Abbas rencontrera Macron qui insistera sans doute pour ne pas renoncer à la paix
Le sommet de Paris a lieu après que les dirigeants français et palestiniens n'aient pu se réunir en marge de la finale de la Coupe du monde
Le président de l’Autorité palestinienne (AP), Mahmoud Abbas, rencontrera le président français, Emmanuel Macron, vendredi à Paris, pour discuter des efforts visant à reprendre les pourparlers de paix.
Cette rencontre fait suite à une invitation de la part de Macron à Abbas en juillet, lorsque les deux dirigeants ont assisté à la finale de la Coupe du monde de football à Moscou, où l’équipe française a battu la Croatie 4-2.
Selon l’agence de presse palestinienne Wafa, les deux dirigeants avaient l’intention de se rencontrer à Moscou en marge de la Coupe du monde, mais la victoire de la France a obligé Macron à rejoindre l’équipe dans son retour triomphal à Paris.
La France a critiqué la politique de l’administration américaine à l’égard des Palestiniens, en particulier le transfert de l’ambassade de Washington à Jérusalem en mai dernier. Mais M. Macron a également exhorté les dirigeants palestiniens ces derniers mois à attendre le dévoilement du plan de paix du président Donald Trump plutôt que de le rejeter du revers de la main.
En janvier, alors que les Palestiniens étaient sous le choc de la reconnaissance par Trump de Jérusalem comme capitale d’Israël le mois précédent, et alors qu’on spéculait sur son intention de déplacer l’ambassade à Jérusalem dans les mois à venir, Aurelien Lechevallier, conseiller en politique étrangère de Macron, s’est rendu en secret à Ramallah pour demander à Abbas et à d’autres dirigeants de l’AP de n’abandonner ni les négociations de paix ni le plan de Trump.
M. Lechevallier a rencontré le chef de la sécurité de l’AP Majed Faraj, le négociateur de longue date Saeb Erekat et d’autres responsables palestiniens.
Au cours de ses entretiens, M. Lechevallier a souligné que M. Macron s’attendait à ce que l’AP reste attachée à la non-violence et à une solution à deux États, ainsi qu’à ce que le plan de paix de Trump ait une « chance ».
« Ne rejetez pas d’emblée le plan de paix de Trump », a déclaré M. Lechevallier aux responsables palestiniens selon la Dixième chaîne. « Donnez-lui une chance. »
Le rapport indique que M. Lechevallier a dit aux Palestiniens que, bien qu’ils puissent s’opposer au plan, ils ne devraient pas mettre fin à leur reconnaissance d’Israël en protestation ou déchirer les accords d’Oslo, qui ont officialisé le processus de paix israélo-palestinien et créé l’AP.
« Peut-être avez-vous raison de dire que le plan est mauvais et inacceptable. Mais ne le faites pas exploser tout de suite », a dit M. Lechevallier. « Ce serait dommage de jeter le plan à la poubelle avant même de l’avoir. Lisez-le d’abord et décidez ensuite si vous préférez dire non. »
Abbas a rencontré Macron pour la dernière fois en décembre à Paris. Au cours de la visite, il a rejeté tout rôle des Etats-Unis dans le processus de paix. Le leader de l’AP s’en prend de plus en plus aux Etats-Unis depuis que Trump a reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël, qualifiant l’accord de paix américain, salué par Trump comme « l’accord du siècle », la « claque du siècle » et affirmant qu’Israël était un « projet colonial » européen.
Macron a œuvré pour apaiser Abbas au cours des dix derniers mois, selon les responsables, en lui disant en janvier que « vous avez un soutien international. Mais vous ne pouvez pas prendre des mesures trop radicales. »
Les efforts de Macron pour rassurer Abbas ont été coordonnés avec Trump, selon les rapports.