Al-Cheikh réfute ses critiques du Hamas : « Le vrai terrorisme, c’est l’occupation »
Le haut fonctionnaire palestinien affirme que ses propos à l'agence Reuters ont été "déformés".
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Hussein al-Cheikh, haut fonctionnaire palestinien, semble revenir sur ses récentes critiques à l’égard du groupe terroriste palestinien du Hamas, réfutant les accusations selon lesquelles il s’agirait d’un groupe terroriste.
« Alors même que le monde parlait et exigeait que le Hamas soit désigné comme un groupe terroriste, qui a tenu tête au monde ? N’est-ce pas Abu Mazen qui s’est tenu devant l’ONU et a déclaré ‘non, le Hamas n’est pas un groupe terroriste’ ? », rappelle al-Cheikh, en faisant référence au président de l’Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas. Abbas est connu sous le nom d’Abu Mazen auprès des Palestiniens.
« Le vrai terrorisme, c’est l’occupation israélienne. Le vrai terrorisme, ce sont les implantations. Le véritable terrorisme, c’est le crime commis contre le peuple palestinien. Nous avons fait nos devoirs (…) et nous savons très bien quelles sont nos priorités et comment défendre notre front intérieur », poursuit al-Cheikh.
La semaine dernière, al-Cheikh avait déclaré à Reuters que le Hamas devait reconsidérer son approche à la suite de la guerre en cours. Il s’agissait du dernier propos en date tenu par un haut responsable de l’AP critiquant le Hamas, dont la popularité en Cisjordanie s’est considérablement accrue depuis le 7 octobre, aux dépens de ladite autorité.
Al-Cheikh affirme que ses propos à l’agence Reuters ont été « déformés ».
« L’Autorité palestinienne a été la première à défendre la résistance [nom que se donnent les groupes islamistes anti-Israël] », assure-t-il à Al Jazeera.
« Ce dont nous avons besoin maintenant, c’est de l’isolement sur la scène internationale du gouvernement extrémiste israélien dirigé par Benjamin Netanyahu », continue-t-il.
« Les Accords d’Oslo sont morts et enterrés sous les chaînes des chars israéliens. »
Sa remarque s’inscrit dans la lignée de ce que Netanyahu a déclaré ces dernières semaines, jurant de ne pas répéter la formule d’Oslo, dans laquelle Israël et l’OLP se reconnaissaient mutuellement et prenaient des mesures en faveur de l’autodétermination palestinienne aux côtés d’Israël.
Il défend l’incapacité de l’AP à tenir tête au gouvernement israélien, plus puissant, en affirmant que Ramallah est sous le « marteau israélien » et ne dispose pas d’un « million de soldats » pour affronter Israël.
Al-Cheikh ajoute que l’AP ne veut pas que les Palestiniens de Cisjordanie soient tués et déplacés dans les mêmes proportions que ceux de la bande de Gaza.
Selon lui, la « voie des négociations » avec Israël préconisée par l’AP a rencontré des difficultés en raison du « gouvernement israélien d’extrême-droite » et affirme que le peuple palestinien devrait décider lors des élections « si la doctrine nationale est la résistance armée [contre Israël] ou un accord politique [avec Israël] ».