Abbas refuse d’annuler les adhésions
Kerry doit "évaluer" les prochaines démarches avec Obama, tout en précisant que le temps passé sur ce dossier "avait des limites"
Mahmoud Abbas a refusé de revenir sur la signature de 15 conventions et traités internationaux, malgré les menaces de rétorsion israéliennes, lors d’une conversation avec le secrétaire d’Etat américain John Kerry, a annoncé vendredi à l’AFP un responsable palestinien.
Lors de cette conversation téléphonique jeudi soir, annoncée de sources officielles américaines et palestiniennes, Kerry a demandé à M. Abbas de renoncer à ces demandes d’adhésion, a affirmé ce responsable sous le couvert de l’anonymat.
Selon la même source, M. Abbas « a affirmé qu’il ne reviendrait pas sur sa signature d’accords internationaux », à commencer par les Conventions de Genève sur la protection des civils, paraphés mardi et transmis à l’ONU, à la Suisse et aux Pays-Bas, garants de ces textes.
« Kerry a ajouté qu’Israël menaçait d’une forte riposte aux actions palestiniennes » et a demandé à M. Abbas de limiter les exigences palestiniennes pour prolonger les négociations de paix au-delà de l’échéance du 29 avril, estimant que celles actuellement posées seraient difficiles à accepter pour Israël, a indiqué le responsable.
« Nos exigences ne sont pas nombreuses et les menaces d’Israël ne font plus peur à personne, et ils peuvent faire ce que bon leur semble », a répliqué M. Abbas, selon ce responsable.
Après le refus d’Israël de libérer un dernier contingent de prisonniers le 29 mars, comme prévu dans l’initiative de paix promue par M. Kerry, la direction palestinienne a estimé qu’elle n’était plus liée par son engagement à s’abstenir de démarches auprès des instances internationales jusqu’à la fin des pourparlers et a annoncé mardi ses demandes d’adhésion à 15 conventions et traités.
Selon des sources proches des discussions, les Palestiniens exigent pour poursuivre les négociations après le 29 avril la libération d’un millier de prisonniers supplémentaires, dont d’importants dirigeants, alors qu’Israël en proposerait environ 400 en fin de peine.
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a indiqué vendredi qu’il lui faudrait « évaluer » les prochaines étapes du processus de paix israélo-palestinien avec le président Barack Obama, avertissant que le temps dont disposait Washington sur ce dossier avait des « limites ».
« Ce n’est pas sans fin », a déclaré lors d’une conférence de presse M. Kerry, qui n’a pas caché sa frustration jeudi devant le manque de progrès des négociations.
C’est « le moment de faire le point », a poursuivi le diplomate qui se trouve à Rabat, au Maroc, où il achève une mission dans la région avant de rentrer aux Etats-Unis.