80 employés non-vaccinés auraient été mis en congé par l’hôpital Hadassah
L'hôpital à Jérusalem a mis ses personnels en congé sans solde pour avoir refusé les injections ; son directeur avait interdit aux employés non-vaccinés l'accès aux malades
Le centre médical de Hadassah, à Jérusalem, a récemment placé 80 membres de son personnel, notamment des médecins et des infirmiers, en congé sans solde, ces derniers n’ayant pas été vaccinés contre la COVID-19, a fait savoir Haaretz lundi.
Le site a ajouté que ces 80 personnes ne répondaient à aucune des conditions dérogatoires établies par l’hôpital et permettant aux employés de se soustraire à la vaccination pour des raisons médicales.
Hadassah est à la tête de deux centres médicaux à Jérusalem. Ein Kerem, l’un d’entre eux, est l’un des hôpitaux publics les plus avancés et c’est le plus grand de la capitale.
Le directeur-général de Hadassah, Zeev Rotstein, s’est montré intraitable avec les employés qui ont refusé le vaccin sans justification médicale préalable. Selon Haaretz, au mois de janvier, Rotstein a annoncé que les employés non-vaccinés de Hadassah ne seraient pas autorisés à venir travailler pendant le confinement et que ces journées de travail manquées seraient soustraites de leurs congés.
Une annonce qui avait suscité la controverse parmi les employés et qui avait été ultérieurement clarifiée par l’établissement, qui avait fait savoir qu’elle ne concernait que les travailleurs dits « non-essentiels ».
Au début du mois, la direction de l’hôpital a décidé d’interdire aux membres du personnel n’ayant pas été vaccinés en général de soigner les patients. L’établissement a indiqué à ses employés que les médecins et les infirmiers qui ne s’étaient pas faits vacciner contre la COVID-19 ou qui n’avaient pas acquis un certain degré d’immunité seraient assignés à des tâches administratives ou à tout autre poste adapté.
« Nous pouvons transformer les infirmiers et les médecins en administrateurs ou les placer à toute autre fonction que tous trouverons au sein de l’hôpital », avait dit la porte-parole de Hadassah au Times of Israel, ajoutant que les personnes concernées continueraient à recevoir leurs salaires habituels.
En date du 2 mars, environ 5 % du personnel du centre médical – soit 300 personnes approximativement – n’étaient pas vaccinées contre la COVID-19 ou n’avait pas été immunisées après avoir guéri de l’infection.
L’annonce interdisant le contact entre les patients et les employés non-vaccinés a suivi une directive émise par le ministère de la Santé qui appelle les personnels et les internes qui n’ont pas reçu l’injection à rester à l’écart de certaines unités des hôpitaux israéliens et des dispensaires. Parmi ces unités, celles prenant en charge les personnes immunodéprimées, comme en oncologie ; les unités s’occupant des bébés prématurés et celles qui soignent les patients ayant subi une greffe de moelle osseuse.
La directive du ministère de la Santé a aussi fait savoir que « tout nouvel employé refusant d’être vacciné ne devra pas être embauché dans une institution médicale ». Elle a précisé que les personnes non-vaccinées ne pouvaient être autorisées à travailler au sein des unités de coronavirus qu’après avoir signé une dispense particulière.
Cette directive va être mise en œuvre par le ministère dans les hôpitaux publics, les autres étant appelés très vivement à s’y conformer. Le ministère a indiqué que les employés non-vaccinés dans les hôpitaux gouvernementaux seraient convoqués dans un centre spécialisé dans la vaccination pour être informés des conséquences médicales potentielles de leur échec à se faire immuniser.
Rotstein a expliqué avoir réfléchi au problème au début du mois de mars et avoir décidé que les droits de patients étaient plus importants que celui du personnel à refuser la vaccination dans la mesure où « le public en état de vulnérabilité et de faiblesse doit être protégé ».
Il a reconnu « les tensions entre droits individuels et responsabilités publiques et professionnelles qui s’appliquent à tout le personnel hospitalier » mais il a estimé que la santé des patients était prioritaire. Il a noté que les employés qui avaient une raison justifiée de ne pas se faire vacciner auraient une permission spéciale de travailler auprès des malades.
Malgré le lancement, au mois de décembre, de la campagne de vaccination au sein de l’Etat juif et la priorité accordée aux personnels soignants pour recevoir les deux précieuses doses, un reportage de la Douzième chaîne avait fait savoir, au mois de février, que seulement 70 % à 90 % des employés du milieu médical avaient été vaccinés.