.

Malgré cela, les députés du gouvernement de Netanyahu ont exprimé leur soutien aux manifestations, et la députée d’extrême droite Limor Son Har Melech (Otzma Yehudit) s’est jointe aux manifestants dimanche après l’annonce de la création d’une zone militaire. Le député Nissim Vaturi (Likud), le parti de Netanyahu, a déclaré à la radio Kol Chai qu’il avait lui aussi l’intention de se joindre aux manifestants.

L’équipe du Times of Israël a contribué à cet article.

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