Al-Maliki : les Israéliens pourraient avoir « monté » le kidnapping
Le ministre des Affaires étrangères palestinien évoque un "jeu de la part d'Israël pour détourner l'attention"
Elhanan Miller est notre journaliste spécialiste des affaires arabes
Le ministre des Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne Riyad Al-Maliki a déclaré dimanche qu’Israël pouvait avoir mis en scène l’enlèvement des trois adolescents il y a 10 jours pour détourner la critique internationale, arguant du fait que l’Etat hébreu n’avait aucune preuve que le Hamas était responsable de l’enlèvement.
« Ils [les Israéliens] n’ont aucune preuve que le Hamas est derrière cette opération, car ils n’ont pas réussi à en fournir », a expliqué Maliki au quotidien saoudien A-Sharq Al-Awsat de Djeddah, où il était en visite la semaine dernière avec le président de l’AP Mahmoud Abbas.
« En l’absence de preuve, il y a trois scénarios possibles sur la question : l’enlèvement pourrait être un jeu de la part d’Israël pour attirer l’attention, il pourrait faire partie d’un autre ‘jeu’ pour faire passer les Israéliens pour des victimes, ou encore peut-être qu’ils ont été vraiment enlevés », a déclaré Maliki.
Même si les trois adolescents ont bien été enlevés, le ministre des Affaires étrangères a continué en affirmant qu’ils auraient pu être victimes de « criminels juifs, criminels palestiniens ou des criminels palestino-juifs qui ont effectué l’enlèvement pour leurs propres objectifs personnels ». L’enlèvement pourrait avoir également été réalisé par
« différentes factions palestiniennes » a-t-il déclaré.
Ce dimanche, Benjamin Netanyahu a réaffirmé qu’Israël avait la « preuve irréfutable » de la participation du Hamas et qu’Israël allait bientôt la rendre publique.
Abbas avait fustigé l’enlèvement à la fois inhumain et destructeur de la cause palestinienne, mais s’est abstenu d’accuser le Hamas de manière catégorique, qui demeure son partenaire dans un gouvernement d’unité récemment formée. « Celui qui est derrière cet enlèvement… a cherché à nous détruire », a-t-il confié.
Comme Abbas, Maliki a défendu la coordination de la sécurité palestinienne avec Israël, disant qu’elle a contribué à conjurer l’intervention israélienne directe dans les affaires de sécurité palestiniennes.
« La coopération persiste en continu entre les organismes de sécurité palestiniens et israéliens, indépendamment de l’existence ou de l’absence de personnes enlevées », a affirmé Maliki.