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Affaire Netanyahu : L’État doit répondre d’ici mardi aux allégations de piratage

La cour estime que le procès peut se poursuivre après des reportages indiquant que des enquêteurs avaient extrait des données du téléphone d'un témoin-clé sans autorisation

Shlomo Filber, directeur général du ministère de la Communication, arrive pour une audience au tribunal de première instance de Rishon Lezion, le 18 février 2018. (Crédit : Flash90)
Shlomo Filber, directeur général du ministère de la Communication, arrive pour une audience au tribunal de première instance de Rishon Lezion, le 18 février 2018. (Crédit : Flash90)

Le tribunal du district de Jérusalem a donné vendredi aux procureurs de l’État dans le procès pour corruption de Benjamin Netanyahu jusqu’à mardi pour répondre aux questions de la défense sur l’utilisation par la police de logiciels-espions dans l’enquête sur l’ancien Premier ministre.

Les avocats de la défense avaient demandé que les audiences de lundi traitent de cette question, mais les juges ont décidé vendredi que le procès pouvait se poursuivre normalement dans l’intervalle.

Des reportages ont indiqué que la police, sans l’autorisation nécessaire d’un juge, avait utilisé un logiciel-espion pour extraire toutes les données du téléphone de Shlomo Filber, ancien directeur général du ministère des Communications et confident de longue date de Netanyahu. Filber est un témoin clé de l’État dans l’affaire 4000, la plus grave des trois affaires contre l’ancien Premier ministre.

Les avocats de Netanyahu et des autres accusés dans cette affaire ont exigé de savoir exactement quelles données avaient été obtenues, comment elles ont été utilisées et si d’autres personnes impliquées dans le procès étaient également visées par l’opération, entre autres questions. Les procureurs ont déclaré qu’ils examinaient la question.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à gauche) assis avec Shlomo Filber, à l’époque chef du cabinet du Premier ministre ; Filber a signé un accord pour devenir témoin de l’État, semblerait-il pour témoigner contre Netanyahu, le 21 février 2018. (Crédit : Capture d’écran/Hadashot news)

Selon les reportages de jeudi, ces révélations pourraient retarder le procès, le témoignage de Filber devant commencer dans deux semaines.

Le piratage téléphonique présumé pourrait également avoir un impact sur le procès à d’autres niveaux, selon les analystes.

La Douzième chaîne a rapporté jeudi soir que le téléphone de Filber a été consulté en 2017, et que l’intégralité de son contenu avait été drainé à l’aide d’un logiciel-espion non identifié. La chaîne a déclaré que la découverte que le téléphone de Filber avait été ciblé avait été faite au cours d’une enquête sans rapport, ordonnée par le procureur général, sur l’abus présumé par la police du logiciel controversé Pegasus du groupe NSO, mais qu’une technologie différente a été utilisée pour accéder au téléphone de Filber.

Des gradés de la police auraient dit aux responsables de la justice que les données avaient été téléchargées accidentellement et n’avaient jamais été données aux enquêteurs dans les affaires Netanyahu, selon le reportage de la Treizième chaîne.

Selon la Treizième chaîne, après l’annonce de l’utilisation abusive de Pegasus par la police, les avocats de Netanyahu ont demandé au ministère de la Justice s’il connaissait des cas d’abus de ce type liés au procès pour corruption de l’ancien Premier ministre.

À LIRE – État d’Israël vs. Netanyahu : détails de l’acte d’accusation du Premier ministre

Selon le reportage, la police a « trompé » le ministère pendant deux semaines lorsqu’on lui a demandé si elle avait utilisé la technologie pour vider le téléphone de Filber, sans autorisation préalable.

Ce n’est que ces derniers jours que la police a déclaré qu’il y avait effectivement un cas dans lequel les données téléphoniques d’une personne impliquée dans le procès Netanyahu avaient été consultées sans autorisation – le cas de Filber.

Mercredi soir, Netanyahu a qualifié ces révélations de « tremblement de terre ».

Le président de la faction du Likud, Yariv Levin, les a qualifiées de « gigantesque affaire Watergate, ici en Israël » et a demandé l’arrêt du procès Netanyahu.

La police a déclaré jeudi dans un communiqué qu’elle continuerait à « coopérer pleinement et de manière transparente » avec l’équipe d’enquête nommée par le procureur général, qui examine les reportages selon lesquels elle a utilisé à plusieurs reprises des logiciels de piratage de la société NSO Group et d’autres sociétés pour s’introduire illégalement dans les téléphones des citoyens.

À LIRE – Pegasus : Le PDG de NSO dénonce l’hypocrisie ambiante

Netanyahu est jugé dans trois affaires, ayant été inculpé pour fraude et abus de confiance dans les affaires 1000 et 2000, et pour corruption, fraude et abus de confiance dans l’affaire 4000. Il nie tout acte répréhensible et affirme que les accusations ont été fabriquées par une force de police et un ministère public partiaux, dirigés par un procureur général faible, soutenu par des politiciens de gauche et les médias.

L’affaire 4000, la plus grave des trois affaires contre l’ancien Premier ministre, allègue que Netanyahu a fait avancer des décisions réglementaires en tant que ministre des Communications et Premier ministre qui ont énormément profité au propriétaire de Walla, Shaul Elovitch, l’actionnaire majoritaire de Bezeq, la plus grande entreprise de télécommunications du pays, malgré l’opposition des fonctionnaires de carrière du ministère des Communications. En échange, il aurait reçu ce qui s’apparente à un contrôle éditorial sur le site d’information Walla d’Elovitch.

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