A Paris, des centaines de personnes clament « Je suis Danois »
Bouquets de fleurs, bougies, pancartes de solidarité ont été déposées devant les grilles de sécurité placées devant l'ambassade
« Jer er Dansk », « je suis Danois »: plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées dimanche en fin d’après-midi devant l’ambassade du Danemark a Paris, après la double fusillade de Copenhague qui a fait deux morts.
Le slogan « Je suis Charlie », symbole des marches gigantesques dans toutes les villes de France après les attentats parisiens de janvier, a été adapté pour l’occasion sur des affichettes proclamant, parfois en danois, « Je suis Charlie, je suis flic, je suis Juif, je suis Danois ».
L’ambassadrice du Danemark en France, Anne Dorte Riggelsen, qui avait accueilli quelques minutes plus tôt François Hollande, est sortie sur le perron remercier les personnes venues rendre hommage aux victimes des attentats. Avant de regagner le bâtiment sous les applaudissements.
Bouquets de fleurs, bougies, pancartes de solidarité ont été déposées devant les grilles de sécurité placées devant l’ambassade.
Amalie, une étudiante danoise, est venue montrer aux proches des victimes qu' »ils ne sont pas seuls ». Elle ne parvient pas à en dire plus, la gorge serrée et les yeux humides.
A côté d’elle, Liv explique qu’elle n’avait pas réalisé ce qu’il se passait avant de venir ici : « J’étais loin, et là je vois que c’est vrai. Je me sens moins seule quand je vois que le Danemark est soutenu comme ça ».
« C’est une guerre mondiale entre la barbarie moyenâgeuse coupeuse de têtes et la liberté occidentale éprise de liberté », a déclaré le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Roger Cukierman.
« Je crois que les imams devraient rejeter plus fermement ces fous d’Allah qui nuisent au vivre ensemble », a-t-il poursuivi.
Le terroriste présumé est né au Danemark
L’auteur présumé des deux fusillades meurtrières de Copenhague, était né et avait grandi au Danemark, et était connu pour des « infractions à la législation sur les armes et des violences », a annoncé dimanche la police.
« L’auteur présumé des faits est identifié. C’est un jeune homme de 22 ans, né au Danemark, qui est connu de la police pour plusieurs délits dont entre autres des infractions à la législation sur les armes et des violences », indique la police de Copenhague dans un communiqué.
« Il est également connu pour ses liens avec des bandes de délinquants », a-t-elle ajouté.
Il a été abattu par les forces de l’ordre dimanche avant l’aube, après leur avoir tiré dessus, et désigné par les enquêteurs comme ayant agi seul.
Les enquêteurs n’ont pas apporté d’élements sur une éventuelle influence de l’idéologie islamiste.
Ils ont précisé que leur attention se concentrait sur l’itinéraire du tueur présumé avant, pendant et après les fusillades, la première samedi après-midi contre un centre culturel qui accueillait un débat sur l’islamisme et la liberté d’expression, et la seconde dans la nuit de samedi à dimanche devant la grande synagogue de Copenhague.
Il a tué au total deux civils et blessé cinq policiers.
Ban Ki-moon condamne les attaques de Copenhague
À la mi-journée, les services de renseignement avaient indiqué qu’ils travaillaient « sur l’hypothèse selon laquelle la personne en question a pu être inspirée par les événements qui se sont déroulés à Charlie Hebdo à Paris ».
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a condamné fermement dimanche les attentats meurtriers survenus à Copenhague et a appelé à défendre la liberté d’expression et la tolérance.
Ban « condamne fermement » ces attentats et « exprime sa solidarité avec la population et les autorités du Danemark », a indiqué son porte-parole Stéphane Dujarric.
Il « réaffirme qu’il n’y aucune justification possible pour des attaques contre des civils et réitère la nécessité de défendre fermement la liberté d’expression et la tolérance », a-t-il ajouté. « Il n’y a pas de place dans le monde d’aujourd’hui pour l’antisémitisme, ou pour aucune forme de discrimination raciale, ethnique ou religieuse ».
Un appel à manifester avait été lancé par l’Union des étudiants juifs de France, SOS Racisme et l’Association française des victimes du terrorisme.