40e anniversaire du partenariat entre les instituts Weizmann et Pasteur
"Boycotter Israël serait, de loin boycotter ceux qui s’engagent pour la paix. Le boycott serait donc quelque chose d’absolument absurde," a déclaré l'ambassadeur français en Israël
La semaine dernière s’est tenu en Israël un colloque dans le cadre du partenariat entre l’institut Pasteur et l’institut Weizmann qui existe depuis maintenant quarante ans. C’est le partenariat franco-israélien le plus ancien. Il a, depuis sa mise en place, su prouver son efficacité. Cette collaboration s’inscrit dans le cadre des très bonnes relations qu’il y a entre les instituts français et israélien.
Cette coopération, animée par le Conseil Pasteur-Weizmann, est organisée autour de trois axes essentiels. Il y a, tout d’abord, des projets de recherche qui sont co-financés par le Conseil Pasteur-Weizmann. D’autre part, il y a des échanges de professeurs réguliers entre les deux instituts. Et enfin cette coopération se traduit également par l’organisation de symposiums scientifiques.
Tous les deux ans, un colloque est organisé alternativement, soit en France soit en Israël, afin de réunir les scientifiques des deux institutions autour d’un thème de recherche.
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Pour son édition 2016, les chercheurs français se sont donc rendus en Israël pour discuter d’imagerie biologique.
Le professeur Andres Alcover, chercheur à l’institut Pasteur, est le co-président du colloque. Il explique que le Conseil Pasteur-Weizmann, créé en mars 1975, « avait pour but de maintenir les relations au-dessus des problèmes politiques dans les années 70 que pouvait vivre l’Etat d’Israël. Et la science était une façon de passer par-dessus toutes ces problématiques, puisque la science travaille pour l’humanité. »
Tous les ans, le Conseil Pasteur-Weizmann lance un appel à projets spécifiquement destiné aux collaborations entre des équipes de recherches des deux instituts. La facilitation de ces collaborations a permis de publier des articles de recherche permettant de faire avancer les connaissances dans le domaine de prédilection de l’institut Pasteur : l’immunologie et la compréhension des mécanismes infectieux.
Un scientifique de l’institut Pasteur, le professeur Franck Lafont, a expliqué au Times of Israël l’hypothèse de son travail de recherche : les propriétés physiques des membranes cellulaires ont un rôle à jouer au moment de l’infection par une bactérie. En modifiant ces propriétés, il pourrait être possible d’empêcher l’entrée de la bactérie, et donc les infections.
Il a créé, avec son équipe, de nouvelles techniques de microscopie permettant d’obtenir des informations à la fois visuelles et physiques (comme la force de tension générée par l’interaction entre la cellule et la bactérie). Ces techniques, dites de corrélation entre microscopies électronique, optique et à force atomique, se révèlent extrêmement utiles pour étudier d’autres phénomènes.
Après le symposium scientifique, il pourrait entretenir des relations avec des chercheurs de l’institut Weizmann travaillant dans d’autres domaines de la biologie, et les aider à étudier par exemple l’interaction entre une hormone et son récepteur, ce qui permettrait d’étudier d’autres types de maladies, qui ne sont pas causées par des bactéries, mais ont des causes endocrinologiques.
Pour clôturer ces deux journées de colloque, les chercheurs ont été invités à la résidence de l’ambassadeur de France à Tel Aviv. Patrick Maisonnave a salué les quarante années de collaboration entre les deux instituts, qualifiant ce partenariat de « splendide ».
Se dirigeant vers un discours plus politisé, l’ambassadeur a souligné l’importance de lutter contre les appels au boycott d’Israël auprès de la communauté scientifique notamment au Royaume-Uni, en France et aux Etats-Unis.
« Il y a un débat actuellement concernant la nécessité de boycotter Israël pour sa politique envers les Palestiniens. Certains de nos congénères européens, incluant la communauté scientifique, trouvent pertinent d’envisager le boycott d’Israël, pensant que ça pourrait changer la réalité ici sur le terrain, » a-t-il déclaré.
« Par exemple la dernière fois que je me suis rendu à Paris, j’ai rencontré un professeur d’Université qui m’a demandé s’il était adéquat de boycotter Israël. J’ai répondu non, pour une raison évidente. La France condamne le boycott d’Israël. Mais également parce que je pense que nous devons éviter toute confusion. Nous devons être extrêmement prudents s’agissant du boycott d’Israël. Parce que, comme vous le savez en travaillant avec l’institut Weizmann, les recherches ici sont synonymes d’excellence. Je suis convaincu que Weizmann et les autres universités sont l’avenir de l’humanité considérant leur haut niveau de recherche. »
Dans son discours l’ambassadeur a mis en lumière l’importance de faire passer le bon message concernant les initiatives de boycott d’Israël, soulignant que ces campagnes sont contreproductives.
« Plus que tout cela, je dois dire que je suis ici depuis plus de trois ans, et la majorité des scientifiques que j’ai rencontré ici sont précisément ceux qui sont le plus engagés pour le changement de la situation politique. Les scientifiques que j’ai rencontrés sont précisément ceux qui considèrent que les choses doivent changer au niveau politique. C’est pour cela que boycotter Israël serait de loin boycotter ceux qui s’engagent pour la paix. Le boycott serait donc quelque chose d’absolument absurde, » a conclu l’ambassadeur devant la communauté des scientifiques des instituts Pasteur et Weizmann.
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