A la découverte de l’ancienne Jérusalem avec des expos high-tech
Cet été, la capitale dévoile ses beautés et son passé grandiose par écrans interactifs et dispositifs multimédias interposés
Selon la Bible, les blocs de pierre qui ont servi à ériger le Temple de Salomon ont été extraits d’une carrière de Jérusalem sans jamais utiliser d’outils en fer (1 Rois 6:7). Comment ont-ils bien pu tailler la pierre qui a servi à élever le temple le plus splendide de tout le monde antique ?
Au fil des siècles, des érudits juifs ont suggéré que Salomon avait introduit dans la carrière un ver mangeur de pierre baptisé shamir, créature capable de creuser la pierre. Peut-être avaient-ils raison. En 2019, des scientifiques ont découvert l’existence d’une espèce de ver de mer, aux Philippines, qui vit dans la rivière Abatan et est effectivement capable de découper la pierre. Son nom latin est lithoredo abatanica.
Pour en apprendre plus sur le shamir et découvrir à quoi il ressemble, une visite de la grotte de Sédécias s’impose. Elle propose depuis le début du mois d’août une mise en scène multimédia faite de projections, lumières mystérieuses et observations étranges. le tout dans une atmosphère presque fantomatique.
Recevez gratuitement notre édition quotidienne par mail pour ne rien manquer du meilleur de l’info Inscription gratuite !
Équipés d’audioguides en anglais, arabe ou hébreu, les visiteurs découvrent ce qui se cache derrière ces lumières, ces sons et ces couleurs qui donnent vie aux contes et légendes bibliques. Suivez du regard les chérubins et anges qui virevoltent dans la grotte et emboîtez le pas du roi Sédécias fuyant face aux Babyloniens.
(La lithoredo abatanica n’existe pas de ce côté du monde. Alors, est-ce un mythe ? Peut-être pas. Selon la Dre Shevy Rothman, biologiste marine, la mer Méditerranée abrite un coquillage très spécial capable de découper la pierre.)
Les remparts de Jérusalem
De l’obscurité de la grotte de Sédécias à la beauté fascinante de Jérusalem, il n’y a qu’un pas : ces personnages grandeur nature assis ou accroupis sur les remparts de la Vieille Ville nous racontent l’histoire de Jérusalem de façon touchante et passionnante, avec en toile de fond l’un des panoramas les plus surprenants qui soient.
Il y a plusieurs façons de partir à la rencontre des figurines des remparts : les découvrir en prenant des selfies avec elles, lire les cartels, s’arrêter un instant pour écouter les personnages chanter et raconter des histoires, ou les regarder danser dans des animations en réalité augmentée, ou encore participer à un jeu dont le prix est une photo de groupe avec ces figurines miniatures.
Un historien spécialiste de la guerre a été consulté pour concevoir ces personnages et s’assurer que leurs vêtements et armes correspondent bien aux différentes époques, de l’époque byzantine à la guerre des Six Jours.
Toutes les histoires sont le fruit de l’imagination de leurs créateurs mais ont été inspirées par des événements historiques. Dans l’une de ces histoires, un Croisé pleure la mort de la reine Mélisende, d’une grande beauté et très aimée de ses sujets (surtout des hommes). Dans un autre, on nous parle de Nissim Gini, 10 ans, qui s’est porté volontaire pour combattre pendant la guerre d’indépendance d’Israël en 1948. Dans une autre encore, l’un des ouvriers qui a construit l’actuel rempart autour de la Vieille Ville nous raconte comment les travaux se sont passés.
Les figurines prennent vie à l’aide de l’application Ramparts Walkway, disponible gratuitement dans les Apps stores des téléphones portables. Croyez-le ou non, même de vieux dinosaures comme nous avons réussi à activer l’application.
La moitié des personnages se trouvent sur le mur sud, accessible par les marches à côté de la grotte de Sédécias et qui se termine au niveau de la porte de Jaffa (Il est tout à fait possible de commencer à la porte de Jaffa et de terminer par la grotte). D’autres miniatures se trouvent sur le mur nord, entre la porte de Jaffa à celle des Immondices. Attention, cependant : il faut avoir un bon sens de l’équilibre et être capable de monter et descendre de nombreux escaliers pour emprunter l’une ou l’autre de ces promenades.
Le musée Davidson
Si vous finissez par la porte des Immondices ou si vous ne pouvez pas monter sur les remparts, il y a de nombreuses autres choses à faire dans le musée Davidson, qui a récemment été rénové. Au cœur des jardins archéologiques de Jérusalem, il est situé à côté de la porte des Immondices et d’un café, dans les ruines d’un palais omeyyade du 7e siècle. Magnifiquement conçu et d’une parfaite accessibilité, il fait de Jérusalem le centre du monde.
Au-delà des cinq courtes vidéos animées évocatrices des pèlerinages, du Mont du Temple ou de la menorah, ce magnifique candélabre à sept branches, véritable pièce maîtresse du Temple devenue un symbole du peuple juif, le musée propose à ses visiteurs plusieurs salles riches d’artefacts authentiques.
Notre guide, Yonat Sarah Ben Horrin, a attiré notre attention sur un ostracon de la période du Premier Temple revêtu du mot Jérusalem. Elle nous a également montré une partie du tombeau de Jason à Jérusalem, datant du 1er siècle avant notre ère et ornée d’une menorah, ainsi que cette pièce de monnaie imprimée par un roi hasmonéen (Maccabée) au cours du 1er siècle avant notre ère, très semblable aux pièces israéliennes modernes de 10 agorot.
On trouve également la pierre originale de Magala, découverte dans une synagogue du 1er siècle et manifestement décorée par un artiste qui avait fait un pèlerinage au Temple.
Le must du musée se trouve peut-être dans la dernière salle, qui fourmille de nouvelles technologies. On peut y feuilleter virtuellement un très joli livre animé reprenant quelques-unes des innombrables découvertes de Charles Warren, ingénieur et archéologue du 19e siècle. Ou écouter une chanson consacrée à Jérusalem, comme l’un des classiques de Yehoram Gaon ou « By the Waters of Babylon » de Don McLean.
On peut également s’amuser à faire tourner une roue et découvrir ce que notre horoscope signifiait pour les anciens, ou regarder une merveilleuse animation expliquant en détail la Pierre de Fondation, de son origine à l’endroit où elle est aujourd’hui conservée. A la fin de la visite, il est possible de laisser un message aux prochains visiteurs du musée pour leur dire ce que Jérusalem signifie pour vous.
Jérusalem de nuit
Voici un autre temps fort de Jérusalem – le Lights Tour en anglais – : organisé en été du dimanche au jeudi soir et le reste de l’année, du dimanche au jeudi, il se fait à bord d’autobus totalement neufs et dotés de grandes fenêtres, avec des guides en anglais et en hébreu.
Pour plus d’informations ou acheter vos entrées pour la promenade sur les remparts, la grotte de Sédécias ou Jérusalem de muit, cliquez ici. Il est possible (et moins cher) de visiter la grotte sans l’animation multimédia.
Le musée Davidson est ouvert du dimanche au jeudi de 9h00 à 18h00 et jusqu’à 14h le vendredi.
Aviva Bar-Am est l’auteur de sept guides en anglais sur Israël.
Shmuel Bar-Am est un guide touristique agréé qui propose des visites privées et personnalisées d’Israël pour les familles et les petits groupes.
... alors c’est le moment d'agir. Le Times of Israel est attaché à l’existence d’un Israël juif et démocratique, et le journalisme indépendant est l’une des meilleures garanties de ces valeurs démocratiques. Si, pour vous aussi, ces valeurs ont de l’importance, alors aidez-nous en rejoignant la communauté du Times of Israël.
Nous sommes ravis que vous ayez lu X articles du Times of Israël le mois dernier.
C'est pour cette raison que nous avons créé le Times of Israel, il y a de cela onze ans (neuf ans pour la version française) : offrir à des lecteurs avertis comme vous une information unique sur Israël et le monde juif.
Nous avons aujourd’hui une faveur à vous demander. Contrairement à d'autres organes de presse, notre site Internet est accessible à tous. Mais le travail de journalisme que nous faisons a un prix, aussi nous demandons aux lecteurs attachés à notre travail de nous soutenir en rejoignant la communauté du ToI.
Avec le montant de votre choix, vous pouvez nous aider à fournir un journalisme de qualité tout en bénéficiant d’une lecture du Times of Israël sans publicités.
Merci à vous,
David Horovitz, rédacteur en chef et fondateur du Times of Israel