Abbas préfère l’idée d’une conférence de paix pour relancer les négociations
Le président de l’Autorité palestinienne souhaite que les négociations ne durent pas plus d’un an
Elhanan Miller est notre journaliste spécialiste des affaires arabes

Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a salué l’idée, soutenue par les Français, d’une conférence de paix internationale pour relancer les négociations avec Israël, mais a déclaré que les pourparlers ne devraient pas durer plus d’un an.
S’adressant à la direction palestinienne à Ramallah jeudi, Abbas a déclaré que les consultations avec les superpuissances du monde étaient se poursuivaient suite à la présentation de la proposition palestinienne au Conseil de sécurité des Nations unies mercredi, qui est soutenue par la Ligue arabe. Une version antérieure avait été rédigée par la France.
« Nous apprécions les discussions intensives avec la Russie et l’Egypte, et en même temps nous soulignons notre volonté de consulter et d’échanger des idées pour que notre proposition soit fructueuse. Cela inclurait notamment des négociations sérieuses qui mettraient fin à l’occupation avant la fin 2017 ».
Le projet final présenté par la Jordanie au nom des Palestiniens mercredi est plus modéré que les versions antérieures qui ont été révélées par les médias arabes. La proposition prévoit la création d’un Etat palestinien sur la base des lignes du 4 juin 1967, avec « des échanges de terres limitées mutuellement acceptée ».
Il accepte également la « présence d’un tiers » en Cisjordanie après le « retrait complet et progressif » des forces israéliennes « pendant une période de transition convenue dans un délai raisonnable », qui expirera à la fin de l’année 2017.
« Nous allons poursuivre les consultations à l’ONU pour réunir le soutien nécessaire pour ce projet », aurait annoncé Abbas selon l’agence de presse Wafa.
Pendant ce temps, le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Maliki a déclaré jeudi que la possibilité de rompre la coordination sécuritaire avec Israël était toujours d’actualité, en dépit de la décision palestinienne prise dimanche de maintenir des liens sécuritaires.
« Cela reste à l’ordre du jour et est toujours débattu. N’importe qui de la direction peut proposer [de rompre les liens] lors d’une réunion. Nous fonctionnons de manière démocratique, et tout le monde peut dire ce qu’il souhaite ».
Lorsqu’on lui demande pourquoi la direction palestinienne a pris la décision de présenter leur proposition immédiatement, même sans avoir l’assurance d’avoir les 9 votes nécessaires pour son adoption au Conseil de sécurité, Maliki admet sans détour : « parce que notre peuple nous y a obligé, comme l’ont fait les factions palestiniennes ».