A Washington, des anti-Israël organisent un « die-in » pendant la rencontre Netanyahu/Biden
Des militants ont versé un liquide rouge, symbolisant selon eux le sang des morts à Gaza et ont défilé avec une effigie de Netanyahu portant du sang sur les mains et vêtu d'orange

Des manifestants anti-Israël ont organisé jeudi un « die-in » en face du parc Lafayette et de la Maison Blanche, alors que le président américain Joe Biden rencontrait le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Les manifestants ont déversé un liquide rouge dans la rue, affirmant qu’il symbolisait le sang des personnes tuées à Gaza. Ils ont scandé « Arrêtez Netanyahu » et ont apporté une effigie de Netanyahu avec du sang sur les mains et portant une combinaison orange. Sur la combinaison, on peut lire : « Recherché pour crimes contre l’humanité ».
À l’intérieur de la Maison Blanche, Netanyahu a dit à Biden : « D’un fier sioniste juif à un fier sioniste irlando-américain, je veux vous remercier pour 50 ans de service public et 50 ans de soutien à l’État d’Israël. »
Le président a remercié Netanyahu et a noté que sa première rencontre avec la Première ministre israélienne, Golda Meïr, avait eu lieu en 1973, peu après son élection au Sénat. Biden a plaisanté en disant qu’il n’avait que 12 ans à l’époque.
La Maison Blanche était entourée de barrières métalliques et d’une forte présence policière après que des manifestations anti-Israël et antisémites ont éclaté près du Capitole à la suite du discours de Netanyahu devant le Congrès mercredi.
Dans son discours, Netanyahu a défendu la conduite d’Israël au cours de la guerre en cours menée contre le Hamas à Gaza, déclenchée par le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien le 7 octobre dans le sud d’Israël, alors que des milliers de manifestants anti-Israël se sont massés près du Capitole, défilant dans les rues de la ville en brandissant des drapeaux palestiniens et en réclamant l’arrestation du Premier ministre.

Le procureur général de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, avait annoncé en mai qu’il cherchait à obtenir des mandats d’arrêt contre Netanyahu, le ministre de la Défense Yoav Gallant et trois dirigeants du Hamas, bien qu’aucun ordre n’ait, à ce jour, été émis.
Mercredi, à l’extérieur de l’Union Station de Washington, les manifestants ont retiré les drapeaux américains et hissé des drapeaux palestiniens à la place, sous les acclamations nourries de la foule. Ils ont également réalisé des graffitis pro-Hamas sur un monument érigé en l’honneur de Christophe Colomb.
Au moins six personnes ont été arrêtées lors de cette manifestation qui comptait des milliers de personnes, qui a été marquée par des slogans et des pancartes antisémites, des actes de vandalisme, l’incendie d’une effigie de Netanyahu et l’embrasement d’un drapeau américain.
Happening now: A child is leading the protestors’ chant “From the River to the Sea”
Hundreds of “Protestors” are currently gathered around the White House right now
MASS DEPORT ALL OF THEM pic.twitter.com/d1CjJktNaJ
— Marjorie Taylor Greene Press Release (Parody) (@MTGrepp) July 25, 2024
La vice-présidente Kamala Harris, probable candidate démocrate à l’élection présidentielle, a condamné jeudi les actions des manifestants.
« Les graffitis et la rhétorique pro-Hamas sont odieux, et nous ne devons pas les tolérer dans notre pays », a-t-elle déclaré. « Je condamne le fait de brûler un drapeau américain. Ce drapeau est le symbole de nos idéaux les plus élevés en tant que nation et représente la promesse de l’Amérique. Il ne devrait jamais être profané de cette manière. »

Le nombre de manifestants mobilisés jeudi était nettement inférieur à celui de la veille.

À un moment donné, un jeune homme portant un drapeau israélien sur ses épaules s’est avancé au milieu du cercle de protestation et a posé devant les caméras des journalistes sous les huées de la foule.
La police s’est efforcée de séparer les deux camps.
Alors que la police emmenait l’homme – il n’a pas été arrêté – l’un des militants pro-palestiniens s’est écrié : « Vous voyez, ils veulent même occuper nos manifestations. Même notre espace ne suffit pas ! »

La police ayant libéré le passage, les manifestants ont ensuite défilé dans les rues de la ville en direction du National Mall.
Netanyahu devait rencontrer Harris plus tard dans la journée de jeudi, et le candidat républicain à la présidence Donald Trump vendredi.
The DC Palestinian Youth Movement released maggots and crickets were released throughout the Watergate Hotel where Netanyahu is staying.
The protestors also pulled multiple fire alarms throughout the night.
This is an utter security failure. pic.twitter.com/3O0XbOvoGx
— Eyal Yakoby (@EYakoby) July 24, 2024
Dans d’autres actes de protestation entourant le déplacement de Netanyahu à Washington, des militants anti-Israël ont libéré des asticots, des vers et des grillons sur une table et sur la moquette de l’hôtel Watergate utilisé par la délégation en visite. Ils ont également déclenché des alarmes incendie à l’hôtel tout au long de la nuit, selon des messages publiés sur les réseaux sociaux, dans le but de perturber Netanyahu la veille de son discours devant le Congrès.

Le porte-parole du département d’État américain, Matthew Miller, a invité les personnes ayant participé aux manifestations anti-Israël jeudi à Washington à songer à ce qui se produirait si elles tentaient de protester contre le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza.
Cette critique est fréquemment formulée par les responsables israéliens, mais c’est la première fois qu’elle est formulée par un responsable de l’administration Biden.
« Nous avons vu par le passé comment le Hamas a réagi à ceux qui ont protesté contre son pouvoir dans la bande de Gaza. Il a répondu par des mesures brutales, des arrestations, une répression violente », a affirmé Miller lors d’un point de presse.
La porte-parole du département d’État précise que l’administration soutenait le droit des Américains à manifester, en particulier contre la politique du gouvernement.
« Mais quand on voit des gens défiler dans les rues de Washington avec des bannières et des drapeaux du Hamas, taguer sur des fontaines que « le Hamas arrive », brandir des pancartes appelant à la mort des juifs tout en brûlant des drapeaux américains, il y a quelque chose qui ne va vraiment pas », a affirmé Miller.
« C’est méprisable, odieux et contraire aux valeurs de ce pays », a-t-il déclaré, tout en reconnaissant que la grande majorité des milliers de manifestants sont des Américains patriotes.
Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby, a émis sa propre condamnation en disant que « lorsque [les manifestations] deviennent violentes et que le drapeau américain est brûlé, ce n’est absolument plus acceptable et, bien entendu, nous condamnons tous ces actes », a-t-il déclaré.
Il s’agissait de la première visite de Netanyahu à la Maison Blanche depuis 2020 – soit avant la fin de mandat de Trump. Elle survient à un moment où la pression augmente pour trouver une fin à la guerre de neuf mois et assurer la libération des otages israéliens détenus par le groupe terroriste palestinien du Hamas dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre.
La guerre a éclaté lorsque quelque 3 000 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre, tué près de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.
Plus de 39 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
Israël dit avoir tué 15 000 terroristes au combat. Tsahal affirme également avoir tué un millier de terroristes à l’intérieur du pays le 7 octobre.
A ce jour, 330 soldats israéliens ont été tués au cours de l’opération terrestre contre le Hamas et lors des opérations menées le long de la frontière de Gaza.