Afrique du Sud: l’ANC favorable à la fermeture de l’ambassade israélienne
"Nous ne pouvons pas rester les bras croisés face aux actions génocidaires du régime israélien", a déclaré Mahlengi Bhengu-Motsiri, porte-parole du Congrès national africain

L’ANC au pouvoir en Afrique du Sud a déclaré jeudi qu’il soutiendrait une motion parlementaire examinée dans la journée et visant à fermer l’ambassade d’Israël à Pretoria pour protester contre la guerre à Gaza.
Le Congrès national africain (ANC) a déclaré soutenir aussi les appels lancés au gouvernement pour qu’il suspende toute relation diplomatique avec Israël jusqu’à ce que ce pays accepte un cessez-le-feu et s’engage dans des négociations contraignantes, facilitées par l’ONU.
Pretoria est depuis longtemps un fervent défenseur de la cause palestinienne, l’ANC dressant souvent des parallèles avec sa propre lutte historique contre l’apartheid.
« Nous ne pouvons pas rester les bras croisés face aux actions génocidaires du régime israélien », a déclaré Mahlengi Bhengu-Motsiri, porte-parole de l’ANC. « Le Congrès national africain approuvera une motion parlementaire demandant au gouvernement de fermer l’ambassade d’Israël en Afrique du Sud. »

La motion parlementaire examinée jeudi a été présentée par les Combattants pour la liberté économique (EFF), un parti d’opposition de gauche radicale. Elle n’est pas contraignante et devra être approuvée par le gouvernement pour être mise en œuvre.
L’Afrique du Sud n’est pas le premier pays à envisager de rompre ses relations avec Israël en réponse à l’offensive israélienne à Gaza, qui vise à détruire les capacités militaires et de gouvernance du Hamas. Le gouvernement bolivien a rompu ses relations diplomatiques avec Israël au début du mois de novembre, l’accusant de commettre des « crimes contre l’humanité » à Gaza, tandis que le Chili et la Colombie ont rappelé leurs ambassadeurs en Israël après avoir critiqué l’offensive militaire contre le Hamas.
Les pays arabes ayant des liens diplomatiques et économiques avec Israël ont pris des mesures similaires ces dernières semaines, Bahreïn et la Turquie rappelant tous deux leurs ambassadeurs d’Israël sans rompre officiellement les liens.
La déclaration de l’ANC intervient quelques jours après que la police sud-africaine a tiré des grenades assourdissantes et des canons à eau au Cap pour réprimer des affrontements entre manifestants pro-israéliens et pro-palestiniens.
La guerre entre Israël et le Hamas a été déclenchée par l’attaque sanglante du groupe terroriste islamiste palestinien le 7 octobre sur le sol israélien depuis la bande de Gaza qu’il contrôle. Près 3 000 terroristes ont pris d’assaut les villes et communautés du sud d’Israël et y ont perpétré un massacre, tuant près de 1 200 personnes et près de 240 personnes ont été prises en otage
Israël affirme que son offensive vise à détruire les capacités militaires et de gouvernance du Hamas, et s’est engagé à éliminer l’ensemble du groupe terroriste qui dirige la bande de Gaza. Il affirme viser toutes les zones où le Hamas opère, tout en cherchant à réduire au maximum les pertes civiles.
L’Afrique du Sud a rappelé tous ses diplomates d’Israël au début du mois.