Washington : Plusieurs arrestations parmi les milliers de manifestants anti-Israël
Les manifestants ont réclamé l'arrestation du dirigeant israélien pour "crimes de guerre" et ont scandé que "la résistance est justifiée" ; la police du Capitole est intervenue
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
WASHINGTON – Des milliers de manifestants anti-Israël et pro-palestiniens ont convergé mercredi vers Washington pour condamner la visite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, scandant « Libérez, libérez la Palestine », brûlant une effigie de ce dernier et s’affrontant avec la police alors qu’ils marchaient vers le Capitole.
Neuf personnes ont été arrêtées à Washington, dont quatre accusées d’avoir agressé un policier devant l’Union Station, près du Capitole, alors que Netanyahu s’adressait à une session conjointe du Congrès sur la guerre menée par Israël contre le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza.
Les manifestants appelant à la fin de l’opération militaire israélienne ont occupé plusieurs pâtés de maisons en se faufilant dans les rues de la capitale américaine, portant des drapeaux palestiniens et des pancartes avec des messages tels que « arrêtez Netanyahu » et « mettez fin à l’aide américaine à Israël ».
Devant l’Union Station, les manifestants ont retiré les drapeaux américains et hissé des drapeaux palestiniens à la place, sous les acclamations nourries de la foule.
« Bibi, Bibi, nous n’en avons pas fini ! L’intifada [soulèvement, en arabe] ne fait que commencer ! », ont crié les manifestants en désignant Netanyahu par son surnom. « Netanyahu, tu ne peux pas te cacher. »
« Vous êtes en train de commettre un génocide », ont crié d’autres manifestants.
Des foules de manifestants se sont rassemblées près du Capitole avant d’entamer leur marche en amont du discours de Netanyahu devant le Congrès, mais les forces de l’ordre les ont empêchés de s’approcher du bâtiment. La police a déclaré avoir fait usage de gaz lacrymogène après que certains manifestants sont devenus « violents » et n’ont pas obéi à l’ordre qui leur avait été donné de s’éloigner de la ligne de police.
Les manifestants ont déclaré que « la résistance [le mot fait aussi référence à l’idéologie des groupes terroristes islamistes anti-Israël] est justifiée lorsque les gens sont occupés » et une pancarte demandait à « Satanyahu » de « retourner en Europe ».
Avant le discours de Netanyahu, certains manifestants ont tenté de lui barrer la route vers le Capitole mais ont été écartés de la rue par la police.
Après avoir été repoussés par les policiers près du Capitole, les manifestants ont traversé le quartier de Capitol Hill sur plusieurs pâtés de maisons avant de se rassembler devant l’Union Station, située à proximité.
À l’extérieur de la gare, les manifestants ont crié « Laissez-les partir ! » aux policiers qui formaient un cercle autour de plusieurs personnes arrêtées.
Une personne a saisi le bouclier anti-émeute d’un policier, puis a levé les poings dans une position de combat. Un policier a été vu en train de saisir le drapeau palestinien d’une femme et de le jeter de côté. Au moins un manifestant a semblé être terrassé par les effets du gaz lacrymogène.
Des applaudissements ont retenti lorsqu’un feu a brûlé ce qui semblait être un portrait en papier mâché de Netanyahu. Des manifestants ont peint à la bombe des graffitis sur un monument à Christophe Colomb, dont les mots « Hamas is coming » (« Le Hamas arrive ») en grandes lettres rouges. Le mot « Free Gaza » (« Libérez Gaza ») a été griffonné en vert.
Parmi les manifestants, un groupe d’artistes de Baltimore a exposé une sculpture imposante en papier mâché censée représenter le président américain Joe Biden avec du sang sur les mains et des cornes de diable.
La Maison Blanche a condamné le comportement des manifestants, déclarant que « l’antisémitisme et la violence ne sont jamais acceptables ».
« S’identifier à des organisations terroristes maléfiques comme le Hamas, brûler le drapeau américain ou l’enlever de force pour le remplacer par un autre, c’est honteux », a déclaré le porte-parole adjoint Andrew Bates dans un communiqué.
Mary Kaileh, une Palestinienne qui a quitté la Cisjordanie pour s’installer aux États-Unis il y a 17 ans et qui vit aujourd’hui à Baltimore, a déclaré que son peuple avait été ignoré et maltraité pendant des dizaines d’années. Elle n’est pas convaincue que les manifestations changeront quoi que ce soit pour ce qui est de convaincre les responsables politiques américains d’agir, mais elle n’était pas prête à rester chez elle.
« J’aime ça, mais je n’en vois pas les effets », a-t-elle déclaré.
« Nous sommes horrifiés par la destruction du système de santé à Gaza », a déclaré à l’AFP Karameh Kuemmerle, de l’organisation Médecins contre le génocide, qui s’est rendue à la manifestation depuis Boston. « Et nous sommes ici pour montrer notre opposition à ce que le criminel Netanyahu vienne dans notre capitale et soit accueilli par les politiciens qui lui ont envoyé des armes pour tuer des enfants à Gaza. »
Si de nombreux manifestants ont condamné Israël, d’autres ont exprimé leur soutien tout en pressant Netanyahu de conclure un accord de cessez-le-feu dans la guerre contre le Hamas et de récupérer les otages encore détenus par le groupe terroriste palestinien.
De nombreux Américains juifs considèrent que la guerre à Gaza est juste parce qu’elle répond au pogrom perpétré par le Hamas le 7 octobre, même s’ils ne soutiennent pas totalement Netanyahu et sa politique. Les familles des otages enlevés par le groupe terroriste palestinien protestaient également, exigeant de Netanyahu qu’il accepte un accord qui permettrait de libérer leurs proches.
La police du Capitole a déclaré sur le réseau social X que six personnes qui ont « perturbé » l’allocution de Netanyahu ont été sorties de la tribune de la Chambre et arrêtées.
« Perturber le Congrès et manifester dans les bâtiments du Congrès est contraire à la loi », a déclaré la police.
Pendant le discours de Netanyahu, des parents d’otages portant des tee-shirts jaunes sur lesquels on pouvait lire « scellez l’accord maintenant » ont été évacués de la tribune. Ces personnes se tenaient debout pour afficher en évidence le message sur leur tee-shirt à des moments où d’autres personnes applaudissaient, mais n’avaient rien fait pour perturber le discours lui-même.
La police a considérablement renforcé la sécurité autour du Capitole et a fermé plusieurs routes pendant la majeure partie de la semaine. Mercredi matin, des ouvriers ont érigé une clôture métallique autour de la Maison Blanche, tandis que de hautes barrières en acier entouraient le Capitole.
Des dizaines de manifestants se sont rassemblés devant l’hôtel de Netanyahu lundi soir après son arrivée à Washington, et mardi après-midi, des centaines de manifestants ont organisé une manifestation de type flashmob dans le bâtiment Cannon, qui abrite les bureaux des membres de la Chambre des représentants.
La police du Capitole a déclaré qu’environ 200 personnes ont été arrêtées mardi sur des accusations liées au sit-in dans le bâtiment Cannon. L’organisation juive anti-sioniste Jewish Voice for Peace (JVP), qui avait organisé la manifestation, a affirmé que plus de 400 personnes ont été arrêtées, dont des rabbins.
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