Israël en guerre - Jour 471

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Adam Neumann, l’extravagant patron de WeWork éjecté du groupe qu’il a co-fondé

L'entreprise est passée sous le contrôle du groupe japonais SoftBank ; l'homme d'affaires né en Israël ne conservera plus qu'une petite participation au capital

Un bureau de WeWork à New York, le 19 juillet 2019. (TIMOTHY A. CLARY/AFP)
Un bureau de WeWork à New York, le 19 juillet 2019. (TIMOTHY A. CLARY/AFP)

Son comportement parfois fantasque et une certaine folie des grandeurs auront finalement eu raison d’Adam Neumann, qui a dû capituler face à la pression croissante des investisseurs et quitter WeWork, l’entreprise qu’il a hissée au rang de géant des bureaux partagés.

M. Neumann avait déjà dû abandonner ses fonctions de directeur général fin septembre après l’annonce du report de l’introduction en Bourse de la maison mère de WeWork, The We Company.

Selon des sources proches du dossier, il a accepté mardi de lâcher également sa casquette de président du conseil d’administration, l’entreprise passant sous le contrôle du groupe japonais SoftBank. L’ancien PDG déchu ne conservera plus qu’une petite participation au capital.

Le charismatique dirigeant, âgé de 40 ans, avait pourtant su pendant plusieurs années convaincre les investisseurs de croire en son projet, persuadant notamment le milliardaire nippon Masayoshi Son, dirigeant de SoftBank, que sa société à la croissance insolente pouvait valoir jusqu’à 47 milliards de dollars.

Mais son style de management, ses méthodes comptables controversées et d’apparents conflits d’intérêt ont finalement commencé à inquiéter.

Diverses révélations sur sa consommation de drogue ou sur certaines frasques ne l’ont sans doute pas aidé.

Mais ce sont surtout les fortes dépenses destinées à faire grossir l’entreprise à marche forcée et la situation inquiétante de sa trésorerie qui ont accéléré la chute de M. Neumann.

Peu après leur entrée en fonction, les nouveaux co-directeurs de WeWork, Artie Minson et Sebastian Gunningham, ont engagé une cure d’austérité.

Départ lucratif

Entrepreneur réciviste, Adam Neumann a déjà connu des échecs professionnels.

Reconnaissable à ses cheveux mi-longs et son style vestimentaire décontracté, l’homme d’affaires né en Israël a grandi dans des conditions qu’il qualifie lui-même de difficiles, entre le divorce de ses parents et de multiples déménagements.

Adam Neumann s’exprime devant une foule réunie lors d’un événement WeWork au Microsoft Theater à Los Angeles, le 9 janvier 2019. (Michael Kovac/Getty Images for WeWork)

Après cinq ans à servir dans l’armée israélienne, il pose en 2001 ses valises à New York. Inscrit au Baruch College pour une formation au commerce, il pense alors surtout à faire la fête, a-t-il lui-même raconté lors de la cérémonie de remise des diplômes de cet établissement en 2017.

Il finira par abandonner ses études pour lancer sa première aventure entrepreneuriale: des chaussures à talons hauts rétractables, qui se révèlent « très dangereuses ».

Il se lance ensuite dans la confection de vêtements renforcés aux genoux pour les enfants. Là non plus, le succès n’est pas au rendez-vous. « Au pic de notre réussite, on vendait pour 2 millions, mais on en dépensait 3 », se remémorait-il au Baruch College.

A la même époque il rencontre sa femme Rebekah, la cousine de l’actrice Gwyneth Paltrow. Mariés quelques mois plus tard, ils ont désormais cinq enfants.

Adam Neumann évoque souvent l’importance cruciale dans son travail du soutien de sa femme. « La première fois que je l’ai vu, même s’il était fauché, je pouvais voir qu’on allait créer ensemble quelque chose à grande échelle pour la planète », a-t-elle raconté dans un podcast en 2018.

Associé à son ami Miguel McKelvey, il entrevoit le potentiel des bureaux partagés et crée en 2008 Green Desk. Le concept de « coworking » n’est alors pas nouveau mais il vient tout juste de prendre de l’ampleur à la faveur des nouvelles technologies, qui permettent de travailler depuis n’importe où, et de la crise financière, qui a forcé de nombreux licenciés de la finance ou de la création à monter leur entreprise.

Parce qu’ils voulaient construire une « communauté qui aide les gens à donner un sens à leur vie », composée de « membres » et non plus seulement de « locataires », ils lancent, avec Rebekah, WeWork en 2010.

La société gère désormais plus de 500 sites répartis dans une trentaine de pays.

Mais, pour alimenter cette croissance, elle brûle beaucoup d’argent. En 2018 par exemple, elle a perdu 2 milliards de dollars alors même qu’elle ne récoltait que 1,6 milliard de revenus.

Adam Neumann, lui-même un bourreau de travail, mène ses équipes à un rythme effréné et avec un style particulier, certains salariés saluant l’énergie inspirante de la direction, d’autres déplorant une atmosphère d’étudiants et les priorités sans cesse mouvantes de l’entreprise.

Bouté hors de son groupe, M. Neumann n’en part pas les mains complètement vides. Selon une source de l’AFP, l’ex-patron devrait recevoir 1,7 milliard de dollars, dont 1 milliard issu de la vente d’une grande partie de ses actions.

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