A l’ONU, Paris et Ryad demandent des « actes » vers la solution à deux Etats
Pour construire un "cadre robuste et crédible pour le jour d'après", Anne-Claire Legendre a notamment insisté sur la nécessité de "désarmer et écarter le Hamas"

La France et l’Arabie saoudite, qui présideront en juin une conférence internationale sur la question palestinienne, ont plaidé vendredi pour des « actes » concrets mettant en place un « plan » vers la solution à deux Etats, israélien et palestinien.
Dans le contexte de la guerre à Gaza et « l’aggravation de la colonisation en Cisjordanie », il y a « urgence » à « remettre la recherche d’une solution politique au premier plan », a déclaré à l’ONU Anne-Claire Legendre, conseillère Moyen-Orient du président français, Emmanuel Macron, lors d’une réunion préparatoire à cette conférence prévue du 17 au 20 juin.
« La conférence de juin doit constituer une étape décisive, transformative, pour la mise en œuvre effective de cette solution à deux Etats. Il nous faut passer de la parole aux actes, et de la fin de la guerre à Gaza, à la fin du conflit » israélo-palestinien, a-t-elle ajouté.
Pour construire un « cadre robuste et crédible pour le jour d’après », elle a notamment insisté sur la nécessité de « désarmer et écarter le Hamas ».
Le résultat de cette conférence convoquée par l’Assemblée générale de l’ONU « doit être plus qu’une déclaration, ce doit être un plan pour l’action », a renchéri Manal Radwan, conseillère du ministre saoudien des Affaires étrangères, insistant sur le fait que la paix dans la région « commence par la reconnaissance de la Palestine ».
L’idée de cette conférence est notamment d’enclencher de nouvelles reconnaissances de l’Etat de Palestine, aujourd’hui reconnu par près de 150 pays.
La France est déterminée à reconnaître un Etat de Palestine, a déclaré cette semaine son chef de la diplomatie, Jean-Noël Barrot, une décision susceptible de provoquer des remous durables avec Israël.
Mais « la voie que nous voulons tracer est claire, c’est celle de la reconnaissance mutuelle », a insisté vendredi Anne-Claire Legendre.
Une question que la représentante de l’Arabie Saoudite n’a pas évoqué, alors que son pays, comme d’autres pays arabes, ne reconnaît pas Israël.
Huit groupes de travail ont été mis en place avec l’espoir d’engagements concrets lors de la conférence de juin, sur divers thèmes jugés cruciaux pour la réalisation à terme de la solution à deux Etats, par exemple la question d’un Etat palestinien « unifié » aux côtés d’Israël, la reconstruction des territoires palestiniens, la viabilité économique d’un Etat palestinien ou encore la sécurité des Palestiniens et des Israéliens.
« Chaque groupe de travail est censé proposer des résultats pratiques, avec une contrainte de temps », a souligné Manal Radwan.